"Europe du Sud et du Sud-Est"

Le 7 avril 1939, les troupes de Mussolini envahissent l’Albanie. À partir de 1941, la résistance albanaise s'organise autour du Parti communiste d'Albanie sous la direction d'Enver Hoxha et en liaison avec le mouvement de Tito en Yougoslavie. Le 16 septembre 1942, la première Conférence de libération nationale, à Pezë, regroupe communistes et nationalistes de diverses tendances et donne naissance au Mouvement de libération nationale (MLN), dirigé par huit membres dont Enver Hoxha et Abaz Kupi. Le MLN n'est qu'une alliance de circonstance entre communistes et royalistes. Abaz Kupi, exclu du MLN en novembre 1943 quand le mouvement passe sous le contrôle exclusif des communistes, fonde le parti de la Légalité (Legaliteti en albanais), fidèle au roi Zog 1er. La fin de l'année 1943 voit la naissance de l'Armée Populaire albanaise chargée de lancer l'insurrection générale. A la fin 1944, cette armée est évaluée à 30 000 maquisards dont 6 000 femmes. 

La Bulgarie se voit contrainte de rejoindre les forces de l'Axe en 1941, lorsque la Wehrmacht se préparant à envahir la Grèce à partir de la Roumanie, se présente à la frontière bulgare et demande l'autorisation de traverser le pays. En acceptant, le tsar Boris devient l'allié des Allemands, mais l'adhésion au pacte n'est officielle que le 1er mars 1941.
L'invasion de l'URSS par les Allemands provoque une vague de manifestations et la constitution par le Parti communiste bulgare clandestin d'un mouvement de résistance, le Front patriotique. Le Zveno, parti politique clairement situé à droite mais hostile à l'alliance avec les nazis, adhère au Front patriotique en 1943. Les détachements de partisans, dont les effectifs sont estimés à 18 300 hommes et femmes, sont particulièrement actifs dans les zones montagneuses de l'Ouest et du Sud du pays.

En 1940, le Royaume de Grèce subit une première attaque de la part de l'Italie. Les difficultés italiennes entraînent l'intervention de l'Allemagne nazie, aidée du Royaume de Bulgarie. En avril 1941, la Grèce est occupée par l'Axe. Un gouvernement collaborateur, l'« État grec », est mis en place, tandis que le roi Georges II anime un gouvernement en exil à Londres et que les forces armées grecques rescapées de l'invasion combattent aux côtés des Alliés. La résistance en Grèce se développe après l'invasion du pays et durant son occupation entre 1941 et 1944 par les puissances de l'Axe. Plusieurs mouvements, de tendances opposées, virent le jour afin de poursuivre la résistance intérieure contre les occupants : EDES (Ligue nationale démocratique grecque), de tendance républicaine ; le Parti communiste de Grèce (KKE) entra également en résistance en formant une organisation paramilitaire, l'OPLA (Groupe de Protection du Combat Populaire). Le 27 septembre 1941, le KKE fonda le Front de Libération Nationale (EAM), qui étendit ses actions dans l'automne à travers le pays, en formant des « comités populaires ». Le Front de Libération Nationale Macédonien, de tendance communiste, était actif en Macédoine-Occidentale. Le mouvement Libération nationale et sociale (EKKA) fut fondé dans le centre du pays par le colonel Dimítrios Psarrós. Les maquis grecs se développèrent progressivement dans les régions montagneuses, hors de portée du gouvernement d'Athènes. Dans le courant de l'année 1942, les différents mouvements de résistance avaient pu solidement établir leur mainmise sur une partie des campagnes grecques. 


En Italie, la Résistance naît véritablement, en Italie du Nord, qu'à la fin de 1942 et se développe en 1943 avec la chute du régime fasciste. Pour de nombreuses personnes, elle est cependant la poursuite de la lutte menée depuis 1922 contre le régime de Benito Mussolini, arrivé au pouvoir cette même année. Un Front national d'action regroupe des socialistes, des communistes et des intellectuels libéraux. Dans Rome siège un Comité de libération nationale présidé par Bonomi. Un autre comité, indépendant, est en Italie du Nord. Les maquis sont soit autonomes soit directement ratatchés aux partis politiques ("Garibaldi" pour le Parti communiste italien, "Matteoti pour le Parti socialiste, "Justice et liberté" pour le parti d'Action...).

Le mouvement de résistance en Roumanie commence après le coup d'État de septembre 1940 qui met au pouvoir le maréchal Antonescu. Il se manifeste de plusieurs manières : des maquis de résistance qui se forment après qu'Antonescu a « invité » la Wehrmacht à occuper le pays en octobre 1940 ; la constitution des divisions « Tudor Vladimirescu » et « Horia-Cloșca-Crișan »  du côté allié ; la résistance civile.
La résistance active est le fait d'un Front national démocratique, créé le 10 juin 1944, groupant des représentants des quatre partis d'opposition (paysan, libéral, social-démocrate et communiste). 
Le maquis sont surtout alimentés par les ruraux qui refusent la conscription et les réquisitions, par des citadins antifascistes, des juifs fuyant les pogroms ou les travaux forcés et la déportation en Transnistrie (une partie de l'Ukraine occupée par la Roumanie), des déserteurs. Des militaires antifascistes leur procurent des armes, ou les rejoignent, et de juin 1941 à août 1944, 86 000 condamnations en cour martiale sont prononcées pour de tels faits. 


Dans l'ex-Yougoslavie, la Résistance est principalement le fait des Partisans commandés par Tito. Ce terme de Partisans désigne exclusivement, dans les pays de l'ex-Yougoslavie et dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, les résistants communistes. Mouvement de guérilla au début du conflit, les Partisans renforcèrent leurs capacités militaires au fur et à mesure du conflit. Plutôt que comme un mouvement purement communiste, les forces dirigées par Tito se présentèrent sous la bannière d'une large coalition antifasciste, les communistes unissant leurs forces à celles d'autres mouvements de Yougoslavie. Le 26 novembre 1942, le Conseil antifasciste de libération nationale de la Yougoslavie, équivalent d'un parlement, qui regroupait des représentants des groupes partisans, communistes et non communistes, fut officiellement constitué pour administrer les territoires reconquis par les partisans. En août 1944, les forces de Tito étaient estimées à 500 000 partisans.

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