"11 nov. 1942 - 9 sept. 1943 : la Drôme sous occupation italienne"

 

Italiens et Allemands sont présents à Valence à partir de juillet 1940 avec les membres de leurs délégations chargées de contrôler l'application de l'armistice.
Le 8 novembre 1942, les Alliés débarquent en Afrique du Nord française. Le 11 novembre, les troupes de l'Axe envahissent la zone non-occupée. La Drôme, comme la plupart des départements du Sud-Est, est soumise à l'occupation italienne. Mussolini donne aux autorités militaires italiennes d'opérations les ordres suivants : « Notre occupation du territoire [...] français se caractérisera par les traits suivants : a) Attitude correcte envers les autorités militaires et civiles françaises, les contacts étant limités aux seules nécessités du service. b) Attitude cordiale mais réservée à l'égard de la population civile. c) Les troupes feront preuve d'une tenue et d'une discipline irréprochables. [...] les officiers devront en permanence donner l'exemple ». Le colonel italien commandant Valence est reçu dans les réceptions de la haute société valentinoise.
Les archives préfectorales montrent que cela s'est effectivement produit pour ce qui concerne l'attitude cordiale, un peu moins pour la tenue et la discipline. « Les autorités italiennes ont toujours fait preuve de conciliation. La population reste indifférente aux allées et venues des troupes d'Occupation ».
Les plaisanteries faciles proférées à l’égard des Italiens tiennent au fait que l’on ne considérait pas les Italiens comme des vainqueurs. Déjà vaincus, pendant la campagne de 1940, par l'armée des Alpes, en 1941 « leurs échecs en Grèce et en Libye ont achevé de leur faire perdre le peu de prestige dont ils jouissaient encore dans la population. […] les habitants, qui leur étaient théoriquement hostiles ont dû reconnaître que l'attitude de ces troupes était beaucoup plus tolérable que celle des Allemands ».
Le préfet Cousin s'est mis en relation avec les autorités italiennes dès son arrivée dans le département le 18 août 1943, « d'une manière générale celles-ci se sont montrées aussi discrètes que possible, spécialement en ce qui concerne  les réquisitions d'immeubles. Leur compréhension était réelle en ce qui concerne le problème des israélites ». [...] Après leur remplacement par les Allemands, en septembre 1943, « la population [...] s'aperçoit chaque jour davantage du changement d'atmosphère ».
La mesure de la rigueur de l'occupation italienne est illustrée par ce qui se passe à la suite d'un attentat sur voie ferrée le 15 juillet 1943 à Valence. Les autorités italiennes réclament un ensemble de mesures (couvre-feu, otages, etc.) qui ne seront jamais mises en place.
Ce tableau presque idyllique ne doit pas faire oublier que les troupes italiennes ont réprimé des activités de la Résistance, mais leur présence a freiné la répression, notamment contre les Juifs, menée par le gouvernement de Vichy.



November 11th 1942-September 9th, 1943: Drôme under Italian occupation

Italians and Germans are present in Valencia from July 1940, with members of their delegations charged with controlling the implementation of the armistice.

On November 8th, 1942, the Allies disembark in French-controlled North Africa. On November 11th, Axis troops invade the unoccupied zone. Drôme, like most South-Eastern regions is subjected to Italian occupation. Mussolini gives the following orders to Italian military operations authorities: "Our occupation of French territory...will be characterised by the following traits: a) Correct attitude towards French military and civil authorities, contact being limited to only the necessities of service. b) Cordial yet reserved attitude towards French civilians. c) Troops will demonstrate (good) manners and irreprochable discipline...the officers must be a constant example". The Italian colonel commanding Valencia is received in high society Valencian receptions.

Prefectorial archives show that this was effectively produced to address cordial attitude, and less manners and discipline. "Italian authorities have always demonstrated goodwill. The population remains indifferent towards the comings and goings of the Occupation troops." Easygoing pleasanteries uttered towards the Italians supports the fact that they were not considered conquerors. Already defeated during the campaign in 1940, by the army in the Alps in 1941 "their defeats in Greece and Libya were realized in order to make them lose some of the prestige which they still enjoyed amongst the population...the habitants, who were theoretically hostile towards them, must have recognized that the attitude of these troops was much more tolerable than that of the Germans." The Cousin prefect placed itself in connection with Italian authorities from its arrival in the county on August 18th, 1943, "in a general manner, they have proven to be as discreet as possible, especially concerning the Hebrew problem"...After their replacement by the Germans, in September 1943, " every day, the population...notices more and more the change in atmosphere."

The measure of harshness of the Italian occupation is illustrated by what happens in the aftermath of an attempted attack on a railway on July 15th, 1943 in Valencia. The Italian authorities call for a series of measures (curfew, hostages, etc.) which will never be put into place.

This nearly idyllic picture must not distract from the fact that Italian troops suppressed Resistance activities, however, their presence impeded the repression, notably against Jews, lead by the government of Vichy.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Jean Sauvageon et Patrick Martin
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

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