"Relève et STO"

 

Durant les deux premières années de la guerre, les occupants nazis essaient d’appâter les Français par des promesses de conditions de vie et des salaires faramineux pour qu’ils se rendent dans les bureaux d’embauche qui les enverront outre-Rhin. En 1942 leurs besoins de travailleurs se multiplient dans les exploitations agricoles et les usines allemandes pour suppléer leurs hommes mobilisés. Besoins qui s’accentuent en fin d’année lorsque, bousculés par les forces soviétiques, il leur faut envoyer de plus en plus de combattants sur le front de l’Est. Le responsable du recrutement de main-d’œuvre dans les pays occupés, Fritz Sauckel, aggrave ses exigences. Laval, chef du gouvernement, finaude et marchande. La Relève, départ d’ouvriers volontaires pour travailler en Allemagne, est instituée par le gouvernement de Vichy pour satisfaire aux pressantes demandes allemandes de main-d’œuvre. Laval l’annonce lui-même dans une allocution le 22 juin 1942. Au moment où la France a un million de prisonniers, les Allemands promettent de libérer un prisonnier de guerre pour trois ouvriers volontaires. Cette initiative choque les Français. Ce sera un marché de dupes, les Allemands ne tenant que très partiellement leur promesse.

Le 4 septembre 1942, l’échec de la Relève conduit Vichy à passer à la contrainte : une loi établit la réquisition de main-d’œuvre, concernant les hommes de 18 à 50 ans et les femmes de 21 à 35 ans, pour « effectuer tous travaux que le gouvernement jugera utiles dans l’intérêt de la Nation ». On notera que ce texte ne mentionne nullement en quel pays seront effectués ces travaux.

La loi de réquisition n’est pas suffisante, les pressions allemandes s’accentuent : le gouvernement vote le 16 février 1943 une loi instituant le Service du travail obligatoire (STO) de deux ans en Allemagne. Un nouvel accord franco-allemand signé le 17 septembre 1943 décide de privilégier le maintien de la main-d’œuvre disponible sur le territoire français, dans les usines travaillant pour l’occupant. Le 1er février 1944, une nouvelle loi sur le STO est promulguée par Vichy : la réquisition s’applique alors aux hommes âgés de 16 à 66 ans et aux femmes sans enfants âgées de 18 à 45 ans. Tout cela n’aura guère de résultat.

Par contre, ces contraintes amènent de nombreux jeunes gens à fuir et se cacher pour y échapper : de camouflés dans les fermes ou le maquis, ils deviendront en grand nombre des résistants.



     The Relief (Relève) and the Compulsory Work Service(STO)

 

During the first two years of the war, Nazi occupiers tried to bait the French with promises of incredible salaries and living conditions, so that they would go to the hiring offices and be sent to Rhine. In 1942, the need for workers is increasing inH farms and factories to supply their mobilized troops; needs which grow by year until, jostled by Soviet forces, they are forced to send more soldiers on the eastern front. Fritz Sauckel, responsible for workforce recruitment in occupied countries, increases his demands. Laval, the head of government, is cunning and marketable. La Relève, the initial workers volunteering to work in Germany, is instituted by the government of Vichy to satisfy the Germans' pressing demands for a work force. Laval introduces himself in a speech on June 22d, 1942. The moment that France has one million prisoners, the Germans promise to liberate one prisoner of war per three voluntary workers. This initiative shocks the French. This will be a fool's bargain, as the Germans only partially keep their promise.

September 4th, 1942, the la Revele's failure drives Vichy to buckle under the pressure: a law establishes a requisitioning of the workforce, concerning men from eighteen to fifty, and women from twenty-one to thirty-five, to "perform any work that the government deems appropriate in the interest of the Nation". One will note that this text gives no mention of the country in which the work will be performed.

The requisition law is not sufficient, and the Germans' demands become more marked: on February 16th, 1943, the government votes on a law that institues a Compulsory Work Service (CWS) for two years in Germany. A new Franco-German agreement signed on September 17th 1943 decides to favour the maintenance of a workforce that is available on French territory, in factories serving the occupation. On February 1st, 1944, a new law concerning the CWS will be promulgated by Vichy: the requisition now applies to men aged sixteen to sixty-six and childless-women aged eighteen to forty-five.

All of this scarcely has any result. However, these constraints force many young people to flee and hide to escape the compulsory workforce: hidden in farms and bushes, a great many of them will join the Resistance.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Robert Serre
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

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