"Fêtes du Maréchal"



La Drôme n’a pas vécu de fête en l’honneur de la venue du Maréchal car c’est un des rares départements de la zone non occupée qu’il n’a jamais visité. Néanmoins, dans le cadre de la réglementation et du calendrier officiels, l’État par son préfet, la Légion, les organismes et partis vichystes n’ont pas manqué de rivaliser de zèle et d’ardeur pour organiser des fêtes.

La fête sous Vichy est un outil de propagande. L’individu disparaît dans la masse ancrée dans son terroir et son folklore. On y célèbre le corporatisme, le colonialisme, la virilité, on y vénère la religion, la tradition, on y donne en exemple les figures mythiques de Jeanne d’Arc, de Vercingétorix, de Lyautey et bien sûr de Pétain.

Cependant ces fêtes donnent lieu à de nombreux incidents car elles sont l’occasion pour la Résistance de manifester son opposition sous des formes diverses et avec un certain éclat.

En 1940, trois semaines après l’armistice, le cœur n’est pas aux réjouissances. Le 14 juillet, à Crest, « la fête a été célébrée, cette année, dans le deuil et le recueillement. La population de Crest se pressait, en foule, aux services religieux de la matinée, avant de se masser sur le cours de Joubernon, pour y évoquer, autour du monument, le souvenir des morts de la guerre… » Devant un détachement des troupes stationnées à Crest, on procède à un dépôt de gerbes et on écoute l’allocution du maire Rozier.

Ce n’est qu’en 1941 que se mettent en place des journées festives, avec des fêtes de la jeunesse spécialement organisées le 9 mars dans plusieurs villes de la Drôme pour recevoir Georges Lamirand, secrétaire général à la Jeunesse.


     The Marshall's Holidays


Drôme did not celebrate the honor of the Marshall's arrival, since it was one of the rare counties in the occupied zone that he never visited. Nevertheless, under the rules and official schedule, the State by its prefecture, the Legion, the agencies, and Vichyist parties did not fail to emulate the zeal and ardour for organising parties.

Parties in Vichy are a propaganda tool. The individual disappears in the mass, fixed in his soil and folklore. Corporatism, colonialism and virility are celebrated; religion and tradition are revered, and the likes of mythical figures Jeanne d'Arc, Vercingetorix, Lyautey, and of course, Petain, are given as examples.

However, these parties lead to numerous incidents, since they are an occasion for the Resistance to manifest its opposition in various forms, and with a certain splendor.

In 1940, three weeks after the armistice, hearts are not in the festivities. July 14th, in Crest, "the holiday was celebrated, this year, in grief and reverence. The population of Crest flocked to morning religious services, before amassing on the Cours Joubernon, to evoke around the monument, the memory of those killed in the war..." Faced with a withdrawal of troops stationed in Crest, they lay wreathes, and heard mayor Rozier's address.

It is not until 1941 that festivities are put into place, with celebrations of youth specially organised for March 9 in several cities in the Drôme to receive Georges Lamirand, Secretary General for Youth.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Robert Serre
Source(s) :

Rémi Dalisson, Les fêtes du Maréchal, propagande et imaginaire dans la France de Vichy, Paris Tallandier, 2007. Archives communales de Crest, non classées.

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