"Restrictions et contraintes"



Les livraisons de denrées à l’Allemagne en quantités de plus en plus grandes, le contrôle sévère et tatillon des productions agricoles, l’instauration des cartes de rationnement créent des difficultés sans nombre dans les ménages pour assurer la nourriture quotidienne des membres de la famille. La situation est encore plus difficile dans les villes que dans les campagnes. Le gouvernement de Vichy met en place tout un système de rationnement très encadré. Toutes les denrées doivent être achetées avec des coupons figurant sur différentes cartes : épicerie, viande, vêtements, semences, outils, jardinage, bons-matières, etc.

Les carburants sont réquisitionnés par les Allemands. Pour faire fonctionner les véhicules, on y installe des gazogènes produisant un gaz combustible.

Les produits manquants sont remplacés par des succédanés, par exemple le café par de l’orge, des glands ou autres denrées torréfiés.

Les semelles des chaussures sont fabriquées en bois, etc.

Ces restrictions génèrent un trafic parallèle, clandestin, le « marché noir ». Des commerçants, des trafiquants trouvent là, une source importante de profits. Les prix pratiqués sont élevés. La police vichyste lutte contre ces pratiques occultes. Malgré cette répression, le marché noir a perduré pendant toute la période de guerre, voire au-delà.

Une autre pratique se développe, c’est l’échange, le troc. Pour obtenir une paire de chaussures sans tickets, on peut glisser sous la banque une motte de beurre ou quelques saucisses.

Mais tous ces moyens pour se procurer des marchandises ne sont accessibles qu’à ceux qui ont des revenus le permettant.

Une des préoccupations, dominicales surtout, dans les zones rurales est la recherche de « ravitaillement » dans les fermes environnantes, soit pour son propre compte, soit pour envoyer à de la famille vivant dans les villes.

Le ravitaillement est un des soucis permanents des Drômois comme de la plupart des Français, pendant la guerre et même jusqu’au début des années 1950.


Restrictions and Constraints

The delivery of foodstuffs to Germany in larger and larger quantities, the severe control and nit-picking of agricultural production and the establishment of ration cards creates innumerable difficulties for households to ensure daily food for family members. The situation is even worse in cities than in the countryside. The government of Vichy puts a very narrow rationing system in place. All foodstuffs must be bought with coupons representing different things: groceries, meat, clothing, seeds, tools, gardening supplies, materials, etc.

Fuels are requisitioned by the Germans. To make vehicles work, they install gas producers that make combustible gas.

Missing products are replaced by ersatzes, for example, coffee made from barley or other roasted foodstuffs. Shoe soles are made out of wood, etc.

These restrictions generate a parallel, clandestine traffic, the "black market". Shopkeepers and traders find an important source of profit there. The prices are high. The Vichy police fight against these secret practices. Despite this repression, the black market endured during the entire war, and even beyond.

Another practice develops: exchange and bartering. To get a pair of shoes without tickets, one might slide a slab of butter or a few sausages under the counter.

But all these methods of getting merchandise are only accessible to those with permitting incomes.

One concern in rural areas, especially on Sundays, is finding "supplies" in surrounding farms, either on one's own behalf, or to send to family living in cities.

Supplies are an ongoing concern of Drômois like most French, during the war and up until the early 1950s.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

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