Résistance



C’est le général de Gaulle qui a placé la Drôme au deuxième rang des départements pour la Résistance. Quels que soient les critères qui ont établi ce classement, cela signifie que la Résistance a été très présente dans la lutte contre l’occupant et ses séides de Vichy. Certes, à l’extérieur, on retient surtout le drame du Vercors, mais sur le plan de la Résistance, ce sont les actions des résistants sur l’ensemble du département qui doivent être considérées. La vallée du Rhône étant une voie stratégique, de nombreux sabotages, de voies ferrées notamment, y ont été perpétrés. La Bataille dite de Montélimar a été une des phases importantes de la lutte des troupes alliées débarquées en Provence, le 15 août 1944, aidées par les FFI locaux. La Résistance intellectuelle autour de Dieulefit, Mirmande ou Saint-Donat est une des spécificités de la Drôme.

                                    Resistance

It is general de Gaulle who placed Drôme in the second rank amongst counties involved in the Resistance. Whatever the criteria that established this classification, it signifies that the Resistance was very active in the fight against the occupier and its Vichy minions. Certainly, on the outside, the focus of the drama is on Vercors, but in terms of the Resistance, it is the actions of the resistants in the entire county that must be considered. The Rhone Valley, being a strategic way, numerous sabotages of railways were perpetrated there. The so-called Battle of Montélimar was one of the important phases in the allied troops struggle in Provence, August 15th, 1944, aided by the local FFI. The intellectual Resistance around Dieulefit, Mirmande, or Saint-Donat is one of the specificities of Drôme.

Traduction : Megan Berman

Auteur(s): Jean Sauvageon
Source(s):

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

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Motivations haut ▲

En juin 1940, les Drômois sont surpris de la rapidité avec laquelle la Wehrmacht défait l'armée française. Vivant avec les souvenirs de 1914-1918, beaucoup pensaient que jamais les Allemands n'arriveraient jusque dans le département. Mais l'armée des Alpes a vaincu les Italiens et contenu l'attaque allemande le long de l'Isère. Seule la partie du département au nord de la rivière est envahie par la Wehrmacht. Des Drômois qui s'y trouvent révèlent des velléités patriotiques résistantes. Comme l'écrit, entre autres, Margareth Collins Weitz: "Les débuts de la Résistance coïncident avec l'invasion. Mus par un sentiment patriotique, des individus isolés, incapables de supporter la vue d'un soldat allemand sur le sol français, réagissent instinctivement".
Ainsi, le 25 juin 1940, à Saint-Donat, lorsqu'un officier allemand propose du champagne à Mady Chancel, elle lui répond qu'elle n'en boit pas quand son pays est malheureux, celui-ci se met au garde-à-vous en disant "je comprends, Madame".

L'appel du général de Gaulle du 18 juin est-il entendu dans la Drôme ? Un seul témoignage mentionne qu'à l'école de Beauvallon à Dieulefit se trouvent des officiers français blessés amenés de Lyon qui entendent le premier appel du général de Gaulle et certains partent immédiatement essayer de rejoindre Bordeaux. L'Appel a été publié par Le Petit Dauphinois dans son édition du 19 juin. Aucun témoignage drômois n'en fait mention. Peut-être que l'édition grenobloise ne fut alors pas diffusée dans la Drôme compte tenu des événements. Cet appel marque un refus de la situation créée par l'armistice. Il reste le symbole du début de la Résistance en France. Il correspond parfaitement à une situation décrite par l'historien Clausewitz : [pour chaque belligérant] "il faut détruire les forces militaires. Ce qui veut dire qu'elles doivent être placées dans des conditions telles qu'elles soient incapables de poursuivre le combat. [...] Il faut conquérir le territoire, car il pourrait s'y constituer une nouvelle force militaire. Même ces deux choses faites ne signifient pas la cessation de la guerre, [...] tant que la volonté de l'ennemi n'est pas également jugulée, c'est-à-dire tant que son gouvernement et ses alliés ne sont pas décidés à signer la paix, ou son peuple à se soumettre. Car même lorsqu'on a pris possession du pays entier, le conflit peut resurgir à l'intérieur, ou du fait des alliés".

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Ecrits clandestins haut ▲



La propagande du gouvernement de Vichy et des occupants s’intensifie dès la signature de l’armistice. Tous les moyens à disposition du pouvoir sont utilisés soit directement, soit par le biais des organismes mis en place et soumis à la censure : presse aux ordres, radio, conférences, affiches, cinéma, propagande ciblée envers une catégorie précise de la population (agriculteurs, famille, jeunes, enfants, etc.).

Face à ce matraquage, des opposants au régime réagissent d’abord de façon plus ou moins individuelle (papillons réalisés à quelques exemplaires, graffitis, etc.), puis organisée (tracts imprimés distribués, presse nationale dont certains titres sont imprimés dans la Drôme).

Après le 6 juin 1944, des journaux locaux sont créés puis diffusés.

Ces écrits clandestins ont facilité la prise de conscience des Drômois et participé à l’évolution des mentalités.

      

      

         Underground Messages

           
Propaganda of the Vichy regime and occupiers intensified after the signing of the armistice. All available means of power are used either directly or through agencies which are set up, and subject to censorship: the press, radio, conferences, posters, films, propaganda targeted towards a precise sector of the population (farmers, families, youth, children, etc.).

Faced with this onslaught, the opponents respond first, more or less individually (butterfly tracts, graffiti, etc.), and then organised (printed and distributed tracts, national press—some titles are printed in Drôme).

After June 6th, 1944, local journals are created and disseminated.

These underground messages facilitated the awareness of the Drômois and participated in the evolution of their mentalities.


Traduction : Meghan Briggs

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007

Grèves et manifestations haut ▲



Hors toutes les autres formes de Résistance clandestine, peuvent exister des moments d'actions collectives pour marquer son opposition à la politique de Vichy, ou à celle de l'occupant. Ce sont les manifestations et les grèves. Elles peuvent survenir ponctuellement, dans un contexte difficile, suite à un mécontentement grandissant, souvent à cause du ravitaillement mal organisé et fréquemment très insuffisant, comme les manifestations de femmes à Valence ou Romans de l'été 1942.

Elles peuvent être utilisées à des fins politiques comme les manifestations ou les grèves organisées à des dates symboliques : 14 juillet, 11 novembre, 1er mai, 22 septembre. L'occupant allemand sera souvent sévère dans sa répression des actions de protestations et des grèves à partir de septembre 1943.

 


                                           Strikes and Protests

Beyond all other forms of underground resistance, there may be moments of collective action to express the opposition to Vichy policy, or that of the occupant. They are demonstrations and strikes. They may occur occasionally in different circumstances, following a growing discontent, often due to poor organisation, such as the Women's Demonstration in Valencia, or in Romans, the summer of 1942.

They can be used for political purposes such as demonstrations or strikes organized with symbolic dates: July 14th, November 11th, May 1st, and September 22d. The German occupying forces will often be harsh in their crackdown on protests and strikes, starting from September 1943.

Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Organisations haut ▲

Combats, sabotages, attentats sont les aspects les plus connus de la Résistance. Ils sont le fait de résistants organisés en corps-francs, en compagnies, en groupes structurés. Elle n’a pu obtenir des résultats que parce que tout un environnement complice a pu s’instaurer. Des militaires, immédiatement en juin 1940, à la démobilisation de l’armée d’armistice en 1942, l’ont rejoint. Mais la Résistance a pris de multiples formes : fourniture de la nourriture aux maquis (paysans notamment) ; liaison entre les mouvements ou les responsables en transportant des messages (femmes en particulier) ; fabrication de faux papiers ; transmission de renseignements par des agents de la fonction publique (NAP : Noyautage des administrations publiques) ou des gendarmes ; médecins, infirmières soignant les résistants ; rédaction de textes pour les revues clandestines ; imprimeurs tirant les tracts et les journaux de la Résistance.

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Vivre en Résistance haut ▲



Sont résistants tous ceux qui s’opposent à l’occupant et au gouvernement de Vichy. On peut l’être en cachant des personnes poursuivies ou menacées, en servant de « boîte aux lettres » pour les mouvements de Résistance, en fournissant de la nourriture ou du matériel aux maquisards. On peut l’être dans l’entreprise en ralentissant ou sabotant la fabrication de fournitures pour l’occupant, en diffusant des informations de bouche à oreille ou par des tracts. On peut l’être en collant des papillons sur les murs, en y traçant des slogans ou des V. On peut l’être en transportant des messages à vélo ou en train. On peut l’être, étant militaire, n’acceptant pas le régime imposé par Vichy, en se regroupant avec d’autres ou en camouflant du matériel. On peut l’être en participant à des manifestations pour réclamer du pain ou pour s’opposer au départ en Allemagne des jeunes du STO (Service du travail obligatoire). On peut l’être dans les administrations en captant des informations utiles à la Résistance. On peut l’être en soignant les combattants malades ou blessés. On peut l’être en choisissant la vie clandestine pour organiser les réseaux ou réorganiser les partis politiques. On peut l’être en créant, rédigeant et diffusant des journaux clandestins ou en les imprimant. On peut l’être en écrivant des poèmes, en publiant des revues clandestines. Et, bien entendu, on peut l’être, les armes à la main, en rejoignant les groupes de résistants, en sabotant les voies ferrées, en organisant des coups de main contre l’occupant… On peut l’être de multiples façons.

Ce qui est commun à tous, c’est la nécessité de vivre clandestinement certaines actions ou en permanence, c’est la crainte de la dénonciation d’un voisin, la menace permanente de la police, de la Milice, des troupes d’occupation, du risque d’être arrêté, emprisonné, torturé, déporté. Mais c’est surtout la volonté de chasser l'occupant, de sortir le pays du carcan qui l’enserre depuis 1940, d'éliminer le fascisme et le nazisme, c’est l’aspiration à la libération et à retrouver la liberté, la légalité républicaine.



                                                        Life in Resistance

All those who oppose the occupation and the Vichy government are Resistants. This can mean helping those in hiding who are persecuted or threatened; those serving as a "mailbox" for the resistance movement by providing food or equipment to the maquisards: It can be in the company of slowing down or sabotaging the manufacture of supplies for the occupants, by disseminating information through word of mouth or fliers. It can be the papillons on the walls, laying out slogans, or the V. It can be carrying messages by bike or train. It can be a military, not accepting the regime imposed by Vichy, combining with others or those in hiding. It can be participating in demonstrations calling for bread or to oppose the departure of young people to Germany for the STO (Service du travail obligatoire). It can be in government, by capturing information valuable to the Resistance. It can be taking care of the sick or wounded combatants. It can be choosing an illegal life to organise and reorganise the networks of political parties. It can be creating, writing, and distributing underground newspapers and publications. It can be writing poems, or publishing illegal journals. And of course, it can be weapons in hand, joining resistance groups in sabotaging railways, by organising raids against the occupancy...It can be in many ways.

What is common to all is the need to exist clandestinely, in certain actions or perhaps permanently so, in fear of denunciation from a neighbor, constant threat of police, militia, troops of occupation, the risk of being arrested, imprisoned, tortured, deported. But it is the desire to expel the occupier of the country out of the straitjacket that surrounded it since 1940, to eliminate fascism and Nazism, it is the aspiration to freedom and to regain freedom and republican legality.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Sociologie des résistants haut ▲



Dans la Drôme, comme ailleurs, les résistants sont majoritairement des hommes, mais la présence des femmes est minimisée. Elles secondaient leurs maris, cachaient, soignaient, ravitaillaient et étaient agents de liaison. Mais elles n’ont pas sollicité une reconnaissance après la guerre.

L’âge moyen se situe autour de 30 ans, mais cette moyenne est plus basse (entre 22 et 29 ans) si l’on considère les compagnies combattantes. La proportion des jeunes augmente avec le refus du STO (Service du travail obligatoire). Les états-majors (souvent composés d’anciens militaires de l’armée d’armistice), les mouvements, les réseaux ont une moyenne d’âge plus élevée, comptant d’anciens militants politiques reconstituant leur parti comme le PCF.

Toutes les catégories sociales ont fourni des résistants. Néanmoins, les ouvriers, les employés (publics ou privés) constituent les catégories les plus importantes. On trouve aussi des agriculteurs, des enseignants, des étudiants, des gendarmes, des intellectuels, des médecins et autres personnels de santé, etc.

Les étrangers ont tenu une place non négligeable, notamment des Italiens et Espagnols, tous adversaires déterminés du fascisme et du nazisme.



                                         Sociology of Resistants

In Drôme, as elsewhere, the resistants are mostly men, but the presence of women is minimised. They are second to their husbands, and hide, care for, and supply liaisons to officers. But they have not sought recognition after the war.

The average age of resistant is around 30, but this average is lower when combatant groups are considered. The proportion of the youth increases when those who refused STO (Service du travail obligatoire) are included. Staffs, (often composed of former military armistice army), movements and networks often have a higher average age, counting former political activists who revived their parties, such as the PCF (Parti communiste français).

All social groups are strong. Nevertheless, workers, employees, (public or private), are the most important categories. There are also farmers, teachers, students, police, intellectuals, doctors, other healthcare personnel, etc...

Foreigners have a significant place, especially Italians and Spaniards, all determined opponents of fascism and Nazism.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007. Cartes CVR, ONAC Drôme. Listes fournies par la Fédération des FFI ou les compagnies.

La lutte haut ▲



La défaite suivie de l’Armistice passés, la France, en état de choc, conserve un espoir dans le maréchal Pétain. L’affrontement n’est pas à l’ordre du jour en 1940-1941.

Cependant, de jeunes militaires, à l’exemple de De Gaulle, puis la direction communiste, appellent à lutter contre l’occupant. Une minorité engagée, souvent des ouvriers, anti-fascistes ou anciens de la guerre d’Espagne, entrent en clandestinité. Des sédentaires, se joignent à eux la nuit. Des femmes sont à leur côté. Un fond de patriotisme de 1914-1918 et du Front populaire supporte l’ensemble.

Au fil des années 1942 et 1943, alors que l’occupant et Vichy deviennent odieux, le rejet du STO (Service du travail obligatoire) nourrit l’esprit de lutte, et pousse à l’action. Attentats, coups de main, sabotages ferroviaires, faits de guérilla, exécutions d’occupants et essentiellement de miliciens, activités assez intenses des corps francs – ensemble dont la Drôme est riche – gênent l’occupant et sont davantage reconnus comme des faits de légitime résistance.


                                                             The Fight

Once the defeat following the armistice has passed, France, in a state of shock, retains its trust in Marshal Petain. Confrontation is not on the agenda from 1940-1941.

However, young soldiers—like De Gaulle—and Communist leaders, call for a fight against the occupant. An engaged minority, often factory workers, anti-fascists or veterans from the Spanish War, shift underground. Sedentary people join them at night. Women are on their side. A patriotic backdrop in 1914-1918 and the Popular Front support them all.

Over the course of 1942-1943, while the occupiers and Vichy become abhorrent, the rejection of the CWS feeds the fighting spirit, and pushes the action. Attacks, helping hands, railroad sabotages, guerrilla events, executions of both occupiers and militiamen, fairly intense activities by the freikorps—most of which occur in Drôme—hinder the occupant and are recognized as more legitimate acts of resistance.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Michel Seyve
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007. Dictionnaire historique de la Résistance, (sous la direction de François Marcot), éditions Robert Laffont.&

Liaisons entre les Alliés et la France libre haut ▲



Les relations entre les Alliés et la France libre sont marquées, très souvent, par l'incompréhension, la méfiance voire le mépris. La Résistance n'a été reconnue que très tardivement comme une force réelle dans le combat contre l'Allemagne. Les relations personnelles entre les chefs, on peut évoquer celles de Charles de Gaulle, ont été souvent orageuses. Un sentiment d'infériorité était très mal ressenti par les Résistants vis à vis des Alliés. Cela a conduit à des décisions sur le plan militaire qui n'ont pas été comprises par la Résistance. En ce qui concerne la Drôme, l'exemple d'incompréhension le plus flagrant est donné par l'affaire du Vercors



                                      Liaisons between the Allies and France Libre

Relations between the Allies is often marked by misunderstanding, mistrust, and even contempt. The Resistance has only very recently been recognised as a real force in the fight against Germany. Personal relations between leaders, we can evoke those of Charles de Gaulle, are often stormy. A sense of inferiority is badly felt by the Resistance against the Allies. This leads to rulings of the military which are not understood by the Resistance. Regarding Drôme, the most obvious example of misunderstanding is given by the event in Vercors.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Alain Coustaury
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

S'unir et reconstruire haut ▲



La Résistance s’est mise en place sur les socles politiques existant avant la guerre : communistes, socialistes, radicaux, francs-maçons, chrétiens. D’autres orientations, liées souvent aux personnalités de leurs initiateurs à travers les réseaux qu’ils créaient, traversaient ces courants initiaux. Or, pour que la Résistance réussisse, il fallait réaliser l’unité de toutes ces tendances. C’est le grand mérite de Jean Moulin, en émissaire du général de Gaulle, d’avoir réalisé cette unité au niveau national avec la création du Conseil national de la Résistance (CNR), le 27 mai 1943.
Ce CNR a réfléchi à la suite des combats et, surtout, à la reconstruction du pays, en élaborant et éditant le programme du CNR prévoyant des mesures immédiates pour relever la France du marasme où l’avaient plongé l’État Français et sa collaboration avec l’occupant, et pour refonder une nation solidaire avec des institutions novatrices concernant les services publics, les nationalisations, la Sécurité Sociale, etc.

 

                                        Uniting and Rebuilding

Resistance is set up on pedastals and policies that existed before the war, communists, socialists, radicals, Freemasons, Christians. Further guidance, often related to the personalities of their founders through the networks they create, traverse these initial currents. However, for the resistance to succeed, it has to achieve the unity of all these trends. Jean Moulin, envoy of General de Gaulle, realises the great merit of unity at the national level with the creation of the CNR, (Conseil national de la Résistance) on May 27, 1943. The CNR reflects on the fighting, and more importantly, seeks to rebuild the country, developing and editing the CNR program to provide immediate steps to address the stagnation of France, where the French government has plunged, its collaboration with the occupier, and the rebuilding of a nation in sollidarity with innovative institutions for public services, nationalisation, Social Security, etc.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Projet Vercors (avant le 6 juin 1944) haut ▲



Le massif du Vercors est partagé entre deux départements, l'Isère et la Drôme. La Seconde Guerre mondiale et la Résistance vont lui offrir un destin national.

Le Vercors est un des lieux les plus célèbres de la Résistance en France, c'est une « tragédie totale qui frappe l'imagination par le sacrifice des hommes comme le décor presque religieux face auquel il s'est déroulé » (Henri Amouroux). L'histoire de ce maquis associe, en effet, la gloire et les larmes : fierté d'avoir proclamé une République défiant l'occupant durant quarante-trois jours en juin-juillet 1944, douleur de voir des habitants de Vassieux, de La Chapelle, de tout le massif et des Résistants massacrés par les troupes allemandes en juillet 1944. On peut diviser l'histoire de la Résistance dans le Vercors en trois périodes.

Le premier Vercors (1942-1943) voit la greffe du projet stratégique de Pierre Dalloz sur un semis de camps de réfractaires créé en dehors de lui. Pierre Dalloz, architecte, écrit en décembre 1942 une « Note sur les possibilités militaires du Vercors ». Cette note devient le « projet Montagnards » après la rencontre, le 10 février, entre Dalloz, Yves Farge et le général Delestraint. Accepté par la France libre, bien financé, ce projet donne une dimension stratégique de points d’appui à des camps isolés en montagne.

Le second Vercors (1943-juin1944) voit l'institutionnalisation et la militarisation des camps. Un comité de combat, animé par Alain Le Ray (« Rouvier ») chef militaire et Eugène Chavant (« Clément ») chef civil, travaille à transformer les réfractaires en combattants, à créer des compagnies civiles de réserve, et à mobiliser à leurs côtés des segments d'institutions (Églises, gendarmerie, municipalités) encadrant une population qui s'accommode progressivement au maquis. De janvier à mai 1944, le nouveau chef militaire, Narcisse Geyer (« Thivollet ») poursuit cette ligne. Il est remplacé en mai par François Huet « Hervieux ».

Le troisième Vercors (9 juin-21 juillet 1944), le plus connu, transforme la zone en petite République. L'opération militaire allemande Bettina, déclenchée le 21 juillet, met fin à cette république et conduit à de durs combats et à des atrocités. Le bilan est lourd : 456 tués (326 Résistants et 130 civils) dans les communes du massif. Le Vercors entre tragiquement dans l'histoire de la Résistance française.



                                         The Vercors Project (prior to June 6, 1944)


The Vercors is shared between two districts, Isère and Drôme. World War II and the Resistance gave Vercors a national destiny. Vercors is one of the most famous of the Resistance as a "total tragedy that strikes the imagination by the sacrifice of men like the almost religious decor front in which it took place" (Henri Amouroux).

The history of these maquis associates, indeed, the glory and tears of pride to have proclaimed a republic that defied the occupier for forty-three days June-July 1944, and the pain of seeing the massive and resistant people massacred at Vassieux and La Chapelle by German troops in July 1944.

We can divide the history of the Resistance in Vercors into three periods.

The first Vercors (1942-1943) sees the strategic project of Peter Dalloz on a seedling of refractory camps set up outside Vercors. Dalloz, an architect, wrote in December 1942 a "note on the military capabilities of Vercors." This note becomes the "projet Montagnards" after the February 10 meeting between Dalloz, Yves Farge, and General Delestraint. Accepted by France-Libre, and well-funded, this project provides a strategic dimension of support points at remote camps in the mountains.

The second Vercors (1943-June 1944) sees the institutionalization and the militarization of the camps. A committee of fighting, headed by military leader Alain le Ray, ("Rouvier"), and civilian leader Eugene Chavant, ("Clement"), works to transform refractory combattants, civilian companies to create reserves, and to mobilize side segments of institutions, (churches, police, municipalities), flanking a population that gradually adapts to the maquis. From January to May 1944, the new military leader Narcissus Geyer, ("Thivollet"), continues this line. He was replaced in May by François Huet, ("Hervieux").

The third Vercors (June 9-July 21, 1944), the best known, transforms the area into a small republic. The German military launches Operation Bettina on July 21, ends the republic and bitter fighting and atrocities ensue. The toll is high: 456 killed (326 civilians and 130 resistants) in the communes of the mountains. Vercors is a tragedy in the history of the French Resistance.



Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Gilles Vergon et Alain Coustaury
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007. Gilles Vergon, Le Vercors. Histoire et mémoire d'un maquis, éditions de l'Atelier, 2002.