"Partis et syndicats aux côtés de la Résistance"



Si la Résistance commence d'abord par un engagement individuel, les résistants se regroupent très vite dans des structures organisées. La Résistance est aussi un combat politique contre le nazisme et la politique de collaboration de Vichy : deux partis préexistants à la guerre vont se trouver en pointe dans la Résistance drômoise, le parti socialiste et le parti communiste. Le parti socialiste compte 2 200 adhérents en 1938 et 1 400 en 1939, il est secoué par le vote des pleins pouvoirs, le 10 juillet 1940 de 90 de ses députés (36 votent contre). Sur les 7 parlementaires drômois, Marius Moutet (SFIO) est le seul à voter contre, Jean Brunet votant pour. Le parti communiste avec 2 500 adhérents en 1937 est bien implanté dans le département. Le PCF est interdit le 26 septembre 1939. Ses adhérents n’acceptent pas tous le pacte germano-soviétique.

Cependant, les militants des deux partis sont parmi les premiers à s’opposer au régime de Vichy. Des socialistes adhèrent aux mouvements Franc-Tireur, Combat ou Libération et prendront des responsabilités dans la Résistance drômoise. Le PCF crée le Front national de la Résistance, qui se veut rassembleur de toutes tendances, et son propre organisme de combat, les FTPF. Ses militants sont inquiétés dès l’automne 1940.

Les syndicats existants à la veille de la guerre sont la CGT et la CFTC. Ils ne sont pas formellement interdits par Vichy, mais ils doivent adhérer à la Charte du Travail, en octobre 1941, véritable support idéologique du nouveau régime.

Aussi, dans la Drôme, la CGT se reconstitue clandestinement et s’intègre-t-elle dans le mouvement de Résistance. Elle organise la circulation de l’information dans les entreprises, déclenche des grèves contre la « vie chère » ou pour s’opposer aux réquisitions du STO.

Dès mars 1943, Jean Moulin a reçu du général de Gaulle mission de créer le Conseil national de la Résistance (CNR) pour unifier la Résistance devenue de plus en plus complexe depuis qu'aux mouvements proprement dits, s'étaient ajoutés les partis politiques et les syndicats reconstitués clandestinement. Il voulait ainsi montrer à ses alliés qu'il était approuvé par toutes les tendances politiques et idéologiques de l'opinion française. Les mouvements étaient opposés à ce que les partis politiques qu'ils jugeaient responsables de la défaite siègent au même titre qu'eux. Cependant, le 27 mai 1943, Jean Moulin réunissait à Paris les représentants de huit mouvements de résistance, deux des grandes centrales syndicales ouvrières (CGT et CFTC), et de six partis politiques (Parti communiste, Parti socialiste, Parti radical, Démocratie Chrétienne, Alliance démocratique, Fédération républicaine) dont certains étaient nés dans la période de clandestinité.



                                                   Parties and unions along with the Resistance

The resistance starts with individual commitment and resistance fighters quickly regroup into organised structures. Resistance is also a political struggle against Nazism and the politics of Vichy collaboration: two parties that existed before find themselves at the forefront in the Drôme Resistance, the Socialist Party and the Communist Party. The Socialist Party has 2,200 members in 1938 and 1400 in 1939, it is shaken by the vote of full powers on July 10, 1940, its 90 members, (36 voting against). Of the seven members in Drôme, Marius Moutet, (SFIO, Section française de l'Internationale ouvrière), is the only one who voted against Jean Brunet. The Communist Party, with 2,500 members in 1937 is well established in the region. The PCF, (Parti communiste française) is not on September 26, 1939. Its adherents do not accept the Nazi-Soviet Pact.

However, activists in both parties are among the first to oppose the Vichy regime. The Socialist movement adheres to the Francs-Tireurs, Combat or Libération and takes responsibilities in Drôme. PCF creates the Front national de la Résistance, which wants to bring together people of all persuasions, and its own combat body, FTPF, (Francs-tireurs et partisans français). Its activists are worried by Fall 1940.

Existing trade unions on the eve of the war are CGT and CFTC. They are not formally banned by Vichy, but are forced to adhere to the Charte du Travail in October 1941, real ideological support of the new regime.

Additionally, in Drôme, the CGT is illegally recovering as it tries to fit into the Resistance movement. It organises the information flow in enterprises, and triggers strikes against the high cost of living or in opposition to the submissions of the STO, (Service du travail obligatoire).

By March 1943, Jean Moulin has received from General de Gaulle the mission to create the CNR (Conseil national de la Résistance). To unify the Resistance so that it becomes a more complex, actual movement, he adds political parties and clandestinely reconstituted unions. He wants to show his allies, and it is approved by all political and ideological trends of French opinion. Movements opposed to the political parties they consider responsible for the defeat sat alongside them. However, on May 27, 1943, in Paris, Jean Moulin is attended by representatives of eight resistance movements, two of them major unions, (CGT and CFTC), and six political parties, (Communist Party, Socialist Party, Radical Party, Christian Democrats, Democratic Alliance, and Republican Federation), some of whom are created in hiding.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007. J-F. Robert (sous la direction de), Dictionnaire des parlementaires drômois.

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