"Résistance au grand jour, la montée au Vercors"



Dès l’annonce du débarquement du 6 juin 1944, en Normandie, c’est l’effervescence et la confusion dans la Drôme. Certains ont compris que c’était le signal de l’insurrection nationale, nombre de Drômois se dirigent vers les compagnies de résistants pour s’engager dans la lutte. Des bureaux de recrutement sont créés à Saint-Jean-en-Royans, on distribue des armes à Crest. L'enthousiasme et l'inconscience des très jeunes résistants, non formés, non entraînés posent un cas de conscience au commandement. De plus, le manque d’armes ne permet pas d’équiper tous ces jeunes. Certains doivent même être renvoyés dans leurs foyers.

Le 7 juin, Eugène Chavant revient d’Alger et remet à Marcel Descour l’acceptation du plan « Montagnards ». Dès le 9 juin, des jeunes de l’agglomération se rassemblent, à Bourg-de-Péage notamment, montent dans les camions mis à leur disposition et rejoignent le Vercors. Au total, plus de 700 Romanais et Péageois se retrouvent dans le Vercors, aux côtés de 2 300 autres volontaires. En quelques jours, les effectifs du massif passent de 400 à 4 000 maquisards.

Dès le 9 juin, le Comité de libération nationale du Vercors (CLNV), présidé par Eugène Chavant, met en place une administration civile. La République est officiellement proclamée dans le Vercors le 3 juillet. Le comité est en charge de l'administration des communes. Il doit régler, avec cet afflux de résistants, les problèmes de ravitaillement importants, de financement en lançant un emprunt, en mettant en place des organes de contrôle et de répression, de communications. L'attaque allemande du 21 juillet disloque la République du Vercors.

Une deuxième phase de recrutement a lieu au début de juillet. Elle est lancée de Die par de Lassus de Saint Geniès Jean-Pierre (« Legrand »). Il décide de procéder à la mobilisation générale de cinq classes. Des affiches, rappelant celles de la mobilisation de 1939, sont placardées dans tout le département.

Le débarquement du 6 juin 1944 montre que la population exaspérée – les jeunes notamment – souhaitait en terminer avec l’occupation et le régime de Vichy. Dans les semaines qui suivent de nombreux résistants « de la dernière heure » se rallient à la cause devenue majoritaire. Mais cette période révèle aussi les difficultés de la mise en action de tous ces volontaires par la Résistance drômoise.




                                               Resistance to light, the rise of Vercors

On the announcement of the landing of June 6, 1944 in Normandy, there is excitement and confusion in Drôme. Some feel that this is a signal of the national uprising, but many who head Drômois companies are reluctant to engage in the struggle. Recruitment offices created in Saint-Jean-en-Royans, and arms are distributed in Crest. The enthusiasm and ignorance of the unformed, untrained young resistants poses a moral dilemma to the command. Additionally, lack of arms does not allow for all the young resistants to be armed. Some must even return to their homes.

On June 7, Eugene Chavant returns from Algiers and again accepts Marcel Descour's "Montagnards" plan. On June 9, the youth of the town notably gathers at Bourg-de-Péag, gets into the available trucks, and joins up with Vercors. In total, more than 700 Romanais and Péageois are found in Vercors, alongside 2,300 other volunteers. Within days, the mountain forces increase from 400 to 4000 maquisards.

On June 9, the CLNV, (Comité de libération national du Vercors), chaired by Eugene Chavant, sets up a civil administration. The Republic is officially proclaimed in Vercors on July 3. The committee is responsible for the administration of municipalities. It must address, with the influx of resistants, major supply problems, loan financing, setting up of supervisory boards and law enforcement communications. The German attack on July 21 breaks up the Republic of Vercors.

A second phase of recruitment takes place in early July. It is launched in Die by Lassus de Saint Geniès Jean-Pierre, ("Legrand"). He decides to proceed with the general mobilisation of five classes. Posters reminiscent of the 1939 mobilisation are plastered across the district.

The June 6, 1944 landing reveals that the exasperated population—especially young people—wanted to end the occupation and the Vichy regime. In the following weeks many join the resistance "de la dernière heure", in the last hour, and rally to the cause of the majority. But this period also reveals the difficulties of putting into action all the volunteers of the drômois Resistance.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.

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