Centre

Placées sous l’autorité d’A. Pontoiseau, du général Challe, d’Agogué et d’Aubrun, les sections du Cher de l’AS de Libération-Nord furent des plus actives. Huit militants de ce département furent fusillés et dix déportés. En Eure-et-Loir, les responsables étaient E. Vivier et Gagnon. Libération-Nord organisa dans ce département le maquis de Fréteval qui fut d’une rare efficacité lors des combats de la libération. Robert Mauger fut responsable départemental du Loir-et-Cher. Dans ce département, quatorze membres de Libération-Nord furent déportés, dont six moururent en déportation. Jean Meunier assuma la responsabilité de Libération-Nord pour l’Indre-et-Loire. L’action y fut intense et marquée par de lourds sacrifices. Ses adjoints, Mme Choureau, Nay et Ballan devaient mourir en déportation, ainsi que cinq autres résistants du mouvement, quarante-deux revinrent des camps.

Plan de l'expo

Crédits

Biographie(s)

Loiret haut ▲

Jean Gosset crée le groupe Libération dans le Loiret, à la fin de l’année 1942, grâce à ses relations avec Roger Secrétain, de la revue Esprit, et le lieutenant Chanteloup. Ils recrutent à leur tour Carré, directeur d’hôpital, des médecins (Segelle, Chevalier, Grosbois), des universitaires, des ecclésiastiques (l’abbé Pastry) ou des industriels (André Dessault). L’activité du groupe du Loiret s’oriente rapidement vers le domaine militaire avec la constitution d’un corps franc et de quelques maquis.

Cher haut ▲

Dès la fin de 1940, Elie Bourliaud secrétaire de l'Union locale des syndicats chrétiens de Bourges rencontre Gaston Tessier lors d'une réunion syndicale clandestine à Paris. Il est chargé de réorganiser la CFTC clandestine dans le Cher. Il s'efforce, dès 1941, de regrouper les éléments gaullistes parmi ses camarades de travail aux Nouvelles Galeries, distribue et fait distribuer des tracts et journaux clandestins. Il recueille des renseignements sur les établissements militaires. Au printemps 1943, Anne-Marie Marteau organise avec le révérend père de Solages (professeur à Tours), les premières réunions chez ses parents 11 rue de l'Hôtel Lallemant à Bourges. Elie Bourliaud ("Nouveau ") devient chef civil du mouvement Libération-Nord dans le département du Cher. Il est secondé d'une façon très active par Henry Sadrin ("Tortue"), ingénieur des Ponts et chaussées. Andrès Pontoizeau (" Rossignol "), inspecteur départemental de l'enseignement primaire, capitaine de réserve, accepte les fonctions de chef militaire départemental. Les ordres sont apportés de Paris à Pontoizeau par le général Challe qui réside dans le Cher à Fussy, puis dans sa propriété de Fenestrelay à partir du 19 juin 1943. Paul Chérioux, lequel, avant d'être chef civil régional, a, avec son épouse, participé au service des faux papiers pour les prisonniers évadés puis les réfractaires au STO, rue de Liège à Paris, vient régulièrement chez Bourliaud, où un camarade parisien renseigne les militants du Cher chaque semaine sur l'action nationale. A Saint-Florent-sur-Cher, Pieuchot (" capitaine Béranger "), ingénieur TPE et Méalares, industriel, organisent une filière de passage clandestin de la ligne de démarcation en décembre 1940. Ils sont affiliés en novembre 1942 à Libération-Nord national puis rattachés au groupe Libération-Nord du Cher en septembre 1943. D'autres agents isolés seront affiliés à Libération-Nord après la guerre. Par exemple, Léo Agogué remet en 1942, avant que Libération-Nord ne soit implanté dans le Cher, des renseignements sur la SNCAC où il travaille, à Lucien d'Ambert. Arrêté le 11 novembre 1942 comme l'un des meneurs de la minute de silence observée devant les machines (1980 ouvriers sur un effectif total de 2000), Léo Agogué est déporté à Sachsenhausen, Kommando Heinkel. Dans le Cher le mouvement recrute en zone occupée d'abord chez les syndicalistes CFTC puis dans les milieux proches de la SFIO, les milieux chrétiens, les milieux des petits commerçants et employés de magasins, aux Ponts et Chaussées et dans les Travaux publics, chez les instituteurs (à Baugy, Brécy, Crézancy, Dejointe, Jars, La Chapelle-d'Angillon, Menetou-Salon, Menetou-Couture, Menetou-Ratel, Morogues, Parassy, Saint-Satur, Sancergues, Sancerre) et parmi les avocats (maîtres Boisdon, Cothenet(boite aux lettres), Chaulier). En octobre 1943, Libération-Nord dispose de plusieurs centaines d'hommes dispersés en mains (groupes de cinq) dans différents secteurs de la zone occupée du département. A Bourges : le Comité directeur de Libération-Nord pour le Cher y siège. Responsables d'une ou plusieurs "mains" : Lévèque, Maillet, Boucher (boîte à lettres du mouvement), Servaud, entrepeneur de travaux publics, Planchard, Rousseau, Bourdon, Lesellier, Léonce Raimbault. A Vierzon : Maurice Caron, également responsable du groupe Vengeance. A Nérondes, La Guerche-sur-l'Aubois : Edgar Morin, ingénieur TPE, membre de l'état-major, commande un groupe d'une quinzaine d'hommes. A Baugy, Sancergues : Girard. Aux Aix-d'Angillon, Henrichemont : le lieutenant Salmon. A Saint-Satur, Menetou-Ratel : Léon Theveny, instituteur et Marcel Maillet, garagiste. A Jars, le Noyer : Gaston Chambon, instituteur et Marcel Fleurier, cultivateur, constituent des groupes de village dans les premières années de l'Occupation et rallient Libération-Nord en 1943. Ils disposent d'une soixantaine d'hommes. A Brécy : Lacoste, instituteur. En zone Sud : A Dun-sur-Auron : Maurice Duverger, ingénieur électricien. A Saint-Florent-sur-Cher : Pieuchot recrute 150 hommes qui participeront, avec le groupe FFI Indre-Nord, aux combats de l'été 1944. 

Source(s) :

Gérard Boursier et Benoît Thiault, « Libération-Nord : son implantation dans le Cher. » et « Libération-Nord : détails de l'implantation dans le Cher. » in CD-ROM La Résistance dans le Cher.

Indre-et-Loire haut ▲

En Indre-et-Loire, Jean Meunier fonde et anime le mouvement. En avril 1943, à la demande d'Henri Ribière, sont organisés des groupes militaires confiés au colonel (ER) Marnet, au capitaine (ER) Venien et au commandant (ER) André Bourgouin, dit "Balzac". Ce dernier prendra le commandement des groupes FFI. Le 9 septembre 1943, après un parachutage à Semblançay, le transport des armes est intercepté par les Allemands et les arrestations déciment le mouvement. Des noyaux de Libération-Nord demeurent cependant actifs dans tout le département. Après les arrestations de Marnet, Venien, Nay, Cherioux, Marcel Ballon, c'est Gabriel Feuillet qui reprend le flambeau. 


En janvier 1944 est constitué, dans la clandestinité, le Comité départemental de Libération (CDL). En juillet 1944, l'avance alliée se rapproche de la Touraine et le noyau actif du CDL est en liaison aussi régulière que possible avec les maquis. Mais, fin juillet, la liaison avec Paris et Londres est coupée. En tentant de prendre contact avec l'état-major allié, Lucien Venisse et Jacques Laurent (des isolés du réseau Écarlate) sont abattus par les Allemands à Saint-Symphorien. Diverses opérations sont cependant organisées en août 1944 à Tours (cambriolage de la Gestapo, pose d'affiches, récupération d'armes…) Le 1er septembre 1944, les Allemands quittent la ville ; le CDL avait bien préparé la transmission administrative et celle-ci s'effectue dans le calme.

Libération-Nord a été un mouvement très actif qui a payé un lourd tribut pour sa participation à la Résistance.

Auteur(s) : D'après Jean Chauvin
Source(s) :

Jean Chauvin, "Le mouvement Libération-Nord" in CD-ROM La Résistance en Indre-et-Loire, AERI, 2005.