"Les FTP en Ile-de-France"

Opposés aux consignes lancées à partir du 10 juin par le général Koenig, appelant à freiner la guérilla, les FTP prônent la levée en masse de la population. Ainsi, tout en multipliant les actions armées, ils protègent les manifestations populaires, notamment lors du 14 juillet. Ils encadrent les Milices patriotiques, particulièrement nombreuses dans les usines de la région parisienne, et qui, malgré le manque d'armes, réalisent de nombreux sabotages. 

Le 8 août, Charles Tillon place l'ensemble des FTP parisiens sous l'autorité directe de Rol-Tanguy.
A la veille de l'insurrection qu'annonce, le 10 août 1944, l'appel à la mobilisation placardé sur les murs au nom de l'état-major FTP de la région parisienne, André Ouzoulias, membre du Comité militaire national depuis 1942, assure la direction des trois inter-régions (IR) d'Ile-de-France. A ce titre, il est en relation directe avec Jung "Rochet", responsable de l'IR couvrant l'ouest et le sud des départements de la Seine et de la Seine-et-Oise, Scolari "Froger", en charge de l'IR Nord et Est, et Le Dréan "Ruaux", détaché en Seine-et-Marne. Qu'il s'agisse de gêner le reflux des troupes allemandes en provenance de Normandie ou du Centre ou d'ouvrir l'accès de Paris aux Alliés, les FTP sont convaincus de l'intérêt stratégique de la zone placée sous le commandement du colonel "Rochet". Aussi étoffent-ils les forces de l'IR par la venue de cadres aguerris, prélevés dans d'autres régions, tel que le colonel "Fabien". 

Le Comité militaire national lui confie, sous l'autorité de "Rochet", la responsabilité du sud du département de la Seine - Paris et banlieue -. A l'approche de l'insurrection, il assure également la direction d'un groupe de choc, le détachement de la garde, formé d'une trentaine d'hommes, affectés aux opérations difficiles aux quatre coins de l'agglomération. Fabien installe son PC avenue de Choisy, puis avenue d'Italie et rue Gandon. 

Le 17 août, Ouzoulias réunit dans sa planque de Champigny les principaux chefs FTP de la région ; au total, une trentaine de personnes. Cette réunion, calée entre le début de la grève de la police (15 août) et l'appel du Comité parisien de libération à l'insurrection (18 août), marque le franchissement d'un nouveau seuil dans l'intensification des combats. Le jour-même et le lendemain, des compagnies FTP commencent à s'emparer de certaines mairies de banlieue : Les Lilas, Montreuil, Bondy...

Lors de l'insurrection parisienne, les FTP s'illustrent particulièrement dans la réduction des poches de résistance allemandes. Aux côtés des chars de la 2e DB, ils sont à l'avant-garde des combats du jardin du Luxembourg et s'emparent de la caserne du Prince Eugène, place de la République. Après la libération de la capitale, ils participent au "nettoyage" de la banlieue parisienne. Ils se dissolvent en septembre 1944 au sein des unités FFI destinées à être amalgamées à l'armée française. Certains d'entre eux, à l'instar des membres de la colonne Fabien, poursuivront le combat jusqu'à la victoire finale.

Source(s) :

Axel Porin in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.
Michel Pigenet, Les "Fabiens", des barricades au front (septembre 1944-mai 1945), L'Harmattan, 1995.

Plan de l'expo

Crédits

Partenaires

Bibliographie

Cartographie

Chronologie

Biographie(s)

Actualités