Typologie, acteurs et répartition spatiale

Les définitions de Pierre Nora et de Gérard Wajcman ont servi de cadre d’étude au Groupe Vercors Résistant (GVR) car elles s’appliquent au Vercors. Ces lieux présentent une hétérogénéité qui témoigne des mémoires : plaques individuelles ou collectives, stèles, monuments, mémorial, musée et nécropoles. Le massif est ainsi constellé de différents marqueurs, liés, le plus souvent, aux combats qui se sont déroulés à un endroit donné.

Auteur(s): Julien Guillon et Guy Giraud
Source(s):

Collectif (sous la direction de Pierre Nora), Les lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1997.

Gérard Wajcman, L’objet du siècle, Paris, Verdier, 1998.

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Diversité des représentations matérielles haut ▲

Ces lieux de mémoire sont matérialisés sous des formes diverses :

 - une simple croix en bois, plantée à même le sol faisant figurer l’identité et la date de décès du combattant ou du civil ;

 - un socle en béton surmonté d’une colonne tronquée indiquant une date et le nom d’un disparu ;

 - une plaque indiquant le ou les noms des martyrs, civils ou maquisards, et, parfois, la date et la circonstance de la mort ;

 - un monument communal qui rassemble, inscrits dans la pierre, les morts des grandes guerres, ceux de la Résistance ainsi que ceux de la déportation, et, dans certains cas, ceux de personnes exécutées ;

- une nécropole où sont réunies les tombes des civils et des combattants tués ou massacrés lors de certains combats (Saint-Nizier-du-Moucherotte, Vassieux-en-Vercors) ;

-  un monument (martyrologe de Vassieux-en-Vercors), représentation artistique confiée à un sculpteur ou à un artiste peintre ;

-  un mémorial ;

-  un musée.

Auteur(s) : Guy Giraud
Source(s) :

Collectif (sous la direction de Pierre Nora), Les lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1997.

Olivier Vallade, Major Fouyat, Des combats au souvenir. Lieux de Résistance et de mémoire. Isère et Vercors, Grenoble, PUG/MRDI, 1997.

Annette Wieviorka, Serge Barcellini, Passant, souviens-toi ! Les lieux du souvenir de la Seconde Guerre mondiale en France, Paris, Plon, 1995.

Recensement des lieux de mémoire par Guy Giraud.

Les acteurs de la mémoire haut ▲

Le recensement et le signalement des sépultures a débuté très rapidement, grâce à l’action de l’Association Nationale des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors (ANPCVV) ou à des initiatives privées (J. La Picirella - musée de la Résistance de Vassieux-en-Vercors). L’ANPCVV est notamment l’initiatrice de la nécropole de Vassieux-en-Vercors (Drôme), érigée en 1948 pour recevoir les corps des 187 combattants et civils tués dans les attaques allemandes du maquis du Vercors. Elle regroupe aussi toutes les plaques commémoratives déposées par les associations d’anciens résistants. Elle s'enrichit en 1981 d'une salle du Souvenir. En Isère, l’ANPCVV a érigé la nécropole de Saint-Nizier-du-Moucherotte en 1947.

À partir des années 1990, ces lieux, sont, peu à peu, considérés comme un véritable patrimoine. Ils ont donc été progressivement institutionnalisés, modifiant de fait leur prise en compte et leur gestion. L’État et les collectivités (Région, départements, communes) assurent désormais, en partenariat avec les mémoires associatives traditionnelles, dont l’ANPCVV, la valorisation de ces lieux de mémoire :

En 1994, le Mémorial de la Résistance situé au col de La Chau à Vassieux-en-Vercors (Drôme) est inauguré ; il est géré par le Parc Naturel Régional du Vercors (PNRV) dont la Région, entre autres, assure le financement. 

En 1999, le Département de la Drôme reprend le musée créé par Joseph La Picirella. Il a été entièrement rénové en 2010.

En 2014, les deux nécropoles construites et gérées par l’ANPCVV sont devenues propriété de l’Etat. L’ONACVG en assure l’entretien, la gestion et la valorisation. Une convention règle les rapports entre les différents acteurs : commune/musée départemental de la Résistance/Mémorial/ANPCVV.

Auteur(s) : Guy Giraud et Julien Guillon

Les espaces de la mémoire haut ▲

Ces lieux de mémoire correspondent aux événements majeurs survenus sur le massif et ses pourtours entre 1940 et 1944. Le « Vercors » est une dénomination générique qui englobe une multitude de paysages composée de « petits pays ». Pour Jules Blache, avant la guerre, le massif est constitué de « […] deux domaines qui se tournent le dos et sans appellation commune [1] ». À cheval entre le département de la Drôme et de l’Isère, c’est cependant cet ensemble qui a été retenu par les mouvements (Franc-Tireur, Combat) pour la délimitation des Secteurs de Résistance. Pour cette étude, cinq grands ensembles ont donc été retenus pour faciliter la lecture et la classification des données :
- Pays des « Quatre-Montagnes »/Coulmes
- Vercors historique
- Royans / Gervanne
- Diois
- Trièves / falaises orientales et vallée du Drac.

Auteur(s) : Guy Giraud et Julien Guillon
Source(s) :

[1] Jules BLACHE, Les massifs de la Grande Chartreuse et du Vercors, Didier et Richard, Grenoble, 1931, réédition Laffitte reprints, Marseille, 1978.