Légende :
Jean Straumann, commandant des forces "Police et Patrie" de la préfecture de police et responsable du réseau Brutus pour la Seine-et-Oise Sud
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Bureau Résistance Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Vers 1946
Lieu : France - Ile-de-France
Jean Straumann est né le 9 août 1900 à Thann (Haut-Rhin). Fils d'un Alsacien réfractaire à l'armée allemande, mort pour la France le 13 janvier 1915, Jean Straumann est lui-même recherché par les Allemands et condamné par contumace en 1917 pour insoumission. De mars 1920 à mars 1922, il effectue son service militaire dans l'armée de l'Air et y obtient son brevet de mécanicien. Au moment où la guerre éclate, il exerce la profession d'Inspecteur principal au service technique de la préfecture de police de Paris et est domicilié à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise).
Le 13 juin 1940, sur ordre de M. Pellevoizin, chef des services techniques de la préfecture de police, il prend le commandement d'un convoi de quinze camions transportant des armes et les archives de la préfecture de police, afin de les mettre en lieu sûr à Saintes puis à Pau. En octobre, M. Gauche, sous-chef du service de la comptabilité de la préfecture de police, lui demande de détruire clandestinement toutes les pièces compromettantes pouvant nuire aux membres du contre-espionnage et aux groupements anti-fascistes.
De retour à Paris en septembre 1941, Jean Straumann reçoit l'ordre de M. Gauche d'organiser la Résistance au sein des services techniques ainsi qu'à la police d'Etat de Seine-et-Oise. Il commence alors à regrouper des hommes et constitue un service de renseignement et deux groupes armés. En juillet 1942, Jean Straumann prend contact avec le comité directeur de la région parisienne du mouvement Libération-Nord, et notamment avec Kleinpeter, chef du réseau Brutus pour la Seine-et-Oise. Il reçoit l'ordre de recruter les cadres de l'armée secrète dans sa région de Seine-et-Oise Sud, d'organiser la diffusion des tracts et journaux clandestins, de rechercher des caches pour les armes et munitions...
A la suite d'une vague d'arrestations, le comité directeur de la région parisienne est dissous en mai 1944 et reconstitué à la fin du même mois sous l'impulsion de Ribière. Straumann se voit confier le commandement des groupes armés de Libération-Nord pour la police d'Etat de Seine-et-Oise et pour les services techniques de la préfecture de police, sous la dénomination de Police et Patrie. Parallèlement à cela, il est responsable du réseau Brutus pour la Seine-et-Oise Sud. Le 12 août 1944, sur ordre d'Henri Ribière, il s'empare avec un de ses corps-francs de huit voitures à la préfecture de police pour les mettre à la disposition des responsables FFI. Il est alors révoqué de son administration.
Le 15 août, il transmet l'ordre de grève insurrectionnel en Seine-et-Oise Sud. Quatre jours plus tard, c'est lui qui assure la distribution des brassards FFI "Police et Patrie" pour la prise de la préfecture de police. A partir du 20 août, il commande les forces "Police et Patrie" de la préfecture de police. Après avoir participé à l'épuration policière dans toute l'Ile-de-France, il réintègre son poste à la préfecture de police en octobre 1944. Straumann a été homologué au grade de capitaine FFI le 5 avril 1946 et à celui de chargé de mission de 2e classe au titre du réseau Brutus.
Jean Straumann est décédé le 15 août 1952 à Thann (Haut-Rhin).
Décorations : Chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre 1939-1945 avec palme, médaille de la Résistance, médaille commémorative de la résistance polonaise en France.
Fabrice Bourrée, "Jean Straumann" in DVD-Rom La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.