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Allée Roger-Dumaz, Chambéry (Savoie)

Légende :

Nom de rue de Chambéry attribué à Roger Dumaz, sous-lieutenant FFI décédé le 24 décembre 1943 à Chambéry.

Genre : Image

Type : Nom de rue

Producteur : Jean-Pierre Petit

Source : © Cliché Jean-Pierre Petit Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 22 mai 2018

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Savoie - Chambéry

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Contexte historique

Roger Dumaz est né le 14 février 1921 à Chaumont (Haute-Marne). Sa mère vient de Haute-Marne et son père est originaire de Plainpalais dans les Bauges. Ce dernier est gérant de la ferme de l'Hôpital psychiatrique de Bassens. Après avoir effectué ses études secondaires à l'Ecole Professionnelle, Roger Dumaz est appelé aux Chantiers de la jeunesse française (CJF). Il se rend au groupement n°9, à Chalais, dans le Vercors avec d'autres amis de Chambéry comme Raymond Gay et Jean Floersheim. Son stage terminé  avec le rang de chef de groupe le 17 février 1942, il est engagé comme commis dans l'administration des Ponts et Chaussées, à Yenne. Il s'engage dans l'organisation des Compagnons de France puis au sein des éclaireurs de France où il devient rapidement chef du Clan des Routiers (éclaireurs aînés). Spécialisé en ski et spéléologie, il forme de nombreux adeptes.

Dès les premiers mois de l'année 1941, Roger Dumaz s'engage dans la Résistance. Il adhère au mouvement Libération-Sud dont il distribue le journal Libération. Il entre en contact avec François Marcet qui le charge de s'occuper de l'organisation et de la propagande. Il forme une trentaine avec René Maurel, Raymond Gay, André Guilhaudin, Louis Crida et Michel Bacot. Ses qualités l'amènent à entrer au sein de l'Etat-Major du mouvement au cours de l'année 1942. Il effectue de nombreuses missions de liaisons. Il rencontre Yves Hristodoulovitch, "Simon".

Durant l'année 1943, il participe à de nombreux coups de main dont celui sur l'usine RIV le 28 mai. Du 14 au 23 juin, une série d'arrestations se produit à Chambéry. Roger Dumaz est obligé de chercher refuge à La Féclaz où, avec le lieutenant Marcel Jégou et le capitaine Touchard, il participe à des transports d'armes et de matériels issus des stocks clandestins du 13e Bataillon de chasseurs alpins (BCA) démobilisé. Par la suite, il se fait employer comme mineur de fond à Voglans. Néanmoins, il reste en contact avec François Marcet et Roger Terrier. En juillet, Jean Mercier constitue un Etat-Major départemental pour le mouvement Libération-Sud qui devient, en septembre, les Mouvements unis de Résistance (MUR). Il choisit Roger Dumaz en qualité d'agent de liaison directement rattaché à sa personne. Le 20 octobre, il lui fait quitter les mines de Voglans pour un poste à l'entreprise Triquet à Aix-les-Bains. Cette mutation est facilitée par l'établissement d'un certificat médical complaisant établi par le docteur Emile Schmitt. Roger Dumaz prend le pseudonyme de "Serra". Il est à la disposition complète du chef des MUR pour transmission des ordres et toutes liaisons départementales et régionales.

Dans la matinée du 23 décembre, Roger Dumaz est chargé de prendre des plis, venant de Lyon, en gare de Chambéry. Il remplace Rose Mantello, malade, qui n'a pu assurer son poste. Il est abordé par Jean Riche, secrétaire départemental de la Milice, qui lui donne le mot de passe. Roger Dumaz le suit. Arrivant sur la place Porte-Reine, où se trouve le siège de la Milice, il se rend compte que c'est un piège et tente de fuir. Le milicien l'atteint de trois coups de revolver. D'autres arrivent et lui tirent encore dessus. Néanmoins, Roger Dumaz arrive à se réfugier dans le grenier de Madame Rhénarez, place Monge. La Milice et les autorités allemandes cernent le quartier. Le Groupe Franc "Michel" réussit à le transférer dans la clinique Cléret.

Le 24 décembre 1943 vers 16 heures, malgré une opération du chirurgien Jacques Marcy, Roger Dumaz meurt des suites de ses blessures. Avant de mourir, il murmure "Tu diras au chef...courrier de Lyon". Cette phrase permet à l'Etat-Major de comprendre que le courrier de Lyon est brûlé. Quinze jours plus tard, le 7 janvier 1944, Jean Mercier, "Regairaz", Gilbert Durand, "Beck" et André Vulliermet sont arrêtés par des agents de la Gestapo.

Son enterrement à Bassens provoque un mouvement de foule inattendu. De nombreuses personnes viennent se recueillir et démontrent, ainsi, lors de cette manifestation, une véritable solidarité envers la Résistance.

Roger Dumaz reçoit, à titre posthume, la médaille de la Résistance française.


Eric Le Normand in DVD-ROM La Résistance en Savoie, AERI, 2012