Jean Delorme

Légende :

Jean Delorme, chef de section FTP dans le secteur de Maintenon (Eure-et-Loir), fusillé au Mont-Valérien le 30 mars 1944.

Genre : Image

Type : Photographie d'identité

Source : © Service historique de la Défense, 16 P 171 620 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Eure-et-Loir - Bailleau-Armenonville

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Contexte historique

Né le 29 septembre 1920 à Bailleau-sous-Gallardon (aujourd’hui Bailleau-Armenonville, Eure-et-Loir), Jean Louis Delorme est le fils de Louis Omer Gustave Delorme, cultivateur, et de Jeanne Marie Levoy, couturière. Titulaire du certificat d’études primaires, il est ouvrier agricole dans la ferme familiale située au hameau d’Harleville (Bailleau-sous-Gallardon, aujourd’hui Bailleau-Armenonville). 

En septembre 1942, Jean Delorme, sous le pseudonyme de « Désiré », rejoint le groupe FTP de Gallardon dit « groupe Marceau » relevant du secteur FTP de Maintenon. En novembre suivant, il est nommé chef de section avec le grade de sergent. 

Il participe à de nombreux coups de main : 
- Destruction de lignes téléphoniques près de Soulaires 
- Destruction par explosifs de pylônes de la ligne électrique à haute-tension dans la région de Soulaires
- Destruction de la voie ferrée Paris-Brest à l’aide d’explosifs près du pont de Soulaires dans la nuit du 26 au 27 mai 1943 
- Dégâts sérieux à l’aide d’explosifs au transformateur et à diverses machines-outils de l’usine Electroforge de Pont-sous-Gallardon immobilisant cette usine pendant 15 jours
- Destruction de lignes téléphoniques allemandes dans la région de Mévoisins (22 octobre 1943)
- Destruction par explosif de la voie ferrée de Massy-Palaiseau à Chartres à hauteur du pont de Baillolet
- Transport de nuit d’armes en provenance du bois de Bouglainval (dépôt repéré) pour constituer un nouveau dépôt dans les bois d’Ahrleville à proximité de son habitation. 

Jean Delorme est arrêté par la Gestapo le 27 décembre 1943 pendant son sommeil dans la ferme familiale. Les services français et allemands qui mènent la traque de concert vont avoir recours à plusieurs "infiltrés" et vont ainsi procéder par recoupement à près de 150 arrestations en trois mois. Delorme est arrêté en même temps que 16 autres personnes, toutes sur le secteur Maintenon-Gallardon. 

Incarcéré à la prison de Chartres, Delorme est transféré à Fresnes dans la nuit du 7 au 8 mars 1944. Il est jugé au sein même de la prison par le tribunal de guerre de la feldkommandantur 544 de Chartres. L'audience qui débute le 13 mars 1944 s'achève le 15 mars suivant avec la condamnation à mort de Jean Delorme et de 31 autres FTP. Il lui est reproché d'avoir participé le 10 décembre 1943, sur l'instigation d'Albert Gauthier, chef du groupe FTP de Maintenon, à un sabotage de voie ferrée près de Courtalain en ayant assuré la garde armé d'une matraque en caoutchouc. Selon l'acte de condamnation, Delorme aurait rejoint le groupe FTP en août 1943.
Le 20 mars, un recours en grâce est formulé par la Délégaion générale du gouvernement français dans les territoires occupés. Mais le jugement est confirmé pour 31 des 32 condamnés par le conseiller supérieur du tribunal de guerre (le 32e étant le résistant retourné par les Allemands et à l'origine du démantèlement du groupe). 

Fusillé au Mont-Valérien le 30 mars 1944, Jean Delorme est d'abord inhumé à Ivry, puis son corps est ramené à Bailleau où ses obssèques sont célébrées le 12 octobre 1944. 


En son honneur, une rue du hameau d’Harleville est dénommée « Rue de la Résistance ». Bailleau-sous-Gallardon a baptisé une de ses voies du nom de « Jean DELORME ». 

Décorations à titre posthume :
Médaille de la Résistance 
Médaille de la Reconnaissance française en argent


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources : 
Service historique de la Défense, Vincennes, 16 P 171 620 (dossier Jean Delorme) et 28P8 / 19-3 (tribunal militaire allemand du Grand-Paris, affaire Gauthier)
renseignements communiqués par Denis Martin, président de l'ARMREL