Plaque en mémoire de Benjamin Fondane, rue Rollin, Paris Ve

Légende :

Plaque en mémoire de Benjamin Fondane, apposée 6, rue Rollin, Paris Ve

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © LPLT / Wikimedia Commons Libre de droits

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur (juin 2010).

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris Ve

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Contexte historique

Benjamin Wechsler, dit Benjamin Fondane, naît à Jassy (Moldavie) le 15 novembre 1898. Fils d’Isaac Wechsler et d’Adela Schwarzfeld. Benjamin était le cadet de la famille ; il avait une sœur aînée, Lina, et une sœur puînée, Rodica. Isaac Wechsler était un commerçant dont les parents étaient originaires de Hert za, bourgade située dans le nord de la Moldavie. Adela Schwarzfeld appartenait à une éminente famille d’intellectuels juifs. Son père, Benjamin Schwarzfeld, originaire de Galicie, pédagogue et hébraïsant, créa la première école juive à Jassy. Les frères d’Adela : Elias, Moses et Wilhelm étaient des érudits notoires. Elias Schwarzfeld écrivit une Histoire des Juifs de Roumanie.

Il publie de la poésie dès son plus jeune âge et prend, vers 1913, le nom de plume B. Fundoianu, du toponyme roumain Fundoaia. En 1918, il est l'auteur du drame Tăgăduința lui Petru (Le Reniement de Pierre), courte pièce de théâtre parue aux Éditions Chemarea.
Après la fin de ses études secondaires à Iași, il part pour Bucarest et devient le centre d'un groupe d'avant-garde qui inclut Marcel Janco, M. H. Maxy, Iosif Ross, Sașa Pană, Ion Vinea, Ștefan Roll et Ilarie Voronca. Il publie dans d'importants périodiques, toujours sous le nom de B. Fundoianu, et fonde brièvement en 1921-1922 une troupe théâtrale, Insula (L’Île), influencée par les conceptions de Jacques Copeau.

Il arrive à Paris en 1923 où il devient Benjamin Fondane, ajoutant la culture française à ses racines roumaines et hébraïques. C'est à Paris qu'il écrit sa première œuvre en français, Exercice de français, publiée en 1925. Il rencontre Tristan Tzara, qu'il interviewe ; il adhère lui-même au mouvement surréaliste, ainsi qu'au sous-groupe d'Arthur Adamov, et publie de nouveaux poèmes tel À Madame Sonia Delaunay, partie d'un projet inachevé intitulé Ulysse 1927.

En 1924, il rencontre chez Jules de Gaultier le philosophe russe Léon Chestov, qui sera la rencontre la plus déterminante de sa vie : les deux hommes se lient d'une amitié forte, et Chestov deviendra le maître de Fondane en philosophie. Fondane écrit alors, notamment dans les Cahiers du Sud, sur Heidegger, Husserl, Nietzsche, Kierkegaard, Freud, Lupasco… et bien sûr, il contribue largement à faire valoir la pensée de Chestov en France.

En 1939, il confiera à Victoria Ocampo une copie de son manuscrit Rencontres avec Léon Chestov, qui ne sera publié que bien après sa mort. En 1933, il travaille avec Dimitri Kirsanov à un film expérimental, Rapt, libre adaptation du roman de Ramuz La séparation des races. En 1936, il écrit et réalise le film Tararira en Argentine. Sur le bateau du retour, il se lie d'amitié avec le catholique néo-thomiste Jacques Maritain. 

Pour cet ardent polémiste, la pensée se définissait comme une lutte, comme pour Chestov, qui tient que la philosophie n'était pas une connaissance mais une lutte acharnée à la mort pour la Liberté. C'est dans cet esprit que Fondane suscita un débat en 1936 sur l'interprétation de Kierkegaard en France. Il visait plus particulièrement Denis de Rougemont, Rachel Bespaloff ainsi que Jean Wahl.

En 1938, à la mort de Chestov, Fondane est connu comme étant son disciple et est reconnu comme philosophe. En 1940, Fondane est engagé lors de l'invasion nazie en France.

Fait prisonnier, il s'évade, est repris et il est hospitalisé au Val-de-Grâce pour une appendicectomie. Après avoir regagné son domicile, il travaille à son projet Ulysse et à divers essais.

En mars 1944, il est arrêté par la police de Vichy. Ses amis parviennent à obtenir sa libération, mais Benjamin Fondane décide de ne pas abandonner sa sœur Line. Il est envoyé au camp de Drancy, puis déporté à Auschwitz par le convoi 75 du 30 mai au départ de la gare de Bobigny.


D'après la biographie publiée sur le site Internet de la société d'études Benjamin-Fondane.

D'après la notice biographique publiée sur Wikipedia.