Stèle du terrain "Chenier", Saint-Saury (Cantal)

Légende :

Monument en hommage aux résistants du terrain "Chénier" inauguré en avril 2006.

Localisation : D.20 entre Saint-Saury (Cantal) et Sousceyrac (Lot)

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Pierre Soissons (site : www.surterre.com)

Source : © Coll. Frantz Malassis Droits réservés

Détails techniques :

Carte postale en couleur

Date document : sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Auvergne) - Cantal - Saint-Saury

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Contexte historique

Le terrain « Chénier », est situé sur la commune de Saint-Saury, au sud-ouest du Cantal, à une quarantaine de kilomètres d’Aurillac, en limite avec le Lot.
En plus du pseudonyme « Chénier », qu’il doit au poète du XVIIIe siècle favorable au courant révolutionnaire, le terrain reçoit le code morse « C7 ». Homologué en août 1943, ce terrain de parachutage est répertorié par Londres dans la plus rare des catégories celle des terrains « Homo-Dépôt ». « Chénier » a donc une grande importance stratégique. Non seulement il est conçu pour recevoir des opérations programmées, mais surtout il a reçu une mission spéciale comme terrain de récupération de la zone Sud. À ce titre, il est susceptible de recevoir, à l’improviste, pendant toute une lunaison, des parachutages de matériel d’avions n’ayant pas pu trouver leur objectif et doit être apte à accueillir des parachutistes dans les mêmes conditions. « Chénier » a donc un statut spécial. Il est équipé de matériel de transmission de pointe dont une radio balise (Eurêka) et un radio téléphone (S-Phone), qui permet à un responsable au sol de prendre contact avec l’équipage et de diriger l’avion vers le point précis de largage.

Par ailleurs, plusieurs maquis constitués aux alentours sont chargés d’assurer sa sécurité. Son équipe de réception, placée sous la responsabilité de Bernard Cournil, compte 18 hommes arrivés en 1943 et au début de 1944. Les résistants de « Chénier » possèdent un parc automobile pour assurer le transport des containers parachutés. Cependant, des parties impraticables du trajet, les obligent à avoir souvent recours aux chars à bœuf des fermes avoisinantes. Un mulet réquisitionné aux chantiers de jeunesse, assure, quant à lui, le transport du ravitaillement pour ces hommes isolés, maintenus en état d’alerte permanent, auxquels il a été interdit de communiquer avec leur famille.

Le BCRA, le SOE et l’OSS utilisent largement ce terrain dans le cadre de leurs missions. Des responsables venus de Londres ou d’Alger, atterrissent sur « Chénier », tel que Droite (Schlumberger), délégué militaire régional de la région R4 qui s’installe chez les de Rouville, au maquis de Vabre, ou encore André Jamme, alias Faucille puis Castor, chef saboteur instructeur du BCRA, parachuté en janvier 1944. Dans la nuit du 8 au 9 juin 1944, arrive la première mission Jedburgh « Quinine » composée du lieutenant Michel Bourbon Parme, neveu du Comte de Paris, du sergent britannique Olivier Brown et du major écossais Thomas Macpherson, chargé par l’État major interallié de la coordination des opérations en Auvergne. Constituées, au début 1944, par le Haut commandement allié, les équipes Jedburgh sont formées chacune de trois hommes : un officier britannique ou américain, un officier français, et un sous officier radio. Leur mission est d’assurer une liaison militaire avec la Résistance en informant Londres de l’état de préparation des groupes de résistants, puis en provoquant des parachutages d’armes nécessaires, et enfin en servant de conseillers militaires.

Au total, durant sa période d’activité qui s’étend d’août 1943 à août 1944 (1), l’équipe du terrain « Chénier » a réceptionné 90 officiers et sous-officiers, français et alliés, dont un commando américain, et plus de 700 containers représentant 90 tonnes d’armement et d’explosifs. En avril 2006, un monument en hommage aux résistants du terrain « Chénier a été inauguré. 

(1) « Chénier » étant devenu trop dangereux, il est remplace par le terrain « virgule », tenu par les hommes du maquis de Vabre.


Frantz Malassis

Sources : Drop zone « Chénier », opuscule rédigé par la commission Mémoire du Service départemental de l’ONAC du Cantal, 2005, 16 p.