Contexte historique

9 septembre 1944, la garnison allemande a quitté définitivement la ville de Dole dans la matinée et se replie vers Besançon. Les unités FFI du département rejoignent les troupes américaines qui les pourchassent. C’est le cas d’un petit convoi comprenant un side-car et deux camions « gazo » transportant deux sections du district « Fidèle » de Poligny. Elles ont été appelées en renfort pour le combat d’Orchamps et arrivent dans les environs du village de Jouhe, village situé au nord de Dole. Se sentant en sécurité un des camions s’arrête à découvert pour dépanner la voiture du médecin de la Résistance d’Arbois, Pierre Millet qui les accompagnait. L’autre camion a pris du retard. Personne ne se doute que, dans le même temps, une des colonnes allemandes qui avait quitté Dole au matin, forte d’environ trois cents parachutistes, d’une voiture blindée et d’un canon, revenait sur ses pas : satisfaire une ultime vengeance ? Contourner un obstacle imprévisible ? Jouant de malchance, le petit groupe FFI, en pleines réparations, va se trouver sur leur chemin. La fusillade éclate, les hommes du secteur de Poligny-Arbois se jettent dans les fossés et ripostent. Le combat, par trop inégal, dure une vingtaine de minutes, puis s’arrête brusquement. Les résistants se croient alors sauvés par l’arrivée d’une automitrailleuse. Dans le contexte du repli des Allemands et de l’optimisme qui lui est lié, ils se persuadent que le véhicule ne peut être qu’américain. Hélas, ils seront victimes de leur méprise : le bilan est catastrophique : 15 cadavres, les tout derniers des combats de la libération du département, et 7 blessés graves seront ramenés à Poligny. On n’était qu’à trois jours de la libération totale du département !