Charles Wolmark

Légende :

Militant des Jeunesses communistes, Charles Wolmark fut l’une des toutes premières recrues des Bataillons de la jeunesses en juillet 1941 et continua de participer à la lutte armée dans la région de Grenoble au sein de l'UJRE puis des FTP jusqu’à son arrestation fin juillet 1944.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Mémorial de la Shoah / Coll. MJP Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Grenoble

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Contexte historique

Militant des Jeunesses communistes, Charles Wolmark fut l’une des toutes premières recrues des Bataillons de la jeunesses en juillet 1941 et continua de participer à la lutte armée dans la région de Grenoble au sein de l'UJRE puis des FTP jusqu’à son arrestation fin juillet 1944.

Charles Wolmark est né à Varsovie en 1921. Son père Mendel est ouvrier ébéniste, sa mère, Fryma, couturière. Alors qu’il est âgé de deux ans, sa famille quitte la Pologne pour venir s’installer à Paris. Les Wolmark sont naturalisés en 1937 au titre de la loi de 1927. Le jeune Charles fréquente l’école jusqu’au certificat d’études puis poursuit une formation de tapissier pour devenir décorateur. Il adhère aux Jeunesses communistes en 1936 et milite dans la section du 10e arrondissement aux côtés de ses amis Elie Wallach et Samuel Tyszelman. Il fait également à cette période la connaissance d’Henri Krasucki.

Après l’interdiction du PC et de ses différentes organisations en septembre 1939, Charles Wolmark participe à la reconstitution des Jeunesses communistes dans le 10e arrondissement, dont il devient l’un des principaux responsables. Il recrute les nouveaux militants et organise des distributions de tracts et de papillons dans son secteur. Avec ses amis Elie Wallach et Samuel Tyszelman, Charles Wolmark figure parmi les premières recrues des Bataillons de la jeunesse instituées par le PC après l’attaque de l’URSS par le Reich pour développer la lutte armée contre les Allemands en France occupée. Le petit groupe participe à sa première action le 2 août 1941 en s’emparant dans une carrière de Clichy-sous-Bois d’un stock de dynamites en vue des premiers attentats à venir.

Après la manifestation du 13 août qui a provoqué l’arrestation de Samuel Tyszelman, Charles Wolmark reçoit comme instruction de quitter Paris et de se rendre en Normandie pour y développer des activités de propagande. Il est arrêté le 15 août 1941 porteur de tracts qu’il s’apprêtait à diffuser, sans doute trahi par la plaque minéralogique de son vélo montrant qu’il n’était pas de la région. Jugé par le tribunal militaire d’Evreux, il est condamné à cinq ans de travaux forcés et transféré en décembre au fort de Villeneuve-Saint-Georges, d’où il s’évade.

Comme il apparaît désormais "grillé" en région parisienne, la direction du PC l’envoie d’abord à Toulouse puis à Grenoble pour y développer des activités de propagande et participer à la lutte armée qui commence à se développer avec la création des FTP. Charles Wolmark et Maurice Igla prennent la tête à Grenoble des groupes de combat de l’Union des Juifs pour la résistance. Début 1944, il s’intègre avec son groupe au sein du 5e Bataillon FTP. L’Etat-major régional FTP le nomme sous-lieutenant en mai 1944.

Le 24 juillet 1944, dans le contexte de la répression qui se développe dans toute la région à la suite de l’intervention allemande contre le maquis du Vercors, Charles Wolmark est arrêté à Grenoble par la Milice qui le livre à la Gestapo. Interné à la caserne de Bonne qui sert de prison aux Allemands, il subit plusieurs jours de torture. Le 30 juillet, avec une quinzaine de prisonniers, Charles Wolmark est extrait de la prison de Grenoble pour être transféré à Lyon. Le convoi est attaqué par des maquisards au niveau de Voreppe. Ayant subi des pertes, les Allemands décident en représailles d’exécuter leurs prisonniers, parmi lesquels figurait Charles Wolmark, tué d’une balle de fusil dans la nuque à Charnècles (Isère).


Auteur : Fabrice Grenard

Sources et bibliographie
Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 604179, dossier individuel de Charles Wolmark.
Service historique de la Défense, DAVCC, Caen : AC 21 P 629101.
Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le Sang de l'étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1994.
Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Perrin, 2018.