Julien Zerman

Légende :

Militant communiste, Julien Zerman est l’un des responsables de l’Union de la jeunesse juive dans la région lyonnaise. Il est abattu à Grenoble en janvier 1944.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Mémorial de la Shoah / Coll. MJP Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique

Date document : sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Lyon

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Contexte historique

Né le 9 avril 1924 à Vienne (Autriche), Julien Zerman est le fils d’un couple de juifs polonais qui a immigré en Autriche puis en France en 1925. Ils s’installent au 39 rue de la Roquette dans le 10e arrondissement de Paris. Israël Zermann, qui travaille dans le textile, et Silvia Adnajla Zerman adhèrent au parti communiste à Paris et militent aux côtés de Isaac Krasucki et Léa Borszczewska.

Julien Zerman fréquente l’école communale de la rue Keller (Paris, 11e) puis entre à l’école commerciale de l’avenue Trudaine (Paris 9e) où il termine ses études en 1941. Il est membre des Jeunesse communistes. La famille passe en zone Sud en 1942 et s’installe à Tassin-la-Demi-Lune près de Lyon. Julien Zerman, qui s’est inscrit dans une école de tissage, milite clandestinement au sein du Front national, mouvement de résistance d’obédience communiste, notamment en assurant la protection des manifestations publiques du mouvement. Il prend aussi une part active aux actions de propagande en distribuant des tracts et en prenant part aux appels de protestations comme lors de la manifestation aux usines Berliet à Lyon en avril 1943, ou lors de la manifestation contre le Service du Travail Obligatoire en avril 1943. Il devient l’un des responsables interrégionaux de l’Union de la jeunesse juive (UJJ) de zone Sud en s’occupant d’organiser des groupes de combats. En tant que responsable central des cadres, il forme des centaines de jeunes. Il est par ailleurs l’un des créateurs du journal Jeune Combat dont le premier numéro paraît en juin 1943. Il participe enfin à la lutte armée au sein des FTP-MOI en menant diverses actions comme le grenadage du tramway réservées aux troupes d’occupation de Lyon en novembre 1943, la préparation de l’exécution d’un milicien à Toulouse, ou le minage des pylônes à haute tension et des transformateurs à Lyon à l’automne 1943.

Le 16 décembre 1943, alors qu’il se rend à Grenoble pour participer à une réunion organisée dans un appartement située entre la rue de Bonne et la place Victor Hugo, il tombe dans une souricière, organisée par la Gestapo, avec deux autres camarades Hersz Garbarz et Jean Briewski, responsable grenoblois de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE). En prenant place avec ses deux camarades dans une automobile de la police allemande, Julien Zerman tente de s’emparer de l’arme du policier chargé de leur surveillance. Julien Zerman est abattu par le chauffeur et meurt sous la fausse identité de Julien Samois. Jean Briewski s’enfuit et est abattu dans la rue. Leurs corps amenés au siège de la Gestapo sont ensuite remis à la police française. Acheminés à l’école de médecine, ils sont photographiés puis sont enterrés au cimetière Saint-Roch à Grenoble. Hersz Garbarz est déporté à Auschwitz par le convoi 66 du 20 janvier 1944 où il est assassiné.

Le 23 novembre 1944, Israel Zerman reconnaît son fils en regardant les photos de "Julien Samois". Julien Zerman est alors reconnu mort pour la France. L’acte de décès a été rectifié par jugement du tribunal civil de Grenoble et transcrit le 5 janvier 1945. A titre posthume, il reçoit le grade de sous-lieutenant dans les Forces françaises de l’intérieur au titre de la 8e région militaire à Lyon, subdivision de Grenoble. Il est titulaire à titre posthume de la croix de guerre avec étoile d’argent et de la Médaille de la Résistance française (décret du 31 mars 1947). Le corps est rapatrié et inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris.

En 1945 une compagnie de la 1ere Armée française (126e RI à Limoges) prend le nom de Julien Zerman. A l’école commerciale de la rue Trudaine est apposée une plaque sur laquelle est mentionné nom de Julien Zerman. Son nom figure sur une plaque apposée 12 rue de Bonne à Grenoble, lieu de son exécution (Zermann Julius) et sur le monument aux morts de Tassin-la-Demi-Lune (Zermann J.). Il figure sur la liste des victimes établie par le Mémorial de la Shoah à Paris et sur celle du Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem (Israël).


Auteur : Hélène Staes

Sources et bibliographie
Service historique de la Défense, Vincennes, dossier individuel de Julien Zerman GR 16 P 607130.
Service historique de la Défense, DAVCC, Caen 21 P 167255.
Ordre de la Libération, archives de la commission nationale de la médaille de la Résistance française.
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds de liquidation FN-OS-FTP.
Fondation de la Résistance / fonds Max Weinstein.
Claude Collin, Jeune Combat. Les jeunes juifs de la MOI dans la Résistance, Grenoble, PUG, 1998.
David Diamant, Combattants, héros et martyrs de la Résistance : biographies, dernières lettres, témoignages et documents, 1983
https://maitron.fr/spip.php?article221424, notice du Maitron ZERMAN ou ZERMANN Julius ou Julien par Annie Pennetier, Jean-Luc Marquer.