Le maquis de la Croix du Ban

Légende :

Maquis implanté dans les monts du Lyonnais par le bataillon Carmagole

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté Droits réservés

Détails techniques :

Photographie extraite d'un panneau d'exposition consacré au maquis de la Croix du Ban réalisé par l'amicale des anciens de Carmagnole-Libert&a

Lieu : France

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Initialement, les FTP n'étaient pas très favorables au développement de maquis. Ceux-ci ne peuvent, pour des raisons de sécurité, se développer qu’en zone rurale, alors que l’essentiel de la lutte doit se passer dans les zones urbaines, là où l’ennemi est présent, là où fonctionnent les principaux rouages de l’économie à son service. D’autre part, il faut pouvoir faire vivre ces maquisards, les nourrir, les habiller, ce qui n’est pas simple quand on ne dispose guère de moyens. La perspective d’un débarquement et de l’entrée dans une nouvelle phase de la guerre, où la lutte ne sera plus circonscrite à la ville, où la guérilla se mènera aussi en zone rurale, où il faudra contrôler des axes routiers, change totalement la donne.
Dans le courant du mois de mai 1944, quelques combattants de Carmagnole sont envoyés pour réaliser des reconnaissances dans la zone des monts du Lyonnais. Il est clair que l’organisation, qui attend l’arrivée de nouveaux combattants dans les semaines qui viennent, a besoin d’une base arrière pouvant servir à la fois de lieu de formation pour les nouvelles recrues et de havre de repos pour ceux qui agiront en ville et dont l’activité ne cessera de croître. La région du col de la Croix du Ban est choisie pour cette implantation. En effet, la proximité de Saint-Pierre-la-Palud et de sa population ouvrière d’origine polonaise travaillant dans les mines et qui a déjà fourni des explosifs est considérée comme tout à fait favorable. Des repérages ont été faits aussi du côté des cols de la Luère et des Brosses.

Le 6 juin, à la suite de rumeurs prétendant qu’en cas de débarquement les Allemands risquaient de boucler la ville et de se livrer à des représailles, tous les FTP-MOI de Lyon, soit près de cinquante combattants, emmenant tout leur matériel sur leur dos, armement, munitions, vivres, gagnent par petits groupes Vaugneray, puis de là les monts du Lyonnais. Au bout de quelques jours, tout étant calme à Lyon, la majorité des combattants, une trentaine environ, regagnent la ville, laissant une petite vingtaine de leurs camarades sur place. Ils seront rejoints dans les semaines qui suivent par des jeunes des villes et des villages environnants.

Ce maquis, même s’il reste en relation avec la direction régionale des FTP-MOI installée à Lyon, a une activité autonome qui s’affirme au fil des semaines : récupération de matériel, incursions de plus en plus fréquentes dans les villages avec distributions de tracts, mais aussi des actions militaires. La gare de Lozanne est occupée le 25 juin avec destruction des voies, d’aiguillages et de signaux. Des installations des mines de Saint-Pierre-la-Palud sont sabotées, des armes récupérées à l’école de police de Vourles. Le 14 juillet 1944, les maquisards défilent dans les rues de Saint-Pierre-la-Palud devant une population surprise mais séduite. Le 2 août, le campement du col de la Croix-du-Ban est attaqué par les GMR – forces de maintien de l’ordre mises en place par le gouvernement de Vichy – qui trouvent des installations démontées et des maquisards envolés. Dans les jours qui suivent, un campement est reconstruit et les actions de harcèlement des forces ennemies reprennent. Le 16 août, l’effectif du maquis est renforcé d’une quarantaine de GMR "patriotes" à l’issue d’une action des combattants de Lyon-ville. Dans les derniers jours d’août, ce sont plus de deux cents combattants organisés en deux compagnies qui vont descendre du maquis et participer aux combats pour la libération de Lyon.


Auteur : Claude Collin

Bibliographie :
Claude Collin, Carmagole et Liberté. Les étrangers dans la Résistance en Rhône-Alpes, Grenoble, PUG, 2000.