Permis de visite au nom de Micheline Fontaine

Genre : Image

Type : Laissez-passer

Source : © Archives Pôle Mémoire et Archives, ville d'Agen Droits réservés

Détails techniques :

Document papier collé sur un carton. Dimensions : 20,5 x 14,5 cm.

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

Ce permis de visite est un document officiel comme en témoigne le tampon « Circonscription pénitentiaire d’Eysses. Etat français » apposé à la fois sur la signature du directeur et sur la photo du mandant. Il s’agit ici d’une autorisation de visite délivrée le 22 mai 1943 à Micheline Fontaine, sœur d’Arsène Fontaine, incarcéré à Eysses. Ce document mentionne que les visites ne sont autorisées qu’une fois par semaine, le samedi. Les traces de ruban adhésif montrent que le document a du être maintes fois déplié et replié et qu’il a fini par se déchirer sur les pliures.


Auteur : Fabrice Bourrée

Contexte historique

Selon le règlement de la maison centrale d’Eysses établi le 20 octobre 1943, « les détenus peuvent être visités au parloir aux jours et heures fixés par le règlement. Les visiteurs devront au préalable avoir obtenu un permis délivré par le Directeur. La conversation ne doit porter que sur des questions d’ordre familial ». Avec l’arrivée massive des détenus politiques en octobre 1943 et devant les pressions quotidiennes exercées par ces 1200 résistants unis et organisés, le directeur, M. Lassalle consent à quelques libéralités sans toutefois accorder officiellement un régime politique aux résistants incarcérés. Le rapport de son successeur par intérim, M. Chartroule, effectué dès sa prise de fonction le 31 décembre 1943, résume les libéralités accordées. Il précise notamment que « M Lassalle ne se conformait pas aux instructions restrictives qu’il avait reçues en ce qui concerne la réception des colis par les détenus, leur correspondance et visites. »
En effet, les visites aux parloirs sont beaucoup plus souples que ce que le règlement prévoit comme le souligne notamment une lettre adressée par Marcel Cochet à sa femme, le 11 janvier 1944 : « J’en viens maintenant à ta future visite, c’est autre chose qu’à Lyon, c’est beaucoup mieux, bien que les grilles soient à environ 80 cm l’une de l’autre elles sont bien plus claires, c’est un simple « grillage à lapin » et il n’y a pas de box où nous sommes bouclés. Nous pouvons circuler sur une longueur de 8 m et là pas besoin de gueuler, on parle normalement et la durée des visites est de 1h à 1h30 le matin et autant le soir. Si le monsieur qui le fait est gentil, il peut même durer le soir jusqu’à 3 heures donc tu vois qu’on a le temps de se parler et de réfléchir à la réponse ou à la demande. Résumé le matin de 9h à 12h, l’après-midi de 14h à 17h, c'est-à-dire deux visites par jour et tous les jours si l’on veut. C’est donc du gâteau par rapport à Lyon et même à Bourg. Et si nous ne sommes pas trop nombreux il y a possibilité de se faire un gros mimi... ».


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources : Archives privées Mme Cochet. Archines nationales (Fontainebleau), dossier personnel de M. Lassalle. Documentation Corinne Jaladieu.

Témoignage d’Hélène Akierman sur les parloirs

Enveloppe adressée à Michel Guillerm, détenu à la centrale d’Eysses

Lettre adressée clandestinement par Marcel Cochet à sa femme

Arsène Fontaine