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Billet clandestin échangé entre Yves Noyon et Urbain Terrier

Genre : Image

Type : Billet clandestin

Source : © Dépôt MRN, fonds Amicale d'Eysses (carton VIII , dossier n°18) Droits réservés

Détails techniques :

Support papier. Deux pages recto-verso (ici la 1er page). Écriture manuscrite à l’encre bleue. Dimensions : 21 X 12,5 cm.

Date document : Janvier 1944

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

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Analyse média

Ce billet échangé entre deux détenus, l’un du quartier cellulaire et l’autre du préau 1, nous apporte de précieux renseignements sur la communication entre les détenus et sur l’organisation du quartier cellulaire. En effet, la première phrase de ce billet écrit par Yves Noyon, incarcéré au quartier cellulaire, explique par quel moyen il va être transmis : « Je t’envoie un mot que j’espère pouvoir te faire passer à la messe à laquelle je vais pour cette raison ». Yves Noyon est né le 26 octobre 1920 à Calais. En septembre 1943, il est condamné à un an de prison pour la section spéciale de la cour d’appel de Grenoble. Il arrive à Eysses le 28 janvier 1944. Le destinataire du billet est Urbain Terrier, né le 24 mai 1897, menuisier à Lyon, condamné à 10 mois de prison en octobre 1943 par la section spéciale de la cour d’appel de Lyon et arrivé à Eysses au préau 1 le 28 janvier 1944. Etant arrivés le même jour, on peut supposer qu’ils se connaissaient avant leur arrivée dans la Centrale et c’est pour cette raison que Noyon s’adresse à Terrier.

Ce billet nous renseigne aussi sur l’organisation du quartier cellulaire : « On nous avait tous mis au 1er étage avec les Politiques, le rez-de-chaussée étant pour les droits communs et le 2e pour les collaborateurs (espionnage pour les Allemands) » et sur le déroulement d’une journée « Nous sommes enfermés en cellule à 3 toute la journée sauf 1h le matin et 3h l’après-midi où nous allons dans de toutes petites cours ». Le reste du billet concerne un problème personnel d’Yves Noyon qui estime que son changement de cellule – il se trouve avec des espions au lieu des Politiques – n’est pas justifié et réclame l’intervention des délégués des détenus (« Donc vois au plus vite le responsable, explique lui l’affaire, qu’il me fasse sortir de là. »).

Il conclut son billet en demandant à Terrier de passer un message à Jean Périssin et de donner le bonjour à deux autres détenus dont Eugène Sauvadet (arrivé à Eysses le 21 janvier 1944).


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Documentation Corinne Jaladieu.