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Schéma de mitraillette réalisé par Paul Ferrando, détenu à Eysses

Genre : Image

Type : Croquis

Source : © Dépôt MRN, fonds Amicale d'Eysses Droits réservés

Détails techniques :

Feuille recto-verso manuscrite au crayon. Dimensions : 13,5 x 21 cm.

Date document : Entre Octobre 1943 et mai 1944

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

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Analyse média

Ce dessin et ces notes prises par Paul Ferrando vraisemblablement lors d’un cours d’instruction militaire, montrent le degré de perfectionnement de ces cours. Le dessin montre les principales armes parachutées pour la Résistance et notamment la mitraillette Sten et le fusil-mitrailleur Bren.


Auteur : Fabrice Bourrée

Contexte historique

Afin de réussir la première partie du plan d’évasion, se rendre maître de l’intérieur de la détention, les prisonniers ont besoin d’armes et seule la Résistance extérieure peut leur en fournir. Les parachutages réceptionnés en Lot-et-Garonne sont tous venus du SOE (Special Operations Executive, services secrets britannique). 
Comment sont-elles parvenues dans la prison ?

Pour Hilaire, agent anglais du SOE, les composantes des comités de réception importaient peu. Il chercha surtout des volontaires pour récupérer les armes et les cacher, ce qui fut fait. Jean Richon, à la tête du groupe FTPF Arthur, s’employa à convaincre les paysans ayant réceptionné les armes parachutées, de les leur livrer pour les prisonniers d’Eysses.

Elles furent récupérées dans une cache paysanne (malgré l’interdiction) par quelques hommes du groupe dont Martha (Mateo Basquez) : « ayant obtenu quelques quinze mitraillettes sten et une trentaine de grenades offensives, nous organisâmes, vers fin 1943 le transport à l’aide d’une vieille camionnette à gazogène de la campagne de Montpouillant (ferme de Ginette Forges) à une ferme des environs très proches sur un coteau de la centrale d’Eysses […] Nous avons déchargé la précieuse marchandise et rechargé sur la camionnette du camarade dont Jeannot nous avait dit qu’il était un menuisier de Villeneuve-sur-Lot, qui effectuant des travaux à l’intérieur de la centrale, introduirait l’armement avec son chargement de bois […] ce fut le menuisier qui acheva seul ou avec quelqu’un de Villeneuve cette opération d’introduction d’armes dans la centrale » (Archives nationales, cote 72 AJ 158, chemise A IV 5, documents groupe Vény). C’est dans une voiture cellulaire, camouflées dans les doubles-fonds des caisses de biscuit et avec la complicité de l’économe et de son chauffeur, que les 34 grenades et les mitraillettes pénètrent dans la centrale avec le ravitaillement de Noël. Les surveillants Dumas, Gaumy et Brunet ont également rentré des armes en pièces détachées. Placées dans le double fond de boites de biscuits, une quarantaine de grenades et quinze mitraillettes en pièces détachées sont ainsi introduites dans la Centrale. Ces armes sont cachées en différents endroits de la prison, notamment sous les lattes de parquet d’une petite salle située face au chauffoir du préau 2.


D'après l'ouvrage de Corinne Jaladieu, La prison politique sous Vichy. L’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes, L’Harmattan, 2007.