Témoignage d’André Raust

Type : Témoignage écrit

Source : © André Raust, « Du képi au calot de Dachau » Droits réservés

Détails techniques :

Retranscription du témoignage écrit d’André Raust sur un document .pdf.

Date document : Avril 2006

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Les relations de solidarité avec la population locale sont particulièrement efficaces au moment de Noël, période où la séparation familiale se fait pesante, elles témoignent de la générosité des habitants. En effet, les détenus lancent un appel aux commerçants et aux habitants qui participent nombreux au réseau de solidarité alimentaire : « Ici, nous écrivons à certains commerçants que nous connaissons pour leur demander des colis de Noël pour la solidarité. Etant 150 par préau, ces colis de Noël sont pour la collectivité, c’est-à-dire pour nous tous » (Lettre de Jean Matifas du 19 décembre 1943 adressée à ses parents). Ils en sont vivement remerciés, d’autant que les détenus ont conscience d’avoir un régime alimentaire privilégié par rapport à l’extérieur, étant donné les privations en vigueur. Evoquant le réveillon de Noël, Paul Morin avoue sa « gueule de bois » et a conscience que « beaucoup dehors n’en ont pas fait autant », il précise : « des boulangers de Villeneuve avaient fait amener un camion de bon pain frais que nous avons mangé avec un gros morceau de pâté d’avant guerre. Après cela, chacun un gros bout de galette aux pommes (préparée ici par des pâtissiers avec des dons de gens de la région) qui était excellente […] tout cela offert par des amis de la région […] un commerçant de Villeneuve nous a envoyé 150 litres de vin. Les gens d’ici sont tous très chics, ils font vraiment tout ce qu’ils peuvent pour nous » (lettre du 25 décembre 1943 adressée à ses parents).


D'après l'ouvrage de Corinne Jaladieu, La prison politique sous Vichy. L’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes, L’Harmattan, 2007.

Autres sources : Archives privées Paul Morin et Jean Matifas.

André Raust