Pupilles revenant des champs

Légende :

Le cliché a été pris à l’époque où Eysses était une maison d'éducation surveillée (elle le fut de 1895 à 1940). On y voit les pupilles revenant des champs par la porte Est, aujourd'hui murée. C'est par cette porte que les 54 détenus se sont évadés le 4 janvier 1944.

Genre : Image

Type : Carte postale

Source : © Collection privée Droits réservés

Détails techniques :

Format carte postale.

Date document : 1895 à 1940

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

C’est le 2 juin 1895 que furent affectés à une colonie correctionnelle les locaux de l’ancienne maison centrale d’Eysses. Elle reste un établissement pour mineurs de 1895 à 1940. Au XIXeme siècle, l’enfance délinquante accapare les efforts ; il faut les arracher à la ville corruptrice et les régénérer par l’air pur des champs, l’environnement rural d’Eysses offre un cadre favorable. Le décret du 31 décembre 1927, par volonté de gommer le plus possible le caractère pénal de cet établissement, transforma le nom en celui de maison d'éducation surveillée. Mais ce nouveau vocabulaire a du mal à passer, on continue à appeler Eysses, qui reçoit toujours les incorrigibles, colonie correctionnelle. Eysses a été divisée en deux sections : une section pénitentiaire pour les mineurs de seize ans condamnés à des peines supérieures à deux ans ainsi que les relégables bénéficiant d’un régime de faveur, et une section correctionnelle où sont matés les « insubordonnés et les vicieux » (indisciplinés de toutes les autres maisons pénitentiaires tant publiques que privées), les mineurs de moins de vingt et un ans en « correction paternelle », cependant que sont isolés des autres les syphilitiques. La discipline s’y fait plus dure et les révoltes se multiplient dans ce qui devient réellement des « bagnes d’enfants ». Dans les années 1930, Eysses et Belle-Île sont au cœur de cette campagne. Le scandale d’Eysses est dénoncée d’abord dans une campagne de presse locale, le Travailleur du sud-ouest du samedi 27 février 1937 publie la conférence du Secours Populaire de France qui dénonce : « le cas de certains jeunes, que les circonstances ont amenés dans les maisons de correction et qui subissent des tortures encore moyenâgeuses », puis il est orchestrée par Alexis Danan. La campagne qu’il mène dans Paris-soir à la suite de "l’affaire d’Eysses" d’avril 1937, sert de détonateur, dans un contexte idéologique occupé par des partisans de la défense sociale qui font du traitement des mineurs un préalable à la mise en œuvre des réformes pénales. Il reste donc de cette période durant laquelle Eysses est une maison d’éducation surveillée, une solide réputation de « bagne » d’enfant.


Source : Site officiel de l’Association nationale pour la mémoire des résistants emprisonnés à Eysses (http://www.eysses.fr).