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Publicité en faveur du Secours national

Légende :

L’une des ressources financières du Secours national est constituée par une part des recettes de la Loterie nationale.

Genre : Image

Type : Dessin publicitaire

Source : © Collection Robert Serre Droits réservés

Détails techniques :

Publicité au format d’un magazine.

Date document : Sans date (1940-1944)

Lieu : France

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Analyse média

Publicité dans le journal Marie-Claire incitant à l’achat de billets de la Loterie nationale :
aquarelle signée de Liane de Christen, représentant deux enfants sous la pluie, au milieu de moutons. Sous le dessin, un texte inspiré de la chanson populaire Il pleut, il pleut, bergère :
« Il pleut, il pleut, bergère,
Rentre tes blancs moutons,
Allons, allons, ma chère,
Prendre un billet… le bon !
LOTERIE NATIONALE »


Auteur(s) : Robert Serre

Contexte historique

Le Secours national avait été créé avant la Première Guerre mondiale et, durant ce conflit, avait apporté son assistance aux victimes civiles avant de tomber en sommeil. Il est reconstitué le 19 octobre 1939 avec les mêmes objectifs. Le régime de Vichy va en faire un outil au service de sa politique par la loi du 4 octobre 1940 : le Secours national, placé sous l’autorité du Maréchal, chapeaute ou remplace tous les organismes charitables (ainsi le Centre d’accueil du Foyer protestant de Valence passe sous l’enseigne du Secours national). Cet organisme est le seul, avec la Croix-Rouge, à pouvoir lancer des appels à la générosité publique, à recevoir des subventions et à organiser l’assistance dans les domaines du travail, du ravitaillement, du logement, du chauffage, etc. Le Secours national emploie 40 000 personnes dont 35 000 bénévoles, dispose de 400 camions, de cuisines… Ses membres ont un insigne tricolore et une carte d’accréditation.

Le Secours national dans la Drôme a son siège au 16 de l’avenue Victor Hugo à Valence. Le docteur Bressot, nommé à sa tête en mars 1941, abandonne la délégation départementale le 1er septembre 1943. Le colonel Fréquenez lui succède, mais le 18 janvier 1944 seulement, après quatre mois et demi de vide à la direction.

Son financement est assuré par une part de recettes de la Loterie nationale et des casinos et par des dons et legs. Dès novembre 1940, est organisée la vente de portraits du Maréchal par des jeunes filles au profit du Secours national : « on attend votre don, l’hiver n’attend pas » a dit le Maréchal. Des sommes importantes sont recueillies, ainsi que des paquets de vêtements, linge de corps, couvertures et débris de laine. En outre, il mettra en vente des « bons de solidarité » proposés par les écoliers et parfois imposés, comme dans les restaurants où ils sont automatiquement facturés pour 10 % du montant. La surtaxe des timbres poste procure encore de grosses rentrées. Les collectes rapportent des sommes conséquentes : le 18 février 1942, le colonel Honoré, chef départemental de la Légion, remet au docteur Bressot un chèque de 537646 francs, montant de la quête effectuée le 18 janvier précédent. Des initiatives locales sont connues : concours de dessins d’enfants, suivi d’une exposition avec des entrées payantes, fête de bienfaisance, crochet-concert, enchères à l’américaine de paquets de pâtes, tabac, cigarettes, saucissons, tirage de pochettes surprise, journée de la bicyclette, ventes par le facteur ou des bénévoles d’insignes ou de photos du Maréchal en affiches ou en cartes postales, conférence sur Frédéric Mistral…

Cet argent permet la distribution de secours, essentiellement alimentaires, aux plus nécessiteux : 250 g d’orge perlée aux femmes enceintes et aux nourrices, supplément de ration de 50 g aux adolescents de 14 à 20 ans, layette pour les bébés, contre tickets, œufs de conserve et bons de charbon, farine lactée pour les tout petits ayant la carte K, et biscuits de 250 g pour les enfants J1, pâtes et chocolat aux enfants, biscuits à base de caséine et bonbons vitaminés dans les écoles et aux apprentis dans les ateliers, parrainage de « cas de détresse particulièrement douloureux » , accueil d’enfants des villes par des familles de la campagne.

Mais il arrive un moment où les Français, souffrant des privations, ne peuvent plus faire acte de générosité et l’appel du Maréchal pour le Secours national le 13 novembre 1943 rencontre peu d’écho.


Auteurs : Robert Serre
Sources : Pierre Philippe Lambert et Gérard Le Marec, Organisations, mouvements et unités de l’Etat français, Vichy 1940-1944, J. Grancher, Paris 1992, réédition Le grand livre du mois, 2002. ADD, 11 J 39, 11 J 40, fonds Lamarche. ADR, 182 W 3. Circulaires du Secours national, collection particulière. Collection du journal Le Crestois.