Bande-son du 33 tours « Eysses, de la Résistance à la Déportation »

Genre : Son

Type : Disque

Source : © Association nationale pour la mémoire des résistants et patriotes emprisonnés à Eysses Droits réservés

Détails techniques :

Disque 33 tours. Dans ce document, les face A et B ont été assemblées. Durée face A : 00 :12 :40s. Durée face B : 00 :15 :56s.

Date document : 1962

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

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Analyse média

Ce disque a été offert par Gaston Cavaillé, ancien d’Eysses et de Dachau, à Nicole Bourrée née Lapeyre, fille de Georges Lapeyre et petite-fille de Jean Belloni, tous deux également anciens d’Eysses.

Comme le mentionne le verso de la pochette, il a été réalisé à partir de la bande enregistrée, mise gracieusement à disposition de l’Amicale des anciens d’Eysses, après avoir été diffusée par Europe 1 dans l’émission « La Marche du Siècle ». Les textes sont de Claude Dufresne et le récitant est Julien Bertheau. Les témoignages ont été recueillis à l’occasion d’une cérémonie sur les lieux par Jean-Pierre Chapel : Edouard Aubert, Pierre Doize, Gaston Dumas, René Filhol, Victor Michaut.

Le verso de la pochette porte également une citation manuscrite de Stéphane Fuchs, président d’honneur des anciens d’Eysses : « Pourquoi n’y aurait-il de fraternité et d’héroïsme que baignés de sang et de larmes ? Pourquoi la Résistance ? Pourquoi Eysses ? Si cet arbre de solidarité humaine, qui plonge ses racines dans le souvenir des heures de lutte, de sacrifice et d’enthousiasme, n’épanouissait des rameaux et des fleurs dans un ciel de Paix. » Après une introduction expliquant pourquoi avoir décidé de réaliser ce reportage sonore sur l’histoire d’Eysses, le disque débute par le moment le plus solennel des commémorations : l’appel aux morts face au mur des fusillés.

Après l’énumération des noms des douze fusillés, le narrateur revient sur l’histoire du bataillon d’Eysses, du 15 octobre 1943, date de l’arrivée massive de détenus politiques dans la centrale, jusqu’à leur déportation en Allemagne en insistant particulièrement sur la phase de la tentative d’évasion collective du 19 février 1944 et de ses conséquences tragiques.

La narration est entrecoupée de plusieurs reconstitutions sonores et témoignages de survivants d’Eysses et Dachau.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Archives Fabrice Bourrée.

Contexte historique

Outre la constitution de lieux de mémoire, l’amicale des anciens d’Eysses se donne pour objectif d’écrire l’histoire de leur détention à Eysses, afin d’immortaliser ces quelques mois passés derrière ses murs.
Plusieurs années sont nécessaires à la réalisation d’un mémorial comportant la liste de tous les détenus politiques d’Eysses, elle est réalisé à l’occasion du 10ème congrès en 1954, suivi de la publication du premier livre en 1962 ; la première édition en 5000 exemplaires est rapidement épuisée et le livre est réédité deux fois.
En 1965, paraît le disque d’Eysses, retraçant « l’insurrection du 19 février ». Le contenu est très héroïsé et centré sur la lutte du 19 février, soulignant l’unité réalisée par toutes les composantes de la Résistance. On occulte l’histoire des 54 détenus restés en dehors du collectif pour s’évader le 4 janvier 1944.
Il faut attendre le film retraçant l’histoire d’Eysses, décidé lors du 40ème congrès en 1985 pour donner un contenu plus historique. Le film tourné à Villeneuve-sur-Lot et à Eysses en février 1986, sort en janvier 1987, sous le titre « Eysses, une prison dans la Résistance ». Il retrace en cinquante quatre minutes les victoires remportées dans la prison, le grand dessein : l’évasion du 19 février et son échec, ce qu’était l’esprit d’Eysses, fait de tolérance, de civisme, d’abnégation, tout en le replaçant bien dans le contexte.
Face à l’enjeu de mémoire, au coût et aux difficultés d’une telle réalisation, des tensions vives ont lieu, évoquées d’ailleurs dans les bulletins en 1987 et mises sur le compte du « travail exténuant du film » (bulletin n°160, juillet 1987).
En décembre 1989, l’amicale édite une plaquette en cinq mille exemplaires destinée à présenter brièvement le bataillon FFI d’Eysses alors qu’un appel à témoignages est lancé en 1989, avec pour but une nouvelle publication de l’ouvrage collectif contenant plus d’anecdotes. La dernière édition voit le jour en octobre 1992, avec un nouveau titre : « Eysses contre Vichy (1940-…)», afin d’ancrer le combat mené en prison dans le futur, soulignant ainsi les objectifs de l’amicale. Plutôt que de rééditer le premier livre, « davantage axé sur l’insurrection plutôt qu’il ne reflète les aspects les plus divers et significatifs de la vie vécue à l’intérieur de la centrale » (bulletin n°173, décembre 1990), on préfère donner une image vivante et caractéristique des personnages dans leur action. D’où la proposition d’écrire un nouveau livre « comprenant de larges citations du premier et incluant les meilleurs témoignages reçus sur l’existence [...] à Eysses et des documents encore inédits » (bulletin n°173, décembre 1990). Les discussions sur ce que le livre doit retracer de l’expérience d’Eysses donnent lieu à un consensus sur l’essentiel : le courage, l’esprit de solidarité, de fraternité et de tolérance. Le souci d’union a pour conséquence de gommer quelque peu l’engagement politique des uns et des autres et le poids des communistes, ce qui alimente plusieurs critiques ; d’autres auraient souhaité d’avantage de détails sur l’évasion des 54 dont les membres retrouvent leur place dans l’annuaire nominatif qui termine le livre ; dans l’ensemble, les lettres nombreuses qui arrivent à l’amicale montrent que la plupart des anciens d’Eysses se reconnaissent dans la version de leur détention exprimée par le livre.


Sources : Corinne Jaladieu, « Naissance d’une amicale », article non publié.

Le déclenchement de l’insurrection

Les combats du 19 février 1944

Le rôle des Espagnols dans les combats d’Eysses

Extrait sonore sur la mort de Louis Aulagne

El papel de los españoles en los combates de Eysses

La reddition des insurgés

L’enquête

Hommage patriotique au cimetière Sainte-Catherine

Le train de la mort