Jean Lautissier

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Inconnu

Source : © Dépôt MRN, fonds Amicale d'Eysses Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

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Contexte historique

Né le 20 mai 1920 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), Jean Lautissier suit une formation de mécanicien auto. Adhérent au communisme dès 1936, il serait devenu secrétaire de la section des Jeunesses communistes de Montceau-les-Mines en 1938 en remplacement d’André Loreau, parti au service militaire, d’après une notice de police datée de janvier 1939. Cette même fiche le signale comme secrétaire départemental des JC au départ de Lucien Mathey au service. Cette année-là, il suit l’école des Jeunesses à Grenoble, et il est élu parmi les quarante-trois membres du comité national des Jeunesses communistes lors du congrès d’Issy-les-Moulineaux en avril.

Pendant la « Drôle de guerre », il devient livreur chez un épicier, mais mène surtout des missions pour les JC qui le conduisent jusqu’en Corse. Arrêté pour distribution de tracts en janvier 1940 à Montceau-les-Mines, il n’est détenu qu’un mois. Après la défaite de 1940 et la coupure de la France en deux zones, il devient responsable, sur la ligne de démarcation, de la réception du matériel de propagande en provenance de la zone Nord, que lui remettent Jean Merlot et Roger Brazzini en gare de Montceau-les-Mines, et il le redistribuait en zone Sud. Il s’occupe aussi de trouver des planques aux prisonniers évadés. Arrêté à Limoges, il s’échappe pendant un transfert mais est rattrapé. Condamné à cinq ans de travaux forcés le 25 mai 1943 par la section spéciale de Limoges, il est incarcéré à la centrale d’Eysses. Après l’échec de la tentative d’évasion collective du 19 février 1944 à laquelle il participa en tant que responsable d’un des quatre préaux, il est sélectionné parmi les cinquante meneurs pris comme otages. Transféré à Blois puis à Compiègne, il est déporté par le convoi du 2 juillet 1944. En Allemagne, Lautissier réussit à s’évader en avril 1945 au cours d’un transfert à l’extérieur du camp, en compagnie notamment de Victor Michaut.

De retour en France en 1945, Jean Lautissier retrouve sa place de secrétaire départemental de l’UJRF (Union de la jeunesse républicaine de France), qui remplace les JC. Il est également membre du comité fédéral du PCF de Saône-et-Loire. Membre de la Section d’Outre-mer du PCF, Jean Lautissier est élu, en 1947, conseiller de la France métropolitaine à l’Assemblée de l’Union française, entité qui regroupe la France et ses territoires dépendants. Suite aux élections législatives de 1951, Jean Lautissier perd sa place de conseiller. A partir de ce moment, il n’exerce plus de responsabilité de permanent au PCF, mais reste fidèle à son parti, avec parfois des réticences face à son orientation, et en tout cas beaucoup d’amertume après son affaissement.

Jean Lautissier reprend un emploi dans un garage, puis il travaille comme représentant en publicité, et enfin il rejoint son épouse comme directeur d’une agence de voyage située du côté de l’Opéra. Leurs activités militantes restent alors essentiellement locales, lors des campagnes électorales notamment. Le militantisme de Jean Lautissier s’investit progressivement dans les associations qui préservaient la mémoire des résistants ou déportés dont Eysses et Dachau. De 1979 à 1986, il est président de l’Amicale des anciens détenus de la centrale d’Eysses.

Jean Lautissier décède à Paris le 4 mai 1986, à l’âge de soixante-six ans à la suite d’un accident vasculaire cérébral pendant le tournage d’un film consacré à la révolte d’Eysses, au cours duquel il s’était opposé à d’anciens détenus gaullistes.


D’après Jean-Pierre Besse, Marc Giovaninetti, Jean-François Poujeade, « Jean Lautissier », in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.