André Lalou

Légende :

André Lalou dans une cage à poules de la centrale d’Eysses.

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Inconnu

Source : © Dépôt MRN, fonds Amicale d'Eysses Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : Fin des années 1990

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

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Contexte historique

André Lalou est né à Bourges (Cher) le 23 novembre 1918. Exerçant la profession de comptable, André Lalou adhère au PCF en juillet ou en août 1939, à la cellule Vorochilov du faubourg de Beauvais à Amiens. « Ecœuré » par les accords de Munich, « dérouté » par la drôle de guerre, il assiste au bombardement d’Amiens en mai 1940. Resté à Amiens, il reprend contact avec les militants amiénois du PCF clandestin, puis passe à son tour dans la clandestinité en août ou septembre 1940. Nommé responsable départemental des Jeunesses Communistes de la Somme en avril 1940 ou 1941 selon les sources, puis du Front patriotique de la jeunesse, André Lalou reçoit et répartit le matériel clandestin en provenance de Paris, et se charge du recrutement. En août 1941, il intègre les FTP, où il s’illustre notamment lors du réveillon du noël 1942 au cours duquel il participe à l’attentat du Royal, brasserie chic amiénoise reconvertie en foyer des soldats allemands. Arrêté par la 21e brigade de Saint-Quentin le 15 janvier 1943, il est d’abord interrogé à Amiens pendant plusieurs semaines, puis condamné par la section spéciale d’Amiens le 3 avril 1943 à quinze ans de travaux forcés pour diffusion de propagande communiste. Incarcéré à la prison d’Amiens, il est ensuite transféré à Eysses le 18 décembre 1943, et à Compiègne avant d’être déporté à Dachau en juin 1944 puis au kommando d’Allach. André Lalou est libéré par la progression alliée en avril 1945. Compte tenu de son état de santé, il est envoyé dans une maison de repos près du lac de Constance où il reçoit des soins intensifs. Il regagne Amiens en juin 1945.

Il reprend son activité militante et participe activement aux initiatives des associations de résistants et de déportés. Dès 1945 puis dans les années cinquante, il rédige plusieurs articles, dans Le travailleur de la Somme, dans une chronique où il témoigne de son expérience résistante et de déporté. Son devoir de mémoire le conduit aussi à sillonner les établissements scolaires de la région pour témoigner auprès des jeunes. Employé au MRU (Ministère de la reconstruction et de l’urbanisme), il devient, en 1945, secrétaire de la fédération de la Somme de la FNDIRP. Le 24 novembre 1945, il est élu grand électeur au conseil de la république sur la liste PCF. Membre de l’ARAC (Association républicaine des anciens combattants), il fait partie du nouveau bureau amiénois de l’ARAC élu en janvier 1946 en qualité de secrétaire-adjoint. Candidat aux municipales d’Amiens en 1947 sur la liste communiste, il totalise 13360 voix et n’est pas élu, mais il est nommé conseiller municipal en janvier 1948 en remplacement de Emilien Sellier, démissionnaire. A nouveau candidat, en 1950, suite à la dissolution du conseil municipal, puis en 1953 et en 1959, il n’est pas réélu. Secrétaire départemental de l’Amicale de Dachau de 1949 à 1953 puis de 1962 à 1966, il est responsable départemental de l’amicale des anciens détenus patriotes de la centrale d’Eysses de 1949 à 1953 puis en 1963 et membre de son comité directeur (1957). Hostile au réarmement de la RFA, il préside également l’Amitié France-RDA. Membre du comité fédéral du PCF en 1950-1951, il est secrétaire de la cellule « Kerivel » d’Amiens dans les années cinquante. En 1957, il est secrétaire de la cellule « Lemaire ». Lors du congrès départemental de la « résurrection » de la FNDIRP de la Somme, en mars 1956, (le dernier congrès remontait à 1951), André Lalou est « limogé » du secrétariat mais reste secrétaire-adjoint, évincé par Jean Boën, le président de la FNDIRP depuis 1947, sous prétexte de l’état de santé d’André Lalou. Jean Boën cumule dès lors les fonctions de secrétaire et de président. En 1963, André Lalou démissionne de cette fonction car il est muté par son administration (DDE) à Clermont-Ferrand. C’est à ce moment qu’il mène avec l’Amicale d’Eysses la bataille pour la reconnaissance de ses faits de résistance. En 1983, il est membre du conseil départemental du Mouvement de la paix dans la Somme.

A la mort de Jean Lautissier en 1986, André Lalou accède à la coprésidence de l’amicale d’Eysses avec Claude Lévy remplacé par Fabien Lacombe à sa mort en mai 1990. F. Lacombe reste co-président jusqu’à sa mort en décembre 1993. Dès 1993, André Lalou est l’unique président jusqu’à sa démission pour raison de santé en 2006. Pendant sa présidence est décidée l’inscription des cérémonies du souvenir de l’association au calendrier des manifestations de Villeneuve-sur-Lot afin de pérenniser l’Amicale après la disparition des résistants, et surtout Lalou fait inscrire le mur des fusillés à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Il devient président d’honneur de l’Amicale en 2006. André Lalou est décédé le 11 décembre 2006 à Amiens.


Sources : « André Lalou » sur le site internet Matron en ligne (biographie non signée). Bulletin d’information et de liaison de l’Association nationale pour la mémoire des résistants et des patriotes emprisonnés à Eysses, mars 2007.

Les présidents de l'Amicale d'Eysses depuis 1945