Jean Gosset

Légende :

Jean Gosset, adjoint de Jean Cavaillès au sein du réseau Cohors et chef du réseau après l'arrestation de Cavaillès en août 1943

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France - Ile-de-France

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Contexte historique

Né le 6 décembre 1912 à Montreuil, Jean Gosset est normalien de la rue d‘Ulm et agrégé de philosophie. Converti au catholicisme par des camarades de khâgne, baptisé à l'âge de vingt ans, il est un ami d'Emmanuel Mounier et collabore à la revue Esprit. Après avoir participé à la campagne de Belgique et à la retraite de Dunkerque, Jean Gosset, démobilisé, retrouve son poste d‘enseignant au lycée de Vendôme d'où il se met bientôt en congé puis s'installe à Sceaux. Dès la création du réseau de renseignement Cohors, en 1942, il devient l'adjoint de Jean Cavaillès à la tête de l'organisation qu'il contribue à développer en zone Nord. Leur rencontre date des années où Jean Cavaillès était agrégé préparateur à l'Ecole normale. Dans la Résistance, il se fait connaître sous les divers pseudonymes de "Fabrice", "Jasmin", "Semoir", "Gérard", "Villiers", "Christophe", "Renaud" ou "Galand".

Aux côtés de Jean Cavaillès, il fait le choix de l'Action immédiate (AI) lorsque Londres (BCRA) demande, au début de l'année 1943, la séparation des activités de renseignement et d'action. Après les cascades d'arrestations que subit Cohors en mai et juin 1943 puis l'arrestation de Cavaillès en août 1943, il reprend la direction du réseau à partir de septembre 1943, réorganisant les services centraux (codage, décodage et diffusion des courriers), remettant sur pied une section économique et l'articulation du réseau en huit régions.

Il conserve la liaison quotidienne par agent de liaison entre Cohors et la centrale Coligny. Mais Londres, aussitôt averti de la chute de Cohors, demande la mise en sommeil du réseau pour deux mois, ainsi que la venue à Londres de Jean Gosset, par un télégramme daté du 1er octobre 1943. A Londres, où il parvient au début du mois de novembre, une nouvelle orientation du réseau est décidée qui donne une plus grande autonomie aux régions. Après avoir de nouveau choisi de se consacrer à l'action, Jean Gosset, à son retour de Londres en décembre 1943, décide de laisser la direction de Cohors, devenu Asturies, à Albert Guerville, dit "Trioux". Jean Gosset ne fait là que réitérer son choix de mars 1943, à savoir se consacrer à la constitution de l'Armée secrète et à l'action directe menée par les GRAC (groupes d'action spécialisés dans le sabotage et les missions ciblées dans l'Ouest de la France) dit son interrogatoire devant le MI-6 britannique. Parmi les groupes organisés par Jean Gosset en Bretagne, en Basse-Loire, en Normandie, dans les départements du Nord et en Belgique, le groupe de saboteurs parisiens figure en bonne place. On y retrouve entre autres, selon Marie Granet, Gilbert Dick, Goharel, A. Join, Bernard Lorenceau, Moulinier, Roger Claie, Deviercy, B. et L. Deschennes, Guérin, Gilbert Maillard. L'un des sabotages les plus importants réalisés par ce groupe est sans doute celui de l'usine d'Air liquide à Boulogne-sur-Seine. Sont restés également en mémoire, dans la banlieue Nord de Paris, les sabotages des usines Hotchkiss, au mois de février 1944, ceux de la fabrique de roulements à billes Timken d'Asnières, début avril 1944, ainsi que ceux de la gare de Villeneuve-Saint-Georges.

Jean Gosset est arrêté à Rennes, le 26 avril 1944, à la suite d'un malheureux concours de circonstances, selon le témoignage de son compagnon de cellule à la prison de Vannes Auguste Vigouroux. Descendu du train pour téléphoner, il rencontre un de ses agents qui se rendait à un rendez-vous brûlé, il est pris pour un agent anglais, brutalement interrogé et déporté au mois de juin 1944. Il meurt à Neuengamme, le 21 décembre de la même année.


Alya Aglan, "Jean Gosset" in DVD-Rom La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.