Pierre Kaan

Légende :

Pierre Kaan, proche de Jean Moulin et secrétaire du Comité de Coordination de la Zone Nord

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives privées famille Kaan. Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc, archives privées famille Kaan.

Lieu : France

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Contexte historique

Pseudonymes : Biran puis Brulard, Cantal, Dupin

Né à Paris le 10 janvier 1903, Pierre Kaan était fils d’un petit éditeur juif originaire de Lorraine, militant socialiste. Sa mère, catholique, était issue d’une famille de petits artisans d’Île-de-France. Il fit ses études au lycée Montaigne, puis à Louis-le-Grand. Bachelier à seize ans, il prit sa carte au Parti socialiste SFIO. Tout en poursuivant ses études, il s’intéressa de plus en plus à la politique. Licencié-ès-Lettres, il enseigne la philosophie en Alsace puis à Montluçon et prépare une thèse sur la philosophie de l'Histoire. Marxiste convaincu, il s’engage au sein du parti communiste qu'il quitte en 1929 , tout en demeurant un militant actif au sein de la Confédération générale du Travail (CGT). Réformé définitif en 1929, Pierre Kaan formule toutefois au cours de la guerre 1939-1940 trois demandes d'engagement qui sont toutes repoussées. 

Dès le mois de juillet 1940, refusant l’Armistice, il colle des papillons contre Hitler et la défaite sur les murs de sa ville. Il prend également contact avec le mouvement Libération-Sud qu'il contribue à organiser dans l'Allier (région de Clermont-Ferrand).
Tout au long de l’année 1941, Pierre Kaan se déplace à travers la France et multiplie les contacts. Il entre également en relation avec le mouvement Franc-Tireur (grâce à son ami d'enfance Georges Altman) et avec des militants travaillant à la réalisation clandestine du journal Combat. A Montluçon, il participe à la recherche et au repérage de terrains favorables aux atterrissages et parachutages clandestins.

Pierre Kaan signe un engagement au sein des Forces Françaises Combattantes en février 1942. « Vers avril 1942, il abandonne [la] direction [régionale du mouvement Libération-Sud] pour prendre la tête d'un service de renseignements (réseau Cohors-Asturies). Il est chargé en particulier du repérage des terrains d'aviation, il prend part aux premiers parachutages qui eurent lieu dans la région du Centre ». Au cours de l’année 1942, Pierre Kaan participe donc à l’organisation et à l’exécution de parachutages dans la région de Saint-Amand-Montrond (Cher), notamment le premier parachutage d’armes dans la région montluçonnaise en juin 1942. Il héberge une radio clandestine, et des résistants en instance de départs par avion pour Londres.

Le 6 janvier 1943, il est l'un des organisateurs d'une manifestation visant à protester contre le départ en gare de Montluçon de requis pour le travail en Allemagne. Recherché, il échappe de peu à l’arrestation : lorsque les policiers arrivent à son domicile, il se trouve dans un village des environs de Montluçon pour réception de parachutages d'armes à St-Sauvier. Il entre alors dans la clandestinité.
Collaborateur de Jean Moulin, il le rejoint à Lyon puis à Paris. Contraint de fuir la ville et d’entrer dans la clandestinité, Jean Moulin le chargea d’organiser l’échelon parisien de la délégation générale du gouvernement provisoire d’Alger. Devenu Dupin, Brulard ou Biran, il joua un rôle essentiel dans l’unification des mouvements de Résistance. Il devient secrétaire de la Délégation Générale chargée de coordonner les actions de la Résistance intérieure et d'assurer la liaison avec la France Combattante.

Pierre Kaan est arrêté par la Gestapo le 29 décembre 1943 au carrefour de Port-Royal et de l'avenue de l'Observatoire. Torturé rue des Saussaies, il est transféré à Fresnes, puis à Compiègne.
Déporté à Buchenwald le 14 avril 1944, il est libéré le 8 mai par les partisans tchèques à Budjovice (Tchécoslovaquie). Très affaibli, il meurt dix jours plus tard dans un hôpital de la ville.
Croix de guerre avec palme, il est nommé dans la Légion d’honneur à titre posthume en 1946 et homologué au grade de lieutenant colonel le 18 août 1948.


Biographie de Pierre Kaan, site Internet du Service Historique de la Défense, rédigée par le SHD et probablement par l'épouse de Pierre Kaan, Mme Marie Kaan* et d'après Jean-Louis Panné, site Internet Maitron en ligne.

* Informations transmises par Mme Marie-Sylvie Grandjouan, fille de Pierre et Marie Kaan.