Organigramme faisant apparaître la composition de la 11e Panzer Aufklärung Abteilun

Légende :

Entre l'organigramme et la réalité sur le terrain, il y a une grande différence surtout à la fin de la guerre où les effectifs réels sont largement inférieurs aux effectifs théoriques.

Genre : Image

Type : Organigramme

Producteur : réalisation Pierre Balliot

Source : © Bundes Archiv Fribourg. Revue Militaire Suisse Droits réservés

Détails techniques :

Document papier.

Date document : 1966

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Analyse média

Document extrait de l’ouvrage de Pierre Balliot, Le Chaudron, bataille dite de Montélimar, édition par l’auteur, 2007, p. 206.

L’organigramme présente sous une forme très dépouillée les symboles des unités composant la 11e Panzer Aufklärung Abteilung une des unités appartenant à la 11e Panzer-Division. La mention manuscrite est de la main même du Generalleutenant Von Wietersheim.

Le document est tiré de la Revue Militaire Suisse n° 5 de mai 1966. Son auteur, le colonel suisse Montfort, a dessiné cet organigramme en s’appuyant sur une archive déposée au Bundes Archiv. Pierre Balliot l’a, à son tour, modifié pour mettre en évidence les unités ayant composé la 11e Panzer Aufklärung Abteilung.



Contexte historique

La 11e Panzer-Aufklärung-Abteilung est une formation spécialement conçue, organisée, et dotée de matériels spécifiques en vue d'effectuer, avec une grande souplesse, des actions d'éclairage, de reconnaissance d'itinéraires, de flanc-garde et de combat retardateur. Elle est articulée en une compagnie de commandement soutenant le Stab (état-major) et quatre compagnies de reconnaissance, bien équipées en moyens de transmissions et d'appui. Chaque compagnie peut combattre de manière autonome en ayant la capacité d'explorer, de surveiller et de tenir momentanément une position en assénant des coups vigoureux aux unités élémentaires du premier échelon adverse.

En théorie, une telle formation est composée de 757 hommes équipés de 74 mitrailleuses légères, 50 mitrailleuse lourdes, trois mortiers de 50 mm, quatre canons antichars de 47 mm, deux obusiers de 75 mm, 48 véhicules blindés, dont 24 Mark II et 120 motos et side-cars. Or, l'examen des situations d'effectifs et de disponibilité opérationnelle des matériels, établies juste avant les combats du mois d'août (Gliederung et Meldung du 1er août 1944), démontre que les dotations théoriques de la Panzer-Aufklärung-Abteilung 11 ne sont pas toutes réalisées.

Le Major Bode ne dispose que de trois Panzerspähwagen regroupés au Stab alors que le Leutenant Werner Strietzel, commandant la Kompanie 2 souhaite vivement se voir confier ces engins blindés à huit roues capables de se déplacer aussi rapidement en marche avant qu'en marche arrière. Équipé d'une tourelle armée soit d'un canon de 20 mm, soit d'un canon de 75 mm Kurz, le Panzerspähwagen est servi par un équipage de trois hommes, le radio chargeur assurant la conduite en marche arrière. Les combattants se déplacent à moto, avec ou sans baquet attenant, dans des Schwimmwagen (Volkswagen amphibie) et plus généralement à bord des Schütszenpanzerwagen (Sd. Kfz. 250 et 251). Ce dernier véhicule est un semi-chenillé blindé moyen de neuf tonnes équipé d'un moteur Maybach de six cylindres en ligne développant une puissance de cent CV. Il se déplace à la vitesse de 52,5 km/h avec à bord un groupe de combat de dix hommes équipés et armés ainsi que l'équipage de deux hommes. L'armement de bord comprend deux mitrailleuses MG 34. Son blindage est de 14,5 mm à l'avant et de 8 mm sur les côtés et à l'arrière. Cet engin blindé redoutable est décliné en 22 versions différentes, dont six en porte-canon ou porte-mortier. Le Leicher Schützenpanzerwagen (Sd. Kfz. 250), véhicule blindé léger pour grenadiers, ne transporte qu'un demi-groupe de combat. À l'instar du Sd.Kfz.251, sa protection le met à l'abri des éclats d'obus et des tirs d'armes légères et il est armé de deux mitrailleuses de bord MG 34.

Comparativement aux autres formations d'infanterie de la 11e Panzer-Division ayant à affronter les FFI (Forces françaises de l'intérieur) ou les fantassins américains, la 11e Panzer-Aufklärung-Abteilung se distingue par une souplesse d'emploi et une puissance de feu nettement supérieures.

Ainsi, le 25 août, de Cléon-d'Andran à La Bégude-de-Mazenc, en passant par Charols, une seule unité élémentaire, la Kompanie 4, assure la couverture face à l'est pendant l'attaque du Korps von Wietersheim. Cette Kompanie oblige le chef du 3e bataillon FFI Sud-Drôme à réagir.

Le même jour, de part et d'autre de la rivière Drôme, le Major Bode engage ses compagnies en liaison avec le Feld Ersatz Bataillon – FEB (bataillon de dépôt de campagne). Celles-ci s'emparent rapidement d'Allex, au nord, et de Grâne au sud, tout en menaçant les FFI en forêt de Marsanne.

Avec sa 11e Panzer-Aufklärung-Abteilung, Bode inspire la crainte chez ses adversaires mais il ne parvient cependant pas à atteindre Crest. Toutefois, pendant plus de quarante-huit heures, il va réussir à barrer l'accès de Livron-sur-Drôme et de Loriol aux Américains, les empêchant ainsi de fermer le chaudron en se portant jusqu'au confluent de la Drôme et du Rhône.

Repoussée de Grâne le 27 août, vers 11h, la 11e Panzer-Aufklärung-Abteilung perd complètement Allex une heure plus tard. Elle est relevée en fin de journée et poussée vers Beaumont-lès-Valence pour couvrir l'aile de la 11e Panzer-Division et explorer vers Crest en liaison avec la Kampfgruppe Thieme. Le lendemain matin, sa Kompanie chargée d'éclairer à l'Est de la D 538 attaque la 1e compagnie AS (Armée secrète) Maisonny à la Baume-Cornillane, l'après-midi, à son tour, elle est surprise au bivouac par la section Santelli de la compagnie Ladet : plusieurs de ses véhicules sont détruits.


Auteurs : Pierre Balliot
Sources : Balliot Pierre, Le Chaudron, bataille dite de Montélimar, édition par l’auteur, 2007.