Plaque commémorative : grève de la police

Légende :

Plaque située 18 rue Vulpian dans le 13e arrondissement de Paris

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Source : © Wikimedia Libre de droits

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Les archives internes du FN de la Police permettent de préciser certains ressorts de cette spectaculaire mobilisation qu'aucun état-major résistant n'a orchestrée - André Carrel rapporte que, le 29 juillet 1944, à la commission militaire du CPL, "personne ne savait par quel bout prendre les forces de police dans l'insurrection". Le 11 août 1944 encore, l'initiateur de la grève générale de la police est loin d'entrevoir le possible d'une telle action. Ce jour-là, écartelé entre l'animation d'un appareil qui pilote désormais trois groupements - policiers, gendarmes et gardes républicains - et la présidence du CDL de Seine-et-Oise dont le départ pour Versailles est imminent, Serge Lefranc demande à André Carrel d'envisager son remplacement par Arthur Airaud et Lucien Saintier à la tête du FN de la police. Suggestion sans lendemains. Dans la soirée du 12 août 1944, Serge Lefranc et Léon Pierre se voient proposer par Henri Ribière et Joseph Lamboley une réunion à trois (FN de la Police, Honneur de la Police, Police et Patrie) destinée à traiter d'épuration et de nominations. A la demande des dirigeants du FN, l'ordre du jour prévoit finalement aussi le débat sur l'action commune. Rendez-vous est pris pour le 14 août à 14 heures. La veille, le comité directeur du FN de la Police, élargi aux directions de divisions (soit 14 présents), se réunit au domicile de Marcel Torchy, 18 rue Vulpian (Paris, XIIIe arrondissement). Informés en séance - vers 11 heures - du désarmement par l'occupant des commissariats de Saint-Denis, Saint-Ouen et Asnières, et entraînés par Serge Lefranc, les présents décident unanimement d'appeler à la grève générale pour le 15 août à 7 heures. A 12h 15, Serge Lefranc et Léon Pierre rencontrent Joseph Lamboley et Edgar Pisani qui adhèrent au projet et proposent de faire imprimer l'appel à la grève. Par la suite, Serge Lefranc rencontre Henri Rol-Tanguy puis André Carrel qui, d'abord surpris, donne son accord à 17 heures. Entre-temps, le comité directeur du FN Gendarmerie a appelé les gendarmes d'Ile-de-France à se mettre en tenue civile. Dans la soirée, la nouvelle se répand dans les commissariats. Inquiet, l'occupant rend les armes confisquées.


Daniel Virieux, "Le Front national en Ile-de-FRance" in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.