Plaque en hommage au militant communiste Henri Darracq

Légende :

Plaque en hommage au militant communiste Henri Darracq, fusillé par les Allemands en décembre 1941, située rue Sainte-Anastase, Paris IIIe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Wikimedia Commons Libre de droits

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Fils de petits propriétaires cultivateurs qui avaient trois enfants (deux garçons et une fille), Henri Darracq, titulaire du certificat d’études primaires avec la mention B, entra en apprentissage à l’âge de douze ans comme groom au Grand hôtel de Biarritz. Deux ans plus tard, ne voulant pas être « domestique », il commença à travailler comme apprenti cuisinier. Quatre ans plus tard, il fit des « saisons » à l’Hôtel Miramar de Biarritz (1928) et de Cannes (1929) et des « extras » à Paris où il s’installa finalement en mai 1931. Après son service militaire effectué à Bordeaux (Gironde), il revint dans la région parisienne, d’abord à Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine), où il donna son adhésion au Parti communiste en 1932, puis dans le IIIe arr. de Paris, boulevard Sébastopol. Candidat communiste aux élections municipales de mai 1935 dans le IIIe arr., Darracq recueillit 531 voix sur 3 724 inscrits et 3 153 votants, puis au second tour 1 104 suffrages et fut battu de justesse. Ses qualités de propagandiste et d’organisateur le firent désigner comme secrétaire de la section du IIIe arr. Henri Darracq avait adhéré au syndicat autonome des cuisiniers de Paris, luttant pour l’affiliation à la CGTU. Avec Jean Laffitte*, il créa le syndicat CGT de l’hôtel Lutétia. Il siégeait au conseil syndical CGT des cuisiniers. En 1936 et 1937, il fut un des animateurs des grèves des cuisiniers, activité qui provoqua son licenciement. « Longtemps il connut la misère du chômage, jusqu’à ce qu’il entre à l’hebdomadaire Regards » lisait-on dans la Voix du 3e, le 1er avril 1945. Il dirigea en effet un comité de chômeurs. Il travailla un temps à la Famille nouvelle, restaurant coopératif géré par Maurice Tréand*, avant d’être garçon de course. Mobilisé au mois d’août 1939 au 137e RD, puis envoyé en Algérie et en Tunisie comme cuisinier où il fut nommé dans un mess des officiers, Henri Darracq demanda à être muté à l’« ordinaire ». Avant d’être libéré le 28 août 1940. Il avait rencontré Jean Poulmarch* et André Miremont* dans un esprit de reprise de l’action communiste. De retour à Paris, sa première préoccupation fut de réorganiser clandestinement la section du IIIe arr. et par la suite de mettre sur pieds les premiers groupes armés de l’OS. Il était, en mai 1941, responsable sur plusieurs arrondissements de Paris. Il fut arrêté le 28 août 1941 par la police française lors d’un rendez-vous avec Paul Vaguet* au métro Louis-Blanc. Incarcéré à la Santé, il fut condamné le 8 octobre 1941 par la section spéciale de Paris à quinze ans de travaux forcés. Envoyé pour purger sa peine à la prison de Caen en novembre, il fut fusillé le 15 décembre 1941 avec douze de ses camarades à la caserne du 43e Régiment d’artillerie de Caen, en représailles des attentats commis à Paris contre l’armée allemande.


Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français