Plaque en hommage à Christian Pineau

Légende :

Plaque en hommage à Christian Pineau, Compagnon de la Libération, résistant-déporté et homme d'Etat, située 49-55, rue Vaneau, Paris VIIe

Genre : Image

Type : Plaque

Producteur : Jérôme Galichon

Source : © Geneanet Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Né le 14 octobre 1904, à Chaumont (Haute-Marne), Christian Pineau est fils d'officier. Elève de l'Ecole alsacienne à Paris de 1914 à 1923, bachelier de philosophie et de mathématiques, licencié en droit et diplômé de l'Ecole libre des sciences politiques, son parcours scolaire épouse celui des élites. Il entame une carrière à la Banque de France de 1926 à 1928, puis à la Banque de Paris et des Pays-Bas.

En rupture avec son milieu social d'origine, beau-fils de Jean Giraudoux, Christian Pineau intègre les rangs du militantisme syndical. Son premier engagement a pour cadre la CGTSR. En 1935, il adhère à la CGT, se liant d'amitié avec Albert Gazier, secrétaire général de la Chambre syndicale des employés de la Région parisienne (CGT). Syndicaliste actif, il est, de 1936 à 1939, secrétaire adjoint de la Fédération confédérée des employés de banque, animateur de la revue Banque et Bourse, et secrétaire du conseil économique de la CGT en 1938 et 1939.

Au sein de la CGT d'avant-guerre, Christian Pineau appartient à la tendance anticommuniste Syndicats, animée par René Belin. Munichois, il rompt cependant avec Belin à l'été 1940 quand celui-ci accepte le Ministère du Travail du régime de Vichy. Avec Robert Lacoste, il rédige, en novembre 1940, dans un petit bureau de la Caisse des dépôts et consignations, le Manifeste du syndicalisme français, réaction à la dissolution des organisations syndicales décrétée par Vichy le 9 novembre 1940. A son domicile de la rue de Verneuil, il crée le Comité d'études économiques et syndicales, regroupant des militants de la CGT et de la CFTC clandestines, embryon de ce qui allait devenir le mouvement de Résistance Libération-Nord dont il est le principal fondateur. Depuis décembre 1940, il rédige le journal clandestin Libération (édition zone Nord) dont les soixante-et-un premiers numéros sont de sa plume. 
Premier parmi les chefs des mouvements de Résistance, il part en mission à Londres, en février 1942, auprès du général de Gaulle et revient en France occupée, chargé  d'un message politique de celui-ci, destiné à la Résistance intérieure. Malgré quelques hésitations, il obtient le ralliement des socialistes et des syndicalistes à la France libre. Dans le même temps, il se retrouve aussi chargé par les services du BCRA de la création de deux réseaux de renseignements économiques et militaires : l'un en zone Sud, Phalanx, dont il prend la direction sous le pseudonyme de "Garnier", l'autre en zone Nord, Cohors dont il confie la direction à Jean Cavaillès.

Il est arrêté une première fois à l'automne 1942 avec Cavaillès, alors qu'ils tentaient d'embarquer pour l'Angleterre afin d'organiser les liaisons de leurs réseaux. Evadé, il est de retour à Londres, en janvier 1943, où il demande une redéfinition de sa mission par rapport à celle de Jean Moulin. Au mois de mai, il est arrêté par laGestapo et déporté à Buchenwald d'où il ne sera libéré qu'en avril 1945.

Après la guerre, Christian Pineau entame une carrière politique au plan local et au plan national : comme député socialiste de la Sarthe (jusqu'en 1958), comme ministre du Ravitaillement du gouvernement du Général de Gaulle en 1945, comme président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale de 1946 à 1947, comme ministre des Travaux publics (de décembre 1947 à février 1950), et enfin comme ministre des Affaires étrangères de février 1956 à avril 1958.

Christian Pineau est décédé le 5 avril 1995 à Paris.


Alya Aglan, "Christian Pineau" in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.