Plaque à la mémoire de Lucien Dépée

Légende :

Plaque apposée au 5 rue Royale à Versailles en hommage à Lucien Dépée mort pour la France le 23 août 1944

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Source : © Geneanet Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleurs

Lieu : France - Ile-de-France - Yvelines - Versailles

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Contexte historique

Le 1er septembre 1944, le corps de Lucien Depée est découvert dans une fosse creusée sous les pavés d’une cour de la caserne De Croy, rue Royale, à Versailles. Il était bâillonné et le médecin légiste a relevé les traces de deux balles tirées à bout portant dans la tête. L’enquête ouverte par la brigade de gendarmerie de Versailles a permis de définir les circonstances du crime.

Le 20 août 1944, vers 20 heures, un incident se produisit, place du marché, entre la foule qui lisait des affiches apposées par le Comité départemental de Libération, et des soldats allemands. Des coups de feu furent échangés. Plus tard, vers 21 heures 15, Lucien Depée, cheminot versaillais, demeurant 48 rue du maréchal Foch, donc à proximité du marché, fut trouvé en complet état d’ivresse, à l’angle de la rue du maréchal Foch et de la rue Berthier, brandissant un revolver à la main. Un gardien de la paix, réussit à l’appréhender et à le conduire place du Marché dans l’intention de le désarmer au Commissariat. Arrivée place du Marché, Depée réussit à fuir après avoir tiré un coup de feu. N’étant pas de service, le gardien de la paix était alors rentré chez lui.

L’affaire aurait pu en rester-là si Depée n’avait pas été dénoncé à la Feldgendarmerie par une personne non identifiée, comme étant l’auteur des coups de feu tirés contre des Allemands vers 20 heures. Les gendarmes allemands se présentèrent vers 23 heures au domicile du gardien de la paix ayant tenté de désarmer Depée et le conduisirent à la feldgendarmerie. Les feldgendarmes ordonnèrent alors à l’officier de police de garde au commissariat central de procéder immédiatement à l’arrestation de Lucien Depée, sans quoi ils considéreraient la police française comme auteur des coups de feu et feraient fusiller les gardiens de la police de la route arrêtés le matin-même pour un autre motif.

Les policiers versaillais procédèrent donc à l’interpellation de Lucien Depée à son domicile. Sur la route du Commissariat, l’officier de police lui proposa de prendre la fuite mais Depée refusa de peur de représailles sur sa femme. Avant que les feldgdarmes ne viennent le chercher, il détériora également l’arme de Depée afin de leur montrer qu’elle était inutilisable et que c’était juste un souvenir de guerre d’un ancien combattant qui, de plus, avait obtenu la Médaille Militaire. En quittant la feldgendarmrie, l’officier de police était persuadé qu’il avait obtenu gain de cause et que Depée s’en tirerait avec une peine légère.

Le 24 août, la felgendarmerie quittait Versailles. Avant leur départ, ils remirent Lucien Depée aux aviateurs allemands, de passage, stationnés à la caserne De Croy qui l’ont probablement exécutés au moment de leur propre départ. Selon certains témoignages, Depée a été assassiné le 25 août dans la matinée ; en effet, des témoins ont vu ce matin-là deux aviateurs allemands, creuser une fosse dans la cour de la caserne de Croy.

Lucien Depée a été homologué à titre posthume au grade de chargé de mission de 3e classe (sous-lieutenant) du réseau Résistance-Fer pour la période d'octobre 1943 à août 1944. Né le 13 septembre 1894 à Briare (Loiret), Lucien Depée était chef de train à la gare de Trappes.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Archives départementales des Yvelines, 1604W9 (service de recherche des crimes de guerre, affaire Depée).
Service historique de la Défense, 16P175800.