Rue-Berty-Albrecht, Saint-Fargeau-Ponthierry

Légende :

Rue-Berty-Albrecht, Saint-Fargeau-Ponthierry

Genre : Image

Type : Nom de rue

Producteur : Isabelle Richeux

Source : © Collection Isabelle Richeux Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2015

Lieu : France - Ile-de-France - Seine-et-Marne - Saint-Fargeau Ponthierry

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Contexte historique

Figure du féminisme, Berty Albrecht s'engage tôt dans la défense des droits de la femme avant de jouer un rôle déterminant à la direction du mouvement Combat pendant la Résistance.
Née Berthe, Pauline, Mariette Wild à Marseille le 15 février 1893 dans une famille de la haute bourgeoisie protestante d'origine suisse, tout la destine à une existence tranquille. Après ses études secondaires, elle prépare son diplôme d'infirmière. Lors d'un séjour à Londres, elle rencontre Frédéric Albrecht, un banquier hollandais qu'elle épouse en 1918 et dont elle aura deux enfants, Frédéric et Mireille. A Londres, Berty découvre le Birth Control, mouvement pour la planification des naissances.

A partir de 1932, elle s'installe seule à Paris où elle se lie avec Victor Basch, professeur à la Sorbonne et président de la Ligue des droits de l'Homme. Ardente militante de la cause des femmes, elle créé une revue trimestrielle, Le Problème sexuel, réclamant la liberté de contraception et d'avortement. En 1936, elle pase par l'Ecole des surintendantes d'usine. Aux premiers signes de la montée du nazisme, elle met en place un centre d'accueil pour les réfugiés allemands. C'est là qu'elle rencontre le jeune capitaine Henri Frenay, subjugué par cette femme exceptionnelle.

Après la défaite de 1940, elle le retrouve en décembre à Vichy. Leur premier effort est de rassembler des informations pour en faire un bulletin que Berty dactylographie elle-même, les Bulletins d'informations et de propagande. Puis, c'est la création d'une feuille clandestine artisanale, Les Petites Ailes à 2 000 ou 3 000 exemplaires, puis, le journal Vérités, à partir de septembre 1941.

En 1942, de la fusion de Vérités et de Liberté, organe résistant de François de Menthon, naît le mouvement Combat, qui se développe sous la direction d'Henri Frenay avec la participation active de Berty Albrecht. Alter egode Frenay à la tête de Combat et responsable du service social, Berty est arrêtée en janvier 1942. Relâchée, elle est arrêtée à nouveau en mai et internée à Vals-les-Bains. Elle exige d'être jugée. Devant le refus des autorités, elle fait une grève de la faim pendant 13 jours avec quelques-uns de ses co-détenus, parmi lesquels Emmanuel Mounier, fondateur de la revue Esprit. Elle obtient alors, après un passage par l'hôpital d'Aubenas, d'être transférée à la prison Saint-Joseph à Lyon et est finalement jugée et condamnée à six mois de prison ferme. Simulant la folie, elle est placée en novembre 1942 à l'asile du Vinatier où un commando de Combat la libère, le 23 décembre 1942.

Refusant de partir à Londres, elle reprend le combat. Elle est arrêtée par la Gestapo à Cluny, à côté de Mâcon,  le 27 mai 1943, au cours d'un faux rendez-vous. Elle est torturée et transférée à la prison du Fort Monluc à Lyon puis à Fresnes où elle est incarcérée le 31 mai à 0 h 15 et placée dans une cellule du quartier des droits communs. Echappant ainsi à la surveillance réservée aux "politiques", elle se donne la mort par pendaison dans la nuit.

Berty Albrecht, inhumée dans la crypte du Mont Valérien, est l'une des six femmes nommées Compagnons de la Libération.


Laurent Douzou et Dominique Veillon, in Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot, Robert Laffont, 2006 et d'après le site Internet de l'Ordre de la Libération.