Centre de santé Maurice Ténine, Malakoff (92)

Légende :

Plaque apposée sur le centre municipal de santé Maurice-Ténine, 74 avenue Pierre-Larousse à Malakoff (92).

Genre : Image

Type : Plaque

Producteur : Claude Richard

Source : © Collection Claude Richard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Hauts-de-Seine - Malakoff

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Contexte historique

Maurice Ténine naît le 10 Août 1907 à Alexandrie (Egypte). Sa famille, des émigrés juifs de Russie acquis aux idées bolcheviques, s’installe deux ans plus tard en France, faute d’avoir obtenu un visa pour les Etats-Unis. Les Ténine obtiennent la nationalité française en 1926. Le père travaille comme chauffeur de taxi. Maurice fait de brillantes études secondaires au lycée Lakanal de Toulouse puis au lycée Voltaire de Paris ; il est présenté en 1923 au concours général en mathématiques, français et histoire. Bachelier l’année suivante, il entreprend des études de médecine et obtient son doctorat en 1935. Il s’installe comme médecin à Fresnes, puis à Antony. Pendant ses études, Maurice gagne sa vie comme traducteur de l’allemand et du russe pour les Editions Payot et les Editions sociales internationales. On lui doit ainsi la première traduction de la Crise sexuelle, de Wilhelm Reich, en 1934. C’est ainsi qu’il rencontre et épouse une jeune traductrice originaire de Bessarabie, Annette (Etléa) Galaburda. Le couple a eu une fille en 1934, Nadia et un fils, Roland qui est mort de maladie à cinq ans, quand son père était interné à Châteaubriant.

Son engagement politique est précoce : à l’âge de seize ans, il est arrêté lors d’une manifestation en faveur de Sacco et Vanzetti, deux anarchistes italo-américains condamnés à mort au terme d’un procès inique. Il milite activement à l’Union fédérale des étudiants et au PCF, dont il est conseiller municipal pour Fresnes. Il participe également en 1933 à l’accueil des réfugiés allemands. Mobilisé de septembre 1939 à juillet 1940 comme infirmier, il est déchu de son mandat d’élu le 9 février 1940. Après la défaite, il retourne à la vie civile et à son cabinet. Il crée en janvier 1941, avec son confrère Jean-Claude Bauer, le journal clandestin Le Médecin français. Arrêté le 17 février 1941, il est interné administratif à Clairvaux puis, en mai suivant, à Châteaubriant. Médecin-major, il endosse sa vareuse d’officier de Santé français lorsqu’il est désigné parmi les 27 otages de Châteaubriant. Il est fusillé avec vingt-six autres otages à la Carrière de La Sablière, le 22 octobre 1941. Le 29 août 1945, il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, avec attribution de la croix de guerre avec palmes, en tant que pionnier de la Résistance médicale. Sa femme, également membre du PCF, est arrêtée près de Nice en octobre 1943 et internée à Drancy. Déportée, elle meurt à Auschwitz.