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Plaque à la mémoire de Pierre Louis, Villetaneuse (Seine-saint-Denis)

Légende :

Plaque située à l'angle de l'avenue de la division Leclerc et de la rue des ateliers à Villetaneuse

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Jérôme Leblanc

Source : © Association Mémoire et patrimoine militaire - ARHM Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques en couleur

Date document : Novembre 2015

Lieu : France - Ile-de-France - Seine-Saint-Denis - Villetaneuse

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Analyse média

Retranscription :

"Ici vécut Pierre Louis
1922-1942
Mort en déportation"


Contexte historique

Pierre Louis est né le 8 janvier 1922 à Dombasle (Meuse). Si les noms de ses père et mère sont « non dénommés » sur son acte de naissance, on sait que sa mère est Mathilde Beccari, aveugle civile, qui habitait Villetaneuse à la Libération. Au moment de son arrestation, Pierre Louis habite au 71 avenue de Saint-Denis à Villetaneuse (Seine / Seine-Saint-Denis). Pierre Louis est manœuvre. Selon sa fiche au BAVCC, il est suspecté par la police d’activités communistes et d’actes de résistance. Il est arrêté le 28 avril 1942 à 6 heures du matin par un officier allemand assisté par un inspecteur français. Ce jour là une rafle est effectuée par l’occupant dans tout le département de la Seine.

Suivant la politique des otages, les autorités d’occupation ordonnent l’exécution d’otages déjà internés et arrêtent 387 militants, dont la plupart avaient déjà été arrêtés une première fois par la police française pour « activité communiste » depuis l’armistice et libérés à l’expiration de leur peine. Les autres, comme Pierre Louis, sont connus ou suspectés par les services de police. Il s’agit de représailles ordonnées à la suite d’une série d’attentats à Paris (le 20 avril un soldat de première classe est abattu au métro Molitor, deux soldats dans un autobus parisien, le 22 avril un militaire est blessé à Malakoff). Pierre Louis est interné le même jour au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122). 

Pierre Louis est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45 000». Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à combattre, en France, les Judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941.

Pierre Louis est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro «45806» selon la liste par matricules du convoi établie en 1974 par les historiens polonais du Musée d'Etat d'Auschwitz.
Pierre Louis meurt à Auschwitz le 8 août 1942 d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 2 page 740 et le site internet © Mémorial et Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau). Le jugement déclaratif de décès du 15 avril 1969 déclare Pierre Louis décédé à Compiègne (Oise) le 28 avril 1942, soit à la date de son arrestation. En 1965, un dossier d’homologation de « Déporté politique » était en cours, mais la mention n’a jamais été établie. La seule trace écrite dans son dossier aux ACVG étant la mention « Résistance » et sa date d’arrestation et d’internement à Compiègne, considérée à tort comme date de décès. Seule une carte d’Interné politique a donc été délivrée à sa mère en 1966 (IP 1801. 169 66).


Biographie mise à jour et installée en juin 2013 par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942, Editions Autrement, 2005, Paris et de Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000», éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé).