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Brassard du comité cantonal de libération de Barro (Charente)

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Collection Gilles Chapin Droits réservés

Détails techniques :

Brassard en tissu

Date document : Août - septembre 1944

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente - Barro

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Analyse média

Ce brassard a probblmeent été confectionné à partir d'une écharpe d'élu sur laquelle ont été brodés le sigle CCL (comité cantonal de Libération) en rouge et une croix de Lorraine jaune. Il porte les cachets du comité de libération de Barro et de la mairie de cette même commune.


Fabrice Bourrée

Contexte historique

Les CLL et la mise en place des nouvelles municipalités en Charente

A partir de juin 1944, des Comités locaux de libération (CLL) se forment dans les localités tenues par les FFI (Forces françaises de l'intérieur). Le 8 août, Chabanne installe ceux de Vitrac et de Saint-Adjutory et rappelle leur rôle : ils ne remplacent pas les conseils municipaux ; leurs membres doivent être pris parmi des femmes et des hommes " qui se sont signalés par leur dévouement à la cause de la Libération " ; leur rôle est d'assurer la liaison entre les localités et les FFI : renseignement, ravitaillement, police locale quand il n'y a pas de troupe cantonnée (...).

Les CLL se multiplient à partir de septembre 1944.En application d'un arrêté régional du 17 septembre, M. R. Danton, chargé de mission auprès du préfet, demande aux Comités de libération cantonaux et locaux de lui faire parvenir la liste des membres avec l'indication de leur nuance politique en 1939 et actuellement. Dans sa réponse du 28 septembre, le préfet cite, pour 425 communes du département, 165 CLL constitués. 260 restent donc à créer. Tous éprouvent des difficultés à trouver leurs marques entre les municipalités et les commandants de places FFI.

Les CLL posent rapidement le problème de leurs rapports avec les conseils municipaux. Il faut attendre une circulaire du CDL (Comité départemental de libération), en date du 15 novembre 1944, pour apprendre que les conseils municipaux conservent leurs anciennes fonctions et que reviennent aux CLL le règlement de questions telles que l'épuration, les secours aux victimes de guerre, le remplacement des municipalités défaillantes, le ravitaillement, etc. La circulaire précise : " le CLL est l'animateur et le contrôleur du conseil municipal nouveau (...) ". Il a " pour mission d'épurer les municipalités douteuses ou passives (...) ".

Harcelé de demandes qu'il ne peut satisfaire face au conseil municipal, le Comité cantonal de libération de Ruffec tout entier démissionne après trois mois d'exercice, le 4 décembre 1944. Dans la lettre de démission adressée au préfet, son président, le colonel Degua, constate que : " le Comité (...) enregistre un échec complet (...). Le public qui voit et juge dit : le Comite de libération est une fumisterie, son président et ses membres des imbéciles et des incapables ".

A partir de la fin 1944, CDL et CLL se cantonnent à des exclusions ou destitutions de membres, des manifestations de mauvaise humeur devant des mises en liberté sans jugement (à Marthon, le 16 janvier 1945), des plaintes contre le ravitaillement ou le mauvais acheminement des colis aux prisonniers, des voeux concernant l'attribution de bois et de charbon, des protestations contre les grâces accordées par le chef du gouvernement, voire contre les impositions.


CD-ROM La Résistance en Charente, AERI, 2005