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Carte de combattant FFI d'Adolphe Franck

Légende :

Carte de combattant des Forces françaises de l'intérieure délivrée à Adolphe Franck, chef régional Fer pour le Rhône, le 3 septembre 1944.

Genre : Image

Type : Papiers officiels

Source : © Archives privées Dan Franck Droits réservés

Détails techniques :

Support cartonné

Date document : 3 septembre 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône

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Analyse média

Sur le dos de la carte, il est rappelé en trois langues (français, anglais et allemand) que les FFI doivent être considérés comme appartenant à l'armée régulière et traités comme tels : "Le titulaire de cette carte d'identité doit être considéré comme Militaire, régulièrement mobilisé dans les rangs de l'Armée française reconstituée sous le nom de Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) conformément aux accords de la convention de la Haye".

Cette mention n'est pas anodine. En effet, les Allemands considéraient les FFI non pas comme une armée régulière mais comme des francs-tireurs et devaient être traités comme tels, à savoir exécutés, s'ils étaient capturés. Par cette mention, les autorités militaires espéraient faire valoir auprès des Allemands les accords de la Haye qui accordaient un statut spécifique aux prisonniers de guerre émanant d'une armée régulière.


Fabrice Bourrée

Contexte historique

Né le 25 février 1893 à Paris (2e arrondissement), Adolphe Franck s'engage volontairement dans l'armée le 14 mars 1913 pour une durée de trois années. Il est alors affecté au 87e régiment d'infanterie. En juillet de la même année, il est transféré à 2e section de commis d'ouveriers d'administration. Adolphe Franck est promu caporal le 18 novembre 1913. Entre 1914 et 1916, il est affecté successivement à la 11e section de Commis d'Ouvriers d'Administration, au 1er groupe d'aviation de Dijon, à la 2e compagnie de Dépôt, à la 209e section AL. Le 21 mai 1916, il est envoyé en stage à la 24e compagnie d'aérostiers (unité militaire utilisant des aérostats comme ballons d'observation à des fins de renseignement militaire). Un mois plus tard, Adolphe Franck est affecté à la 63e compagnie d'aérostiers avec le grade de sergent. 
Lorsque son ballon a été attaqué puis déchiré le 20 août 1917 par un avion ennemi, il a dû sauter en parachute au moment où la nacelle était entourée de balles incendiaires (il a obtenu une citation à l'ordre de l'armée pour ce fait d'armes). Le 21 février 1918, Adolphe Frank est déclaré inapte et réformé pour blessures de guerre. 
Dans l'entre-deux-guerres, il travaille dans l'industrie.

Pour échapper aux mesures antisémites imposées aux Juifs de la zone occupée, il gagne Crépieux-la-Pape (banlieue de Lyon) en juillet 1942, avec son épouse et ses deux fils. Il entre alors en relation avec des cheminots en vue de les initier au sabotage de locomotives. Dès lors, il forme et instruit des équipes spéciales.
Adjoint de Jean Thévenon pendant l'année 1943, environ 600 machines auraient été immobilisées grâce à cette action. Face à l'arrestation de son chef le 30 décembre 1943, il entre en relation avec René Laval, chef régional du NAP. Devenu responsable régional Fer avec Vincent Vassy, il crée puis dirige en 1944 (dans le cadre du NAP) le Bureau d'exécution des renseignements immédiats, qui a la mission de centraliser les informations puis de les faire parvenir aux groupes d'exécution. 
Il est l'un principaux organisateurs du Plan Vert dans la région et contribue à la désorganisation des transports de troupes de la Wehrmacht et à l'acheminement des renforts, ce qui facilite la progession des Alliés après le débarquement du 15 août 1944 en Provence. Au moment de la retraite allemande, il empêche le départ pour l'Allemagne de locomotives concentrées à Lyon puis fait très vite remettre en état ce matériel pour en faire bénéficier les autorités militaires françaises et alliées lors de la Libération.

Adolphe Franck est décédé le 11 août 1964 à Paris.


Sources :
Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, 2824 engagements, éditions BGA Permezel, 2003.
Archives privées Dan Franck