Georges Saint-Martin

Légende :

Georges Saint-Martin, Bourrely, MUR-MLN, secrétaire de Levallois-Rossi, sans date

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © ANACR de Marseille Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc. Voir aussi l'album photo lié.

Date document : Sans date

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Var - Signes

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Contexte historique

Georges Ludovic Antonin Saint-Martin naquit le 21 mai 1924 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Après des études secondaires, suivies jusqu’en classe de philosophie au lycée Victor-Hugo à Marseille, il s’engagea dans la Résistance et, sous le pseudonyme de Bourrely, devint le secrétaire de Robert Rossi, Levallois, chef régional des FFI.

Il fut arrêté par l’équipe de Ernst Dunker-Delage, homme-clé de la section IV du SIPO-SD (la Gestapo), le dimanche matin 16 juillet 1944, à l’occasion d’un contrôle des boîtes aux lettres de l’organisation des Mouvements unis de Résistance - Mouvement de libération nationale (MUR-MLN). Georges Saint-Martin fut interpellé alors qu’il sortait de l’immeuble de Jean-Pierre Dubois, quai de Rive-Neuve. Sous la menace, il conduisit Dunker-Delage, jusqu’au domicile de Robert Rossi, puis fut emmené au siège du SIPO-SD, 425 rue-Paradis. Il fut interrogé le lendemain et torturé, et Dunker se félicita que son interrogatoire ait permis de compléter tous les renseignements que possédaient déjà les Allemands.

Georges Saint-Martin apparaît sous le numéro 22 dans le « rapport Antoine », où Ernst Dunker-Delage, homme clé de la section IV du SIPO-SD (la Gestapo), établit le bilan des arrestations qui conduisirent aux exécutions de Signes. Dans le registre de saisies de la police de sécurité allemande (SD), il figure page 128 sous le numéro 934, à la date du 10 août 1944, comme Widerstand Kurier (courrier de la Résistance). Il était en possession de 1 145 francs.

Les lignes qui lui sont consacrées dans le rapport Antoine se terminent par la mention très concise, commune aux fusillés de Signes : « Fut… le… ».

Il fut exécuté à Signes le 12 août 1944, et enterré, de manière sommaire, avec 8 autres victimes dans la « deuxième fosse ». Sa dépouille, transportée le 17 septembre à la morgue du cimetière Saint-Pierre de Marseille (cercueil 705), fut parmi les 32 premières identifiées.

Le nom de Georges Saint-Martin fut donné à une rue du 7e arrondissement de Marseille, dans le quartier d’Endoume. Il figure aussi sur le monument à la Résistance « Aux Martyrs de la Résistance du canton de Salon » édifié dans cette ville, au Val-de-Cuech. Une rue de Salon porte également son nom. Le 8 septembre 2010 à Marseille, une nouvelle plaque fut apposée en son honneur, à l’intérieur du lycée Victor-Hugo, qui en comptait déjà une. Georges Saint-Martin a été reconnu interné résistant et Mort pour la France.


Auteur : Robert Mencherini

Sources : Actes de naissance et de décès ; DAVCC Caen, 21P 270 967 dossier de Mort pour la France, Georges Saint-Martin ; DAVCC Caen, 27 P 244, « Bouches-du-Rhône, charnier de Signes, Procès-verbaux d’enquête, exhumations » ; DAVCC Caen, 27 P 45, registre de saisies de la police de sécurité (SD), Marseille, commencé le 14 juin 1943 (avec jour d’inscription : Tag der Eintragung) ; archives nationales 72 AJ 104, AIII, le Kommandeur de la SIPO et du SD de Marseille, « Rapport final sur l’identification d’un groupe de Résistance de Marseille par le Kommandeur de Lyon dans l’affaire “industriel”. L’affaire Antoine », Marseille, 11 août 1944 ; archives départementales des Bouches-du-Rhône, 58 W 20, interrogatoire de Dunker par le principal chef de la BST, à propos du rapport Antoine, 9 juillet 1945 ; archives de la ville de Marseille, extrait des registres de délibérations du conseil municipal, séance du 19 juillet 1945 (dossier 44U) ; presse quotidienne régionale, septembre 1944 ; Vérité, organe du mouvement de libération nationale, 1944-1945, en particulier les numéros 1 et 42 ; Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Marseille, Éd. Jeanne Laffitte, rééd. 2001, p. 414 ; Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en R2, intérêt du témoignage en histoire contemporaine, thèse de doctorat d’État, Université de Provence, 1977 ; Madeleine Baudoin, Histoire des groupes francs (MUR) des Bouches-du-Rhône, de septembre 1943 à la Libération, Paris, PUF, 1962 ; Germaine Madon-Semonin, Les années d’ombre, 1940-1944. Les Jeunes dans la Résistance à Marseille, ronéotypé, sd., 19 p. ; Jean Fabre, Les soldats de l’ombre, Marseille, chez l’auteur, 1998, ronéotypé, 76 p. ; Simone et Jean-Paul Chiny, La Résistance et l’occupation nazie à Marseille, Marseille, comité de l’ANACR, 2014, p. 308 ; Jean-Marie Guillon, notice in Maitron-en-ligne ; Robert Mencherini, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 4, La Libération et les années tricolores, Paris, Syllepse, 2014, pp. 58-60.