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Stèle à la mémoire de Petit-Leroy et Dericbourg, Chevilly-Larue (Val de Marne)

Légende :

Cimetière communal de Chevilly-Larue

Genre : Image

Type : Stèle

Source : © Collection Claude Richard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : sans date

Lieu : France - Ile-de-France - Val-de-Marne - Chevilly-Larue

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Contexte historique

Le 24 août 1944, les habitants de Chevilly-Larue entendent des bruits de canonnade et de coups de feu presque toute la journée. La 2e division blindée (2e DB) du général Leclerc combat pour s’emparer des positions allemandes de la Croix de Berny à Antony et de la prison de Fresnes qui lui barrent le passage vers Paris. Un Parisien de 28 ans arrive alors à vélo à Chevilly-Larue : le lieutenant FFI Jacques Petit Le Roy, émissaire que le général Chaban-Delmas a envoyé à la rencontre du général Leclerc pour lui demander de hâter la libération de Paris. La capitale est en insurrection depuis le 19 août, mais ses forces et son armement sont insuffisants face aux nazis. 

Le lieutenant Petit Le Roy laisse sa bicyclette au séminaire de Chevilly et franchit à pied les lignes allemandes. Il rejoint Leclerc à Antony et lui expose la situation. 
"Devant ce tableau, le général Leclerc est inquiet : il dicte sur-le-champ une véritable lettre de menace au général von Choltitz, dans laquelle il le rend personnellement responsable de la sauvegarde des richesses de la capitale . Puis il me donne l'ordre de faire reconduire ce messager courageux dans Paris. Je propose soit une voiture allemande de liaison récupérée le matin à Arpajon, soit une jeep, soit un scout-car ; le général Leclerc ne veut pas du véhicule allemand, il préconise une jeep armée d'une mitrailleuse. Pour commander l'opération, un volontaire se présente aussitôt : c'est l'adjudant-chef Dericbourg, adjudant de l'escadron de protection. Le Général accepte et le félicite." (Témoignage d'Alain de Boissieu).

Deux hommes de l’escadron de protection du général Leclerc sont chargés de raccompagner Petit Le Roy à Paris avec la jeep équipée d’une mitrailleuse, tout en passant par Chevilly pour récupérer son vélo : le soldat Maurice Gallix, 24 ans, comme conducteur, et l’adjudant-chef Augustin Dericbourg, 34 ans, comme mitrailleur. Tous deux espèrent ainsi être les premiers de la 2e DB à entrer dans Paris. La jeep, contournant la zone de combats de la prison de Fresnes, passe par Rungis où est embarqué comme guide Jean Buteau, 49 ans, qui avait été Chevillais jusqu’en 1939. La jeep entre à Chevilly-Larue par l’avenue de la République et arrive à proximité du séminaire par la D60. Elle tombe alors dans une embuscade. Une patrouille allemande cachée sur le côté du café Soulier ouvre le feu. 

"Bravement l'adjudant-chef Dericbourg fit feu avec la mitrailleuse, tandis que le lieutenant Petit-Leroy arrosait ses assaillants avec le pistolet- mitrailleur qui lui avait été confié. Mais les SS atteignirent la jeep qui était immobilisée. Quelques secondes plus tard, l'adjudant-chef était tué d'une balle dans la tête, tandis que Petit-Leroy, grièvement blessé, était lâchement achevé par les SS d'une balle au cœur. Dans la poche de sa veste, ils trouveront la lettre du général Leclerc qui, apportée par leurs soins, se trouva quand même sur le bureau de von Choltitz dans la soirée, avec ses avertissements." (Témoignage d'Alain de Boissieu).

Gallix et Buteau réussissent à s’échapper. 


Marc Ellenberger, "Les cinq morts pour la France du 24 août 1944"
Alain de Boissieu, "La participation de la 2e DB à la libération de la Normandie et de Paris", article paru dans Espoir n°107, juin 1996