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Remise de la croix de la Libération à la veuve du lieutenant Mallet, Alger, avril 1944

Légende :

A Alger, le général de Gaulle s'entretient avec à Mme Mallet, veuve du capitaine Horace Mallet tué à Bir hakeim et décoré à titre posthume, à qui il vient de remettre la croix de la Libération de son époux.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © © SHD, CHA-Vincennes, Fonds du Comité d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : Avril 1944

Lieu : Algérie - Alger

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Analyse média

En avril 1944, à la villa des Glycines, à Alger, le général de Gaulle remet à la veuve d'Horace Mallet la croix de la Libération décernée à son époux à titre posthume (décret du 11 mai 1943). Aux côtés de la veuve se trouvent ses deux filles, Viviane et Béatrice. 

Lors de cette cérémonie, le général de Gaulle remet également la croix de la Libération au général Philibert Collet, au colonel Germain Jousse et à André Postel-Vinay. A titre posthume, la croix est remise à madame Rey, soeur du capitaine Jacques Dodelier abattu le 16 décembre 1940 au cours d'une mission photographique aérienne au-dessus de Diré-Daoua en Abyssinie.


Fabrice Bourrée

Sources :
L'écho d'Alger, 2 avril 1944 (gallica.bnf.fr)
Archives de l'Ordre de la Libération

Contexte historique

Né le 31 mai 1905 à Berne (Suisse) Horace Mallet descend d'une famille patricienne de Genève. Son père, le colonel Richard Mallet, ingénieur des Eaux et Forêts, se distingue pendant la Grande Guerre. Il fait ses études à l'Ecole alsacienne, puis à l'Institut agronomique. En 1930, sorti sous-lieutenant de l'Ecole militaire du Génie, il part faire un stage au Cameroun dans une plantation. Il achète des terrains dans la région de Foumbot et y cultive le café. En développant sa propre plantation, Horace Mallet s'impose par sa compétence et devient inspecteur à la compagnie Ouest-Cameroun. Il se marie en 1934.

Mobilisé sur place au moment de la guerre il sert comme capitaine de réserve dans la milice locale. Démobilisé, il refuse la défaite et se joint au mouvement de la France libre. Après avoir commandé une section automobile à Douala, puis servi à l'Etat-major du Cameroun, il s'arrache à son poste relativement tranquille, à sa famille et à sa plantation, pour partir, avec la Brigade française d'Orient du colonel Monclar, en Erythrée fin décembre 1940. Servant à l'Etat-major de la Brigade, il est cité en Erythrée puis prend part à la formation de la 1ère Division légère française libre en Palestine.

Affecté comme officier d'Etat-major de cette grande unité, il combat en Syrie, en juin et juillet 1941. En décembre 1941, le capitaine Horace Mallet est affecté à l'Etat-major, à la Compagnie de Quartier général 51, de la 1ère Brigade française libre du général Koenig. Sur les bords du canal de Suez, il retrouve brièvement son frère cadet, Jean-Pierre, évadé de France en juin 1940 avec son père, engagé dans les FFL et arrivant de Grande-Bretagne.

Horace Mallet prend part à la campagne de Libye et notamment aux combats de Bir-Hakeim pendant lesquels il est constamment sur la brèche, accomplissant son travail avec calme sous les bombardements. Pendant la sortie de vive force, dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, il est chargé par le général Koenig d'une mission de liaison au cours de très difficiles combats de nuit. Il est tué pendant cette mission, le 11 juin 1942, en sautant sur une mine. Quelques mois plus tard, une reconnaissance d'officiers, effectuée du 18 au 24 novembre 1942 autour de Bir-Hakeim reconquis, retrouve ses restes et les fera enterrer dans la tombe numéro 1 du cimetière édifié dans la position. La dépouille d'Horace Mallet repose aujourd'hui au cimetière de Tobrouk.