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Médaille de la libération de Belfort

Légende :

Médaille de la libération de Belfort attribuée à Ahmed BEN FATAH du Peloton d'Echelon du 6e Régiment de Chasseurs d'Afrique.

Genre : Image

Type : Médaille

Source : © Collection Henri Simorre Droits réservés

Détails techniques :

Médaille en bronze

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Franche-Comté) - Territoire-de-Belfort - Belfort

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Analyse média

L’avers de la médaille représente le lion de Belfort sur son socle où se trouve le blason de la ville sur une gerbe de lauriers.

Son revers représente une couronne de lauriers où en haut on peut lire ‘’BELFORT A SES LIBERATEURS’’, au centre un cartouche pour graver le nom et en bas ‘’20 NOVEMBRE 1944’’.

Sur la tranche on trouve le poinçon de la monnaie de Paris et marquée bronze; elle a un diamètre de 50 mm, d’un poids de 63 gr et de 4 mm d’épaisseur.


Jocelyn C., "La Libération de Belfort 1944, 2ème partie : La médaille de la Libération" sur le site Le Cartofilion

Contexte historique

 

Belfort attend, dans la fièvre, l’heure de la délivrance qu’annoncera un communiqué officiel le 20 novembre 1944. Mais la ville ne sera complètement libérée qu’au matin du 25 novembre 1944, après la fuite de nuit des derniers Allemands réfugiés au château. L’intrépide coup d’audace, lancé par le général de Lattre de Tassigny qui avait juré de prendre Belfort sans la détruire avait réussi, non sans l’aide efficace des Résistants et FFI de toute la région.

Enfin le 25 novembre au matin, Belfort libéré peut penser à l’avenir. La Cité du Lion devient une plaque tournante, la base arrière logistique de cette armée française qui va de l’avant, à la conquête de la libération de l’Alsace et de tout le territoire français. Hommes, matériels, toute la logistique de guerre transitent, stationnent dans Belfort, la guerre n’est pas terminée ! Belfort libéré peut reprendre sa vie civile et administrative. Tout de suite, on ne sait pas comment honorer tous ces hommes qui risquent leurs vie pour que d’autres puissent vivre libres. Ces hommes qui ne sont déjà plus là, partis vers leurs destins et qu’on ne reverra sans doute jamais plus. Les trois couleurs flottent à nouveau au dessus du Lion, quand, le 26 novembre 1944, à sa première réunion libre, les membres de la Chambre de Commerce de Belfort adressent aux Généraux de Gaulle et de Lattre de Tassigny ainsi qu’aux troupes libératrices, un vibrant témoignage de gratitude, d’admiration et de reconnaissance de toute la Cité qui en conservera le souvenir impérissable.

Pour concrétiser ce solennel hommage, les administrateurs de la Chambre de Commerce ouvrent une souscription auprès des industriels et des commerçants afin de pouvoir offrir à chaque soldat libérateur de la ville, une médaille de bronze gravée à son nom, à titre de souvenir pour ce jour mémorable. Grâce à leurs concours mais aussi celui de la municipalité et de subventions diverses, la somme réunie permet la concrétisation de ce projet. Le sculpteur-graveur retenu est Georges Crouzat d’Arcueil.

A un mois du premier anniversaire de la libération de Belfort, la ville se prépare à cette grande manifestation prévue pour le samedi 24 et le dimanche 25 novembre 1945. La venue des différentes délégations des libérateurs de la ville et ainsi que la présence du Général de Lattre de Tassigny impose à la ville de donner toute sa valeur pour honorer ses hôtes. La population Belfortaine a été invitée à se rassembler pendant ces deux jours avec toutes les associations patriotiques, les délégations d’unités qui ont libérées Belfort et les autorités militaires et civiles pour commémorer le premier anniversaire de la libération de Belfort. Ce fut l’occasion de donner les récompenses civiles ou militaires que chacun méritait. Les participants coté population ou autres ont pu recevoir des insignes souvenirs patriotiques. 

Dans la lecture du programme édité pour ces manifestations, on peut y lire pour le dimanche 25 novembre 1945 à 10 heures : ‘’Hôtel de la Chambre de Commerce – Remise des médailles de Belfort offertes par la Chambre de Commerce aux troupes libératrices.’’ Ce 25 novembre 1945 fut le jour solennel pour remercier les libérateurs de Belfort. Pour les combattants présents, recevoir une médaille de bronze gravée à leur nom en signe de reconnaissance éternelle.

Ces médailles ont rencontrées un très vif succès et tous les libérateurs de la ville ont voulu posséder ce très beau souvenir. Malheureusement les critères d’attribution ont concernés uniquement les combattants du 20 novembre 1944. Ceux des 21, 22, 23 et 24 ont vus leurs demandes rejetées, les victimes pendant ces quatre jours à Belfort n’ont-ils pas droit à cet honneur ? Toutes les demandes arrivent à la Mairie et à la Chambre de Commerce de Belfort où une certaine confusion règne pour l’attribution de ces médailles, pourquoi celle-ci, pourquoi pas celle-là ! Dans un courrier de Monsieur Jean Gauthier, Président de la Chambre de Commerce de Belfort du 7 septembre 1948 à Monsieur le Maire, on peut lire : 
"Monsieur le Maire, afin d'éviter pour l'avenir toute correspondance inutile, j'ai l'honneur de vous prier de bien vouloir prendre note de ce qui suit :
Seuls les régiments :
-1er Bataillon de Choc
- 6e Régiment de Chasseur d'Afrique
- 10e Cie du Régiment de Marche de la Légion étrangère
- 1ère Section du Génie 96-3
- 1er Commando d'accompagnement, groupe de Commando de France
ont droit à la médaille de la libération de Belfort ayant pris une part effective le 20 novembre 1944 à la libération de la ville.
Tous les titulaires ont obtenu la médaille gravée au nom de chacun, suivant les listes qui nous ont été fournies par les commandants d'unité. Les militaires ayant appartenu à d'autres régiments que ceux sus-indiqués, ayant même participé aux combats de Belfort après le 20 novembre, ne peuvent recevoir cette médaille.(...)"

Une petite fronde se met en place, les nouveaux et nombreux combattants justifiant de leur droit demandent cette médaille, mais les crédits affectés sont épuisés. Alors dans un nouveau courrier de la Chambre de Commerce de Belfort du 28 décembre 1948 au Maire de la ville, le président demande des crédits, des subventions pour un nouveau retirage de ces médailles. Le Conseil Municipal de Belfort dans sa séance du 13 février 1949 décide d’accorder à la Chambre de Commerce de Belfort une subvention provisionnelle de 75 000 frs pour l’achat de nouvelles médailles de la libération de Belfort. On sait via un courrier de Monsieur le Maire de Belfort, Hubert Metzger, en date du 30 septembre 1954 à Monsieur François Borreo d’Oran (Algérie), soit près de dix ans après la libération de Belfort que 1274 médailles ont été attribuées.

Pour le cinquantenaire de la libération de Belfort en 1994, une nouvelle frappe a été réalisée et attribuée aux combattants survivants qui avaient reçus la médaille en 1945. On trouve sous le cartouche d’attribution les 2 dates soit 20 XI 1944 et 20 XI 1994.


Jocelyn C., "La Libération de Belfort 1944, 2ème partie : La médaille de la Libération" sur le site Le Cartofilion