Louis Loubière, résistant istréen

Légende :

Louis Loubière, résistant d'Istres, d'abord membre de Radio Patrie, avant de rejoindre Combat pour lequel il sera responsable du NAP et de l'AS (canton d'Istres) - ici, sans date

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Famille Loubière Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique sépia. Voir aussi l'album photo lié.

Date document : Sans date

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Istres

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Contexte historique

Louis Philippe Alexandre Loubière est né à Istres (Bouches-du-Rhône) le 13 mars 1907. Il occupe la fonction de garde-champêtre dès 1934.

Il est mobilisé en 1939 et part combattre dans la Somme.

Suite à la débâcle de 1940, il rentre à Istres retrouver sa femme et son fils de 8 ans et reprend ses fonctions de garde-champêtre.

Louis Loubière est un farouche adversaire du régime de Vichy et du maire d’Istres mis en place par celui-ci. Fervent socialiste (à l'époque S.F.I.O.), il est très proche de Félix GOUIN, maire légitime d’Istres, parti rejoindre de Gaulle, par conviction et par alliance (cousin germain de Louis GOUIN, son frère).

En novembre 1942, il rejoint le mouvement de Résistance créé par Pierre de Bénouville, Radio Patrie. En janvier 1943, il rejoint le mouvement Combat, dont le groupe d'Istres ets placé sous les ordres de Max JUVENAL, dit Maxence.

Plusieurs actions sont à son actif pour aider ses camarades de Résistance. Il subtilise des tampons à la mairie afin de constituer de faux papiers d'identité et de fausses cartes d'alimentation, il dérobe également des armes au dépôt de Miramas au profit de la Résistance. Il participe à de nombreux sabotages afin d'enrayer la machine nazie et cache beaucoup de jeunes en Camargue afin de leur éviter le S.T.O. (Servie de Travail Obligatoire).

Il met en œuvre l’opération pour la libération du Général Dejussieu-Pontcarral à Annecy.

Il devient chef des C.F.L. (Corps Francs de la Libération), chef du M.L.N (Mouvement de Libération Nationale) puis chef de l'A.S. (Armée Secrète) pour le canton d'Istres, sous les ordres du frère de Max Juvenal, Jean Juvenal, dit Janville.

Il était également responsable du N.A.P. (Noyautage des Administrations Publiques) du secteur d’Istres et faisait partie des M.U.R. (Mouvements Unis de la Résistance).

Son fils, Pierre Loubière, âgé de 85 ans en 2017, se souvient du jour où Henri Lazzarino du Maquis de Port de Bouc vint prévenir Louis Loubière que le réseau de Martigues venait d'être démantelé et qu'il fallait qu'il parte très vite ; ce qu’il fit en emportant avec lui toutes les armes cachées dans la maison. Malheureusement, à son arrivée à Port de Bouc, Henri Lazzarino avait été arrêté.

En juin 1944, Louis Loubière se cachait en Camargue lorsqu’il apprit que son fils avait été hospitalisé à Marseille à la clinique Cotalorda - Boulevard Longchamp. Malgré le danger, il prit le risque d'aller voir son fils… Il était dans la chambre lorsque des gendarmes sous les ordres de la Gestapo l’arrêtèrent et l’emmenèrent dans leurs locaux où il fut frappé et traîné dans le couloir avant d’être laissé sur un banc. La chance voulut qu’un avocat qui se trouvait là le fit évader après un judicieux tour de passe-passe. Á partir de ce jour, sa maison sera surveillée par la Gestapo jour et nuit et il restera caché jusqu'à la Libération.

Louis Loubière fut rescapé du charnier du Fenouillet à Charleval et fut condamné à mort par contumace par la Gestapo de Marseille.

Le maire d'Istres mis en place par Vichy l'avait licencié en juin 1944 ; il fut réintégré en 1945.

Une fois la guerre terminée, Louis Loubière n'oublia jamais ses amis résistants de Martigues, CHAVE, DI LORTO, BARTHELEMY et Henri LAZZARINO, qui lui sauva la vie.

Louis Loubière est décédé à Istres le 8 août 1986 à l'âge de 79 ans et reçut à titre posthume la croix du COmbattant volontaire de la Résistance en 2001.


Auteur : Olivier Loubière

Sources : documents familiaux