Stèle rappelant les événements du 11 juillet 1944, Neuville-sur-Ain

Légende :

Stèle rappelant les événements du 11 juillet 1944, située 186 Route de Genève, à Neuville-sur-Ain

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : L. Perrichon

Source : © Cliché Lucie Perrichon Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : Juin 2017

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Neuville-sur-Ain

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Le 11 juillet 1944, dès 7 h 30, la bataille de Neuville-sur-Ain s'engage. Une colonne ennemie venant de Pont-d'Ain par la RN 84 arrive à hauteur de Thol. Les enfants de troupe de Jean Signori, "Mazaud", depuis les hauteurs de Chenavel, mitraillent le convoi avec leurs FM : cinq à six camions sont anéantis. L'ennemi réagit et pilonne au canon et au mortier la compagnie Mazaud qui compte un tué et des blessés. Le convoi allemand progresse jusqu'au pont de Neuville-sur-Ain dont la sortie est interdite par une tranchée ; des civils sont alors requis pour la combler alors que le combat fait rage.

Une lutte farouche s'engage de part et d'autre de la rivière. Les compagnies Mazaud, et Sidi Brahim groupant des éléments de Neuville, Poncin et Saint-Martin-du-Mont, s'accrochent à leurs positions malgré les tirs d'artillerie et l'aviation. Les enfants de troupe ont une conduite héroïque au feu. Sur la rive droite de l'Ain, depuis la Colombière, la section Sahuc résiste jusqu'à 11 heures avant de se replier vers Poncin. Vers midi, précédé d'une automitrailleuse, le convoi allemand franchit difficilement le pont.

En début d'après-midi, les maquisards se replient par bonds successifs en direction de Poncin et Pont-de-Préau. Ils laissent des blessés camouflés, comme les enfants de troupe Bernard Ganglof, "Popeye", et Yves Mercier, "Muchman", espérant les évacuer plus tard, mais ils sont récupérés par l'ennemi ; leur camarade René Chauchon, "La Cloche", est tué près de Chenavel et René Baril à Bosseron. La compagnie Sidi Brahim se repositionne : Francisque Julliéron au-dessus de Poncin, Victor Peillod à Breignes ainsi que Jean Signori à Leymiat. Henri Girousse  envoie les compagnies Girod, Le Bugey et Mermoz en renfort. Le groupe Merment, Tarzan, réussit une attaque-surprise sur un regroupement de quatre-vingts Allemands qui essuie des pertes sévères. ; le chef du groupe, blessé et caché dans une grange, va être secouru plus tard par Alfred Tenand.

Le groupe de Jacques Peillod, frère du chef de Sidi Brahim, ralentit l'avance des Allemands en tirant depuis Pont-de-Préau. Le groupe Godard de Pont-d'Ain est venu spontanément en renfort. En fin de journée, les compagnies Sidi Brahim et Mazaud se replient sur Châtillon-de-Cornelle. Le lendemain, les derniers combats ont lieu autour de Cerdon, autant dans la vieille côte menant vers Labalme, près du Val d'Enfer. 

Au cours de ces journées, les enfants de troupe déplorent cinq morts, quatre blessés et trois disparus, la compagnie Sidi Brahim, deux morts et quatre blessés et la compagnie Le Bugey, un blessé. Mais une répression sévère s'abat sur les civils : treize personnes sont brutalisées et fusillées àNeuville-sur-Ainet trois à Cerdon. L'ennemi brûle plusieurs maisons à Neuville-sur-Ain et Bosseron, avant d'en incendier cinquante-deux à Cerdon. Les Allemands, malgré leur écrasante supériorité en hommes et en matériel, ont subi de lourdes pertes et n'ont pu rejoindre Nantua dans les délais prévus ; ils voient les maquisards leur échapper.  


Jean Léty, "11 juillet 1944 : bataille de Neuville-sur-Ain" in DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, AERI, 2013