Site de Tourliac (Lot-et-Garonne)

Genre : Image

Type : Stèles

Producteur : Jacqueline Marvier

Source : © Collection Jacqueline Marvier Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Tourliac

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

A l'occasion du 14 juillet 1944, comme beaucoup d'organisations de Résistance de la région, les maquisards du groupe Veny, secteur n° 3, vont défiler à Villeréal, chef-lieu de canton, situé au nord-est du Lot-et-Garonne. Ce groupe qui est commandé par le capitaine François Cassé s'est installé dans une ferme au lieu-dit « Lamothe » sur la commune de Tourliac, à la limite du Lot-et-Garonne et de la Dordogne. C'est un endroit d’accès très difficile. Pour s'y rendre, il faut bien connaître la région.

Vers 16 heures, une partie du groupe se prépare à descendre à Villereal, distant de sept à huit kilomètres, pour participer à la manifestation prévue au monument aux morts. Il y a au camp, à ce moment-là, une quarantaine d'hommes, essentiellement des jeunes. Les autres, comme c'est la période des moissons, aident les paysans des environs. Douze personnes au total restent au camp : les frères Angely, Albert et Fernand, Théodore Langenus, Raoul Caminade, René Cassé, frère du chef de groupe, sa femme Marie-Rose, Georges Dubet, Jean-Louis Galvaing, André Sarrazin, Nathan Goldstein, la sentinelle, Jean Vernet et son fils Raymond, propriétaires de la ferme, qui moissonnent dans les environs et qui ont été invités pour fêter le 14 juillet. Les maquisards à peine partis, une camionnette se présente à l'entrée du chemin qui mène au camp où se trouve l'unique sentinelle. Dans le véhicule, une douzaine d'hommes vêtus d'uniformes ressemblant vaguement à ceux des Chantiers de jeunesse, ce qui explique que la sentinelle se soit laissée surprendre, de très nombreux maquisards étant en effet habillés de cette façon. En fait, ce sont des miliciens. L'un deux descend, s'approche de la sentinelle et lui arrache la mitraillette. Nathan Goldstein comprenant alors à qui il a à faire, essaye de s'enfuir mais il est abattu. La route est libre, les assaillants arrivent à la ferme et surprennent les maquisards qui n'ont pas le temps de réagir. Ils font sortir madame Cassé et lui ordonnent de monter dans la camionnette. Ne voyant personne dehors, elle s'enfuit dans les bois et entend bientôt les rafales de mitraillettes. Seul Théodore Langenus est tué dans la maison, les dix autres sont poussés dehors et abattus en tas contre le pylône électrique.


François Frimaudeau, "Les événements de Tourliac", CD-ROM La Résistance en Lot-et-Garonne, AERI, 2011