Elisabeth Baïsset

Légende :

Elisabeth Baïsset, pharmacienne, sous-lieutenant du maquis de Picaussel puis du 1er bataillon FFI de l'Aude.

En album lié : effets personnels d'Elisabeth Baïsset (coll. Yannick Boyer, DR)

Genre : Image

Type : Photographie d'identité

Source : © Service historique de la Défense, 16 P 28 233 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date [vers 1945]

Lieu : France - Occitanie (Languedoc-Roussillon) - Aude - Puivert

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Contexte historique

Née le 22 juin 1911 à Castelnaudary (Aude), diplômée en pharmacie de la faculté de Toulouse, Elisabeth Baïsset est la fille de Marc Baïset et Hermanie Cathala, pharmaciens à Chalabre (Aude).

Elle entre dans la Résistance en septembre 1943 quand elle héberge clandestinement à son domicile, à la demande du docteur Baradat, George Lafon, un résistant qui venait d’échapper de justesse à la Gestapo et qui était dans l’obligation de se cacher.

En juin 1944, Lucien Maury, « Franck », créé le maquis de Picaussel, non loin du village de Puivert. Ce dernier demande au médecin lieutenant Baradat d’organiser le service sanitaire. C’est ainsi que ce dernier propose à Elisabeth Baïsset de le rejoindre en qualité d’assistante. Elle accepta immédiatement tout en mettant à disposition de son chef tout son matériel pharmaceutique.

Le 25 juillet 1944, elle rejoint le maquis en qualité de pharmacienne et avec le grade de sous-lieutenant. Elle assiste Baradat dans l’organisation du service de santé et soigne les blessés, notamment le 26 juillet, lendemain de son arrivée, lorsque l’éclatement d’un mortier fit 7 morts et des blessés graves dans les rangs des maquisards. Elle procéda de sa propre initiative à la toilette de quatre cadavres affreusement mutilés, puis chercha un endroit où les transporter avant la mise en bière.

Le 7 août 1944, deux colonnes allemandes, appuyées par quelques chars, attaquent le maquis par le nord. Les assaillants sont repoussés par l'efficacité des maquisards, qui se replient sur Quérigut. Elisabeth Baïsset participe à l’évacuation de 14 blessés sur Belcaire. A Belcaire, on lui demande de rester sur place pour soigner les blessés mais elle refuse, sachant que ses camarades s’apprêtaient à être attaqués en force le lendemain. Elle retourne alors à Quérigut. Lors de l’évacuation définitive du camp, alors que son chef lui proposait de faire le trajet en automobile, elle préféra là-encore poursuivre à pied aux côtés de ses camarades.
Son chef, Lucien Maury, écrira ultérieurment à son sujet : « A mérité le plus beau titre qu’une femme puisse envier en pareil cas : c’était un soldat ».

Le 4 septembre 1944, elle rejoint le 1er bataillon de l’Aude puis souscrit un engagement volontaire pour la durée de la guerre au sein du service de santé le 26 septembre 1944. Le 6 novembre, elle est affectée comme pharmacienne à l’hôpital Ste-Croix à Toulouse. Elle y reste jusqu’au 5 mars 1945, date à laquelle elle rejoint l’hôpital d’évacuation 416 du IIIe corps d’Armée. Le 15 juin 1945, elle est de retour à l’hôpital Ste-Croix à Toulouse.

Le 4 juillet 1945, par ordre général n°85, le général Zeller, commandant la 16e région militaire, cite Elisabeth Baïsset à l’ordre de la Division et lui décerne la croix de guerre avec étoile d’argent : « Assistante d’un médecin, a rejoint volontairement une unité combattante FFI. Dans les circonstances les plus difficiles, a soigné les blessés FFI avec le plus entier dévouement. A toujours fait preuve du moral le plus élevé donnant le plus bel exemple de dévouement et d’abnégation. A su mériter le titre de soldat ».

Elisabeth Baïsset est démobilisée le 10 octobre 1945. Elle a été homologuée au grade de sous-lieutenant en novembre 1951.


Fabrice Bourrée

Sources :
Service historique de la Défense, 16 P 28 233 (dossier individuel d'Elisabeth Baïsset)
"Le maquis de Picaussel" sur le site "a la découverte de l'Aude et escapades en Ariège" (consulté le 3 août 2018)