André Boulloche

Légende :

André Boulloche à son retour de déporation

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Archives municicipales de Montbéliard, fonds Boulloche, 42S Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1945

Lieu : France

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Contexte historique

André Boulloche est né le 7 septembre 1915 à Paris. Il est le fils d'un ingénieur des Ponts et Chaussées qui fut ingénieur général et directeur des Routes au ministère des Travaux Publics. Après des études au lycée Janson de Sailly, il entre en 1934 à Polytechnique, en sort en 1936 dans le Corps des Ponts et Chaussées. Elève à l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées de 1937 à 1939, il mène à bien parallèlement une licence en droit qu'il terminera en 1941.
Mobilisé en 1939 comme lieutenant du Génie, il demande sa mutation pour l'armée de l'air. Il effectue un stage comme observateur en avion à Dinard. Au moment de la débâcle, il parvient à rejoindre le Maroc et, après un essai infructueux pour arriver à Londres, regagne la métropole. Il est alors nommé ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées à Soissons. En décembre 1940, il entre en contact par l'intermédiaire de son frère Robert avec André Postel-Vinay qui lui demande de constituer un réseau de renseignement dans l'Aisne. André Boulloche fait bientôt entrer dans l'organisation son chef direct aux Ponts et Chaussées, Pierre Pène et son collègue Jean Bertin.
De par ses fonctions, André Boulloche peut facilement obtenir des informations sur la localisation des troupes ennemies et sur les travaux entrepris par l'occupant. Après l'arrestation de Postel-Vinay, fin décembre 1941, André Boulloche prend la responsabilité du réseau pour la région Nord. Durant l'année 1942, le réseau s'accroît et de nombreux agents opèrent dans toute la zone occupée. En dehors du travail de renseignements, André Boulloche prend des contacts avec les responsables de l'Armée secrète et organise l'infrastructure militaire de la Résistance. Recherché par la Gestapo, il passe la frontière espagnole le 25 décembre 1942 suivant l'itinéraire Oloron-Pampelune. Arrêté, il est interné à Pampelune puis Agreda et Jerada. Passé au Portugal, il parvient à gagner l'Angleterre en mai 1943.
Volontaire pour des missions en France, André Boulloche est affecté au BCRA. Il est acheminé aux environs de Paris par opération Lysander avec Maurice Bourgès-Maunoury, le 13 septembre 1943, en qualité de Délégué militaire de la région P (mission Marin ou Segment). Avec les responsables de l'Armée secrète, sous le pseudonyme d'Armand, il met en place l'organisation paramilitaire de la Résistance. Il fait entreprendre de nombreux sabotages demandés par le Commandement Interallié.
Arrêté par la Gestapo le 12 janvier 1944 avec son adjoint Ernest Gimpel, à la suite d'une dénonciation, il tente de s'échapper ; il est blessé grièvement par balle et est incarcéré à Fresnes puis à Compiègne. Le 7 avril 1944, il est transféré de Compiègne au camp de Royallieu avant d'être déporté le 27 avril 1944 vers Auschwitz puis Buchenwald et Flossenburg. André Boulloche est libéré le 23 avril 1945 par l'armée américaine. Son père, sa mère, son frère, arrêtés et déportés, ne reviendront pas.
En 1946, André Boulloche est chargé de mission par le ministère des Travaux Publics aux Etats-Unis. Il adhère la même année à la SFIO. Directeur du cabinet du Président du Conseil Paul Ramadier en 1947, il devient son directeur du cabinet au ministère de la Défense l'année suivante. André Boulloche est, en 1953, chef de service de l'Infrastructure au ministère de l'Air puis en 1955, directeur des Travaux Publics au Maroc. En 1957, il dirige le cabinet de Maurice Bourgès-Maunoury alors Président du Conseil avant d'être nommé, en 1958, ministre délégué à la Présidence du Conseil. Ministre de l'Education nationale en 1959, maire de Montbéliard en 1965, il est élu député du Doubs en 1967. Membre du Comité directeur du Parti socialiste en 1969 et vice-président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, André Boulloche est parlementaire du Conseil de l'Europe en 1973 et délégué national du Plan pour le PS en 1976. Président de l'Amicale des anciens chefs de réseaux, il est également membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis août 1958.
Le 16 mars 1978, André Boulloche décède à la suite d'un accident d'avion, au retour d'une mission dans le cadre des élections législatives, dans le Massif du Marzell. Il a été inhumé à Montbéliard (Doubs).

Décorations :
Commandeur de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération, Croix de guerre 39-45, Médaille de la Résistance, Médaille de l'Aéronautique, King's Medal for Courage (GB).


Vladimir Trouplin in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004

Sources et bibliographie :
Archives du Musée de l'Ordre de la Libération. 
"Hommage à André Boulloche", Revue municipale, numéro spécial, mars 1979.